
L'image du moi(s)
Chaque mois, petit billet d'humeur et d'humour à partir d'images conservées aux Archives. Forcément décalé !
Ils furent nombreux les Toulousains sidérés lors de l’inauguration du Monument à la gloire de la Résistance le 19 août 1971, vingt-sept ans, jour pour jour, après la libération de la ville. Il faut dire que le bâtiment, situé au début des allées Frédéric-Mistral, tranchait par sa modernité. Œuvre collective des architectes Pierre Viatgé, Michel Bescos, Alex Labat, Fabien Castaing, Pierre Debeaux associés au sculpteur Robert Pages, mais aussi de l’ingénieur Roger Tassera, du compositeur Xavier Darasse , des vidéastes Hubert Benita, Alain Capel, Serge Valon et du programmeur Marcel Bettan, elle mobilisait tous les arts pour rendre hommage aux acteurs de la Résistance.
Quoi de plus naturel que cet écrin de béton, réalisé par des architectes qui en leur temps se rebellèrent contre l’enseignement académique, glorifie des outsiders. Des héros qui en des temps dramatiques s’engagèrent à contre-courant au risque de leur vie. Car il faut bien le reconnaître, ils n’étaient pas légion ceux qui dès juin 1940 s’engagèrent dans la Résistance, et moins encore ceux qui misaient sur leur victoire finale. Mais ils furent progressivement rejoints par d’autres compagnons et finirent par former une véritable armée clandestine.
Cette même armée qui délivra Toulouse le 19 août 1944, évènement dont nous célébrerons le 81e anniversaire dans quelques jours. Une cérémonie se tiendra à cette occasion devant le monument, car ce jour là, à 11h du matin, le soleil illuminera pour la seule fois de l’année – l’architecture du bâtiment ayant été ainsi conçue – la plaque commémorative de la libération de notre cité.