L'image du moi(s)


Chaque mois, petit billet d'humeur et d'humour à partir d'images conservées aux Archives. Forcément décalé !

Image du moi(s) - année 2024


Stand de divination au Luna Park de l’île du Ramier, novembre 1965, positif couleur, 3,6 x 2,4 cm. Jean-Paul Escalettes – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 42Fi2976

mars 2024


Mars comme un Egyptien
Qui a vécu au mitan des années 1980 a forcément fredonné le tube planétaire Walk Like an Egyptian du groupe californien The Bangles. Moi le premier. Quant à comprendre le sens des paroles, mon anglais balbutiant ne me le permettait pas. Cependant, le compositeur, Liam Sternberg, raconte que l’idée lui en était venue lors d’une traversée agitée de la Manche où les passagers marchaient précautionneusement, les bras en l’air, les faisant ressembler aux figures égyptiennes peintes sur les murs des tombeaux pharaoniens.
D’ailleurs nous célébrerons, le 4 mars, le 192e anniversaire de la mort de Jean-François Champollion qui, d’une façon plus scientifique, redonna vie aux hiéroglyphes qu’on ne parvenait plus à lire depuis des siècles. Ce natif de Figeac  fut, comme beaucoup de ses contemporains, fasciné par l’Egypte à la suite de l’expédition scientifique qui suivi la campagne napoléonienne de 1798. Parmi les militaires, le général toulousain Dominique Martin Dupuy, s’y illustra lors de la bataille des Pyramides ; il devait mourir lors de la révolte du Caire le 22 octobre 1798. Un monument en son honneur est édifié dans sa ville natale en 1834, donnant son nom à tout un quartier.
D’autres bâtiments de Toulouse sont quant à eux construits dans un style néo-égyptien. C’est le cas du cimetière Terre-Cabade, conçu par l’architecte Urbain Vitry, dont l’entrée principale, a des faux airs de temple d’Isis. Sans oublier la colonne de Jolimont, obélisque érigée en mémoire de la dernière bataille de l’Empire qui s’est déroulée aux portes de la ville en avril 1814.  
 
Carte postale illustrée représentant un scout à tête d’ours, 1904-1914, phototypie, 14 x 9 cm. William Elam – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 86Fi232

février 2024


Bye Bye Chandleur !

Nous avons appris avec tristesse, il y a quelques mois, la disparition brutale de l’acteur Matthew Perry connu pour l’interprétation du sarcastique et néanmoins sympathique Chandler Bing de la série Friends. Cette sitcom culte a donné lieu à de nombreuses exégèses, mais peu de gens se sont penchés sur le patronyme de ce dernier personnage qui est à l’instar de beaucoup de noms anglais - merci Guillaume le Conquérant – d’origine française.
Il s’agit en fait d’une anglicisation du mot « chandelier », fabriquant de cierge. Et cela tombe bien car, en ce début du mois de février, nous célébrons la Chandeleur. Certes, la dimension religieuse de cette manifestation a quelque peu disparu au profit de son aspect strictement gastronomique, pour ne pas dire « crêpier ». Mais la fête des chandelles (d’où le nom) fait bien partie de la liturgie catholique et commémore la présentation de Jésus au Temple et la purification de Marie. Quel rapport, me direz-vous, avec les bougies et les crêpes ?
Comme souvent, il faut aller le chercher dans des cultes païens antérieurs amalgamés par le christianisme. On fêtait ainsi, dans l’ancien temps, la purification des sols préparant les récoltes abondantes, mais aussi le retour de la lumière, avec l’allongement rapide des jours à cette époque de l’année. D’où les illuminations et les galettes d’aspect « hélioforme ». On célébrait aussi le retour à la vie des hibernants. La marmotte, dont on guette encore le réveil outre-Atlantique, mais surtout le roi des animaux d’Europe : l’ours. Pour preuve, la Chandeleur s’est longtemps appelée « Chandelours » sous l’Ancien Régime, d’ailleurs le plantigrade est toujours honoré le 2 février dans certaines vallées des Pyrénées.
 

 

Le toulousain Jean-Pierre Rives lors du match de rugby à XV opposant le Stade Toulousain au Sporting Club Tulle, 26 novembre 1978, tirage N&B, 18 x 21 cm. André Cros - 94Fi508

janvier 2024


Dernier de l’an

A l’aune de cette nouvelle année, où resplendit en gloire le premier de l’an, il serait cruel d’en négliger pour autant le dernier. Car outre le sempiternel réveillon, il a été le théâtre d’évènements remarquables. Ainsi en l’an 192, il vit l’assassinat de Commode qui, contrairement à ce que son nom indique, n’est pas le créateur d’une chaine de magasins d’ameublement mais bien un empereur romain. Exécuté par sa concubine Marcia, ce grand zélateur des jeux du cirque, lui-même bâti comme un gladiateur, traîne derrière lui une réputation assez trouble que certains historiens estiment imméritée mais qui reste néanmoins gravée dans le marbre.
C’est inscrit dans un autre type de roche que ce jour passa à la postérité dans le calendrier républicain de 1793, élaboré par le poète révolutionnaire Fabre d’Eglantine. A compter de cette date, le 31 décembre habituellement placé sous le patronage de saint Sylvestre, devint le 11 nivôse, jour du granit. Il pouvait s’estimer heureux d’avoir échappé de peu au fumier (28 décembre) ou au salpêtre (29 décembre). 
Le public d’un petit club de Sidney (Australie) a pu aussi s’estimer heureux lorsque montèrent sur scène les membres d’AC/DC, lors du réveillon de 1973, pour leur premier concert. Considéré comme un pionnier du hard rock, le groupe a produit plusieurs tubes planétaires, dont certains sentent encore le soufre : Hells Bells, Highway to Hell. Cependant, la Saint-Sylvestre n’a pas vu le seul avènement de rejetons sataniques, mais aussi celui d’un ange, un ange blond. En 1952, naissait à Toulouse Jean-Pierre Rives, rugbyman de légende, dont la longue chevelure de feu, souvent essaimée de rouge sang, a imprimé la rétine de nombreux spectateurs et dont le talent a fait les grandes heures du Stade Toulousain et de l’équipe de France. 
Car en vérité, je vous le dis, les derniers seront un jour les premiers.

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