Arcanes, la lettre


Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...

EN LIGNE


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Vue d'ensemble d'un homme portant un arbre, André Cros, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi4750.

Semer le trouble


septembre 2025

Le réveil vient de sonner. Tout en émergeant, vous traînez les pieds jusqu’à la cuisine. Le temps que le café coule, vous regardez par la fenêtre le temps qu’il fait. Alors que le soleil de septembre se lève, dorant les façades des bâtiments au même rythme que le grille-pain colore les tartines, les Archives vous invitent à imaginer. Là où autrefois les champs s’étendaient, et que le blé se dressait, là où aujourd’hui s’élèvent les barres d’immeubles sur le bitume. Ces terres étaient le ventre de Toulouse. Elles auraient pu vous donner le pain que vous vous empressez de sauver juste à temps avant qu’il ne brûle, et le beurre tout juste sorti du frigo qui attend d’être étalé. Mais nourrir la ville pouvait aussi nourrir les litiges. Vous l’auriez compris : dans le Toulouse des métairies de l’Ancien Régime, qui sème le trouble récolte les conflits.

En consultant la couche « Champs troubles » d’Urban-Hist, suivez les contentieux tirés des archives judiciaires, comme on trace les empreintes de pas dans un champ boueux. Peut-être qu’elles vous mèneront à un agriculteur un peu trop buté, à des vols de volailles, à un chasseur qui confond gibier et bête de ferme, ou à boire un vin aussi troublant que troublé. Tout est renseigné par le greffier : on y compte autant les bottes de foin que les coups de bâtons assénés. Des affaires somme toute modestes, auxquelles les capitouls ont été amenés à réfléchir. Entre passion et jalousie, où souvent la faim justifie les moyens, comme celle qui vous a poussé à vous faire une dernière tartine « pour la route ». 

Lorsque vous fermerez votre porte à clef pour partir au travail, sur le chemin sortez votre téléphone. Tout en attendant le bus ou le métro, revivez les faits divers d’un temps passé en cherchant du bout de vos doigts encore péguant de la confiture que vous avez mangée ce matin.

Vue de la porte de la Commutation prise depuis le jardin des Plantes, une femme avec une ombrelle, tenant un enfant par la main, fin 19ème siècle, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi5337.

Ras les pâquerettes


juillet - août 2025

L’été est bien arrivé, et ressort de ses valises les fortes chaleurs qui ralentissent autant les corps que les esprits. Dans cette situation, notre réflexion parfois ne vole pas bien haut… Ça tombe bien, on va continuer à ce niveau. C’est la tête dans les pétales que, ce mois-ci, les Archives vous invitent à flâner.  

Il est midi passé. Le soleil impitoyable fait fuir les vitrines du centre-ville, et la motivation. Une cycliste ralentit sous l’ombre d’un tilleul. Une touriste se cale sur un banc du square Charles de Gaulle. Un chat noir se prélasse entre deux pots de géraniums dans une petite ruelle. Et vous ? La canicule a tout tari : les nappes phréatiques, comme les conversations. Toulouse cuit sous le ciel bleu, sans nuages à l’horizon. Un thermomètre voit rouge, il hésite entre 37 et 38 degrés. Vous tournez à droite, tout droit, puis encore à droite. Une grille, un grincement, et soudain… Un jardin. Un vrai. Pas immense, pas spectaculaire, mais vert, feuillu, rafraichissant. On entend le bruissement discret d’un jet d’eau, les pas trainants d’un retraité qui roumègue en traversant en diagonale. Il ne le sait sûrement pas, mais autrefois, ce jardin-là était un potager, ou un jardin d’agrément, ou tout simplement un jardin public

Avec Urban Hist, vous pouvez déambuler d’un siècle à l’autre, d’un jardin à une annotation marginale. Et, pour accompagner ces refuges verdoyants, il y a les fontaines. Qu’elles soient ornementales, utilitaires, ou fournissant de l’eau potable, il y en a plus de 380 sur le territoire toulousain. De quoi rafraîchir ses poignets et ses pensées. Et parfois, pour battre le pavé, on passe d’un abri à un autre. Du voile d’ombrage de la place du Capitole au ruban suspendu rue d’Alsace-Lorraine. On se faufile d’une ombre à une autre, d’un souffle d’air à un semblant de fraîcheur. Le rat des villes doit se contenter d’un carré d’ombre et d’un brumisateur, quand les cousins des champs, eux, plongent dans les rivières, et se baladent en forêt. 

Alors, que vous ayez le moral en berne ou l’esprit en ébullition, laissez-vous guider vers l’ombre ou par le frais. Un clic, une promenade, une anecdote historique. C’est parfois tout ce qu’il faut pour retrouver ses esprits, ou à défaut un peu d’air… 

Carte de l’inondation du 23-24 juin 1875 dans la Commune de Toulouse et ses Environs, ville de Toulouse, Archives municipales, 3D127/1.

Fluctuat nec SIGitur


juin 2025

Après être passée sous les pavés, ce mois-ci l’histoire est sous l’eau. En 1875, Toulouse connaissait l’une des crues les plus dévastatrices de son histoire. Cent cinquante ans plus tard, nous avions rêvé d’une couche cartographique dans UrbanHist, pour visualiser l’emprise de la crue, l’ampleur des débordements de la Garonne… ce n’est que partie remise. 

Alors non, pas (encore) de carte immersive montrant les pieds dans l’eau du quartier Saint-Cyprien. Mais tout n’est pas tombé à l’eau : les Archives ont conçu un index spécial Inondation, pour vous aider à retrouver tous ce que nous avons à vous offrir : des documents, des images, des témoignages, des plans, et même des rapports conservés dans nos bas-fonds. C’est un peu moins visuel, certes, mais tout aussi désaltérant intellectuellement parlant. Vous y trouverez de quoi reconstituer, archive par archive, l’événement… et peut-être même quelques surprises viendront flotter de nos boîtes. La couche SIG viendra, promis. Mais en attendant, naviguez dans ce fleuve documentaire dont découlent une exposition et des ateliers. L’eau est montée, et remontera peut-être mais les Archives tiendront toujours bon ! 

Amphithéâtre romain d’Ancely, fonds des Toulousains de Toulouse - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi1766.

Les aventuriers du clic perdu


mai 2025
Il est tout aussi facile de se perdre sur Internet que dans UrbanHist. Une simple recherche en emmène une autre, puis vous entraîne de fil en strate, de filtre en couche jusqu'à en oublier ce que vous cherchiez au départ. C’est le début de l’aventure de l’exploration des données archéologiques ! Sous les pavés toulousains, l’histoire vous attend. Troquez votre chapeau d’archéologue et votre fouet contre une souris d’ordinateur et une bonne connexion wifi. Promis, pas besoin de lampe frontale ni de pioche ! UrbanHist vous guidera dans les fouilles archéologiques où seuls les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) savent révéler l’invisible passé du visible présent. UrbanHist propose une carte interactive où s’empilent les couches de données comme dans une véritable fouille. Chaque calque renseigne un pan oublié de la ville, à activer d’un seul clic sans déclencher de pièges ! (Normalement…). On y découvre qu’une simple place commerçante recouvre les vestiges d’un forum romain, ou qu’une rue tout à fait banale suit le tracé historique d’un antique rempart (pas de temple maudit malheureusement), et pourquoi pas dans un futur proche les nouvelles fouilles de la ligne C du métro de Toulouse ! Alors, à vous de chercher, car la ville de Toulouse n’a pas fini de livrer ses secrets ! Et, qui sait, à la fin de votre étude, vous finirez par vous dire en lisant une description : “ Sa place est dans un musée !”. 
Canal du Midi, un promeneur sur le chemin de halage, André Cros, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi3239.

Hors les murs


avril 2025

Toulouse est importante et mystérieuse. Il y a la ville que l’on connaît, et celle qui reste cachée. Celle que l’on traverse sans y prêter attention, et celle qui ne se révèle qu’à ceux qui osent sortir hors des sentiers battus. Le printemps se montre enfin, alors il est l’heure de mettre ses chaussures et d’aller dehors ! 

 

Avec UrbanHist, franchissez cette frontière. Derrière les façades de briques roses se cachent des histoires hors du commun : une ancienne échoppe sous les arcades du Capitole, les vestiges de remparts oubliés, un jardin secrètement caché que seule une porte entrouverte laisse deviner. Mais l’Histoire ne s’arrête pas aux limites du centre-ville. Hors du cœur de Toulouse, les faubourgs portent encore les vestiges et la mémoire des transformations industrielles, alors que les anciens ports de la Garonne rappellent les gabarres et le commerce du pastel, or bleu qui localement a permis de développer une économie florissante. 

 

Pour passer du dedans au dehors, du connu à l’inexploré, il n’y a qu’un simple pas... du bout des doigts. Ce printemps, ouvrez les yeux, et arpentez Toulouse téléphone en main pour découvrir ce que la ville a à vous offrir. Ce qui est hors-champ n’en est pas moins intéressant. Surtout quand du nouveau contenu est à prévoir sur UrbanHist ! Alors, ne restez pas hors-ligne trop longtemps…  

Portrait de Juliette Albinet (1920-1921). Louis Albinet - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 87Fi1144.

Essentielles anonymes


mars 2025

« J’aimerais aller jusqu'à supposer que cet anonyme, qui a écrit tant de poèmes sans les signer, était souvent une femme. » 

Cette citation de Virginia Woolf dans Une chambre à soi (1929) résonne en moi de façon particulière. Chargée du traitement d’archives figurées, je constate que la majorité des photographes représentés sont des hommes. Mais quel(s) rôle(s) ont joué(s) les femmes de leur entourage dans la production et la constitution de leurs œuvres et de leurs fonds ? De même, qui se cache derrière la masse de clichés qui nous sont parvenus de manière anonyme ? Pour prendre l’exemple du photographe toulousain, Louis Albinet, nous savons qu’à sa mort prématurée en 1938, c’est Juliette Albinet (1892-1979), sa femme, qui reprend l’important studio de la rue des Filatiers. Quelle fonction y assurait-elle au juste ? Était-elle aussi photographe ? 

Anonymes pour beaucoup, certaines femmes ont également joué un rôle essentiel dans la préservation, et dans l’entrée aux Archives, de certains fonds privés. Ainsi de Béatrix Berthelé-Faucher, sœur de Raoul Berthelé lequel – mobilisé en 1914 à l’âge de 28 ans –, a photographié entre 1915 et 1918 le quotidien des soldats sur l’arrière-front de la Grande Guerre. Quelque 2 500 clichés qui ont été conservés grâce à l’action de Béatrix, à l’origine du don à la Ville de ce riche ensemble documentaire.  

En tant que productrices d’archives, les femmes sont également encore sous-représentées, et les sources sur l’histoire des femmes, encore partielles. Une problématique à laquelle entendait répondre la Grande Collecte initiée en 2018 par le Service interministériel des Archives de France (SIAF), et entièrement dédiée aux femmes : politiques, intellectuelles, scientifiques, militantes, artistes, au travail, dans leur quotidien et anonymes. Dans nos fonds d’archives privées figurent ainsi, parmi les productrices, plusieurs militantes féministes dont l’écrivaine et philosophe Monique-Lise Cohen (1944-2020) mais aussi la compositrice toulousaine Marguerite Canal (1890-1978) ou encore la marquise de Livry, dont 30 années de correspondance (1763-1792) avec son amie d’enfance, la présidente Dubourg, sont disponibles sur notre site.  

Au sein de notre service d’archives cependant, et comme cela est assez fréquent aujourd’hui, nous sommes une majorité de femmes à assurer la conservation de la mémoire de demain. Un service d’archives à la tête duquel se trouve d’ailleurs, une femme. 

Code QR de l'enquête de satisfaction auprès de nos usagers en ligne, février 2025 - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Savoir d’où vient le vent...


février 2025
Bien connaître son environnement présente un avantage certain : on peut ainsi optimiser ses efforts en s'appuyant sur ses forces pour compenser adroitement ses faiblesses. Mais cette connaissance s'acquiert avec du temps, de la patience, de l'expérience et surtout... un questionnaire spécialement destiné à son public ! Alors, si le cœur vous en dit, et que vous disposez d'un peu plus de 4 minutes devant vous, nous serions très intéressés par votre retour sur nos services, notre offre culturelle et les outils que nous mettons à votre disposition.
Nous sommes en effet engagés dans une démarche d'évaluation générale de notre activité, en vue de rédiger notre projet scientifique et culturel. Et votre avis nous intéresse beaucoup, d'autant que, plus le nombre de réponses sera grand, plus les données qu'elles contiennent nous permettront de dégager des tendances fiables. Magie de la statistique.

Aussi, fidèles lecteurs d' Arcanes, saisissez-vous de ce vent du changement : n'hésitez pas à vous exprimer librement et à nous partager vos impressions et vos suggestions jusqu'au 28 février prochain, date à laquelle cette opportunité disparaîtra à tout jamais, Gone with the wind...
Vue d’un registre d’état civil. 2016. Photographie couleur numérique. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/172.

Des registres par wagons


janvier 2025

Au risque de décevoir les fans de michelines et autres turbo-trains, ce n’est pas de chemin de fer dont nous allons parler aujourd’hui, ni même d’exploitation minière, mais bien d’état civil. Alors oui, je vous l’accorde, le lien n’est pas évident, il faut dire que les thématiques d’Arcanes ont des exigences, auxquelles il n’est pas toujours aisé de se conformer... 

Mais revenons-en au plus important : quelle est cette actualité brûlante, cette nouveauté si incroyable qu’elle mérite son billet dans la lettre d’informations la plus lue des Archives de Toulouse (en même temps, il n’y en a qu’une) ? Eh bien, sous un tonnerre d’applaudissements, j’ai l’honneur et le privilège de vous annoncer, qu’après un peu d’attente (il faut bien le reconnaître), les registres d’état civil de 1923 et les tables décennales de 1923 à 1932 ont enfin été mis en ligne ! Ce qui représente tout de même quinze registres, patiemment décrits et numérisés pour votre plus grand plaisir. 

Il y a toutefois un bémol, un petit grain de sable dans les roulements à billes de cette mécanique pourtant bien huilée : si les registres sont bien accessibles en ligne, la vignette qui accompagne chaque description indique néanmoins “image non disponible”. Et c’est bien dommage car il n’en est rien : il s’agit d’un dysfonctionnement dans l’affichage de notre base de données que nous n’avons pas encore résolu (mais on y travaille). 

Il vous appartient donc, valeureux généalogistes, de braver sans peur ce message infâme et de poursuivre votre quête de l’acte de naissance (ou de mariage ou de décès) de votre illustre ancêtre pour accomplir votre mission : compléter les branches de votre arbre (ou forêt, soyons fous) généalogique. Et vous pouvez compter sur nous pour que cela se passe comme sur des roulettes... 

[Album de la famille Marion-Brésillac - Château de Launaguet] Georges de Saint-G. armé chevalier. Château de Launaguet (actuelle mairie), 95 chemin des Combes (Haute-Garonne). 1902. Portrait - plan large - de Joseph de Marion-Brésillac (à gauche) et Georges de Saint-Guilhem s'amusant, tous deux en amure, à reconstituer une scène d'adoubement sous les arcades de la façade sud du château ; en arrière-plan, sur le mur, le blason du baron Dufaÿ de Launaguet - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 83Fi58/56.

Sacré Graal


décembre 2024

Un thème audacieux ce mois-ci qui va nous amener dans les méandres des fonds iconographiques consultables en ligne. La base de données est déjà bien fournie et comme le duo numérisations-descriptions va bon train (#MesColleguesSontRedoutablementEfficaces), son enrichissement est exponentiel. Au point qu'un jour il est hautement probable que vous y dénichiez votre graal. Aucun doute que l'équipe des Monty Python y a puisé ses principales sources d'inspiration pour les scènes cultes de Holy Grail*. Jugez vous-même.  

Dès la scène d'ouverture, la parodie arthurienne loufoque mettant en scène la quête des chevaliers de la Table ronde présente un roi sans monture affublé d'un palefrenier qui imite le bruit des sabots au moyen de deux moitiés de noix-de-coco** frappées en rythme l'une contre l'autre. Il se trouve, comme c'est curieux, que nous possédons justement l'image d'une magnifique pipe en coco. Il se trouve également, tiens-tiens quelle coïncidence, que ce roi est interprété par Graham Chapman, lui-même grand fumeur de pipe, ce qui lui coûta en partie sa vie, soit dit en passant, parce que fumer tue. 

Les personnages devisant sur la présence de ce fruit en pleine Angleterre médiévale, ils en vinrent à l'évidence que seules des hirondelles pouvaient l'avoir transportée au cours d'une migration. Nous proposons une explication plus pertinente, celle de l'hirondelle comme véhicule terrestre pour l'acheminement de cargaisons lourdes). Avouez que tout ceci devient intriguant. 

Les "chevaliers qui disent Ni" ne vous auront pas échappé, bien sûr. Savez-vous que, grâce à mes intenses recherches, j'ai trouvé moult informations à leur sujet dans notre base ? Les deux seuls éléments dont nous disposons à leur sujet est qu'ils sont les gardiens des mots sacrés "peng" et "wom" et qu'ils demandent qu'on leur fournisse un jardinet, joli et bon marché. Reprenons cette énigme ensemble. Dans "peng", entendez la prononciation méridionale du mot "pain". Pour une oreille britannique non avertie la confusion est logique et excusable. La requête des chevaliers devient alors plus claire, puisqu'elle concerne assurément de jolis pains à trouver dans un marché de bonne qualité. Nous en avons sur le marché Arnaud-Bernard dans les premières années du 20e siècle, en vue stéréo s'il vous plaît. Quant à "wom", notez que ce mot se lit de la même façon si nous renversons physiquement les lettres (w devient m et vice-versa), ce qui nous ouvre la métaphore du cercle. Et je vous le donne en mille, nous avons un jardinet circulaire ! Oui, en haut des allées Jean-Jaurès, entourant la statue de Riquet, dont vous aurez noté la coiffure... que nous retrouvons, presque à l'identique dans cette publicité pour les papiers à cigarette JOB, dont la punchline est "sans colle NI gomme". Nous avons retrouvé nos chevaliers "Ni-phones", la boucle est bouclée. 

Nous pourrions poursuivre ainsi pendant des heures, comprendre l'hyperbole de la sorcière qui flotte avec cette représentation du canal de Palarin ou partir à la recherche Chevalier Noir, puis rédiger une thèse de 2000 pages comme celle de mon ami, sur cet autre sujet sacré et médiéval qu'est la représentation du décollement de Jean-Baptiste entre les 9e et 13e siècles, mais comme je ne veux pas abuser de votre temps, je terminerai simplement avec cet hommage caché au Lapin tueur. 

*Pour une plus grande compréhension de ce billet, je vous renvoie au visionnage du chef d'œuvre cinématographique de l'humour anglais sorti en 1975, qui a bercé ma période de jeune adulte. 

**(Notons en aparté qu'avec cet ingrédient nous pouvons aussi réaliser des pâtisseries et que sans doute nous y reviendrons lors d'un prochain numéro) 

Le Pont-Neuf sous la neige, circa 1900. Emile Espy – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 48Fi54.

A pas feutrés…


novembre 2024

La consultation de notre base de données offre aux lecteurs un incroyable confort. Depuis leur salon ou leur table de bureau, ils peuvent ainsi accéder, sans se déplacer, à l’ensemble des notices descriptives des documents qui sont chez nous conservés. Et, quand on interroge ladite base en renseignant par association d’idées « feutre, chapeau chapellerie » en mots-clés, s’ouvre alors tout un champ des possibles laissant entrevoir la variété des sources archivistiques disponibles sur un sujet – et ce, quelle que soit sa thématique ou son originalité. 

L’on apprend ainsi que dans les magasins des Archives de Toulouse est conservé le fonds de la Chapellerie Brosson, du nom de Joseph Brosson qui possédait, en 1923, un magasin de chapeaux au numéro 43 de la rue d’Alsace-Lorraine, avant que celui-ci ne soit repris par son fils. Petit fonds d’archives privées qui se distingue notamment par les objets singuliers qu’il comprend : une dizaine d’outils et de gros fers utilisés pour mettre en forme chapeaux de feutre ou de paille. Les images de chapelleries toulousaines sont également légion dans notre base : on les trouve rue d’Alsace-Lorraine, au numéro 8 ou au numéro 30, mais également 26 rue Saint-Rome, où en 1928, en témoigne une carte postale des frères Labouche, était située la « Fabrique de chapeaux ». Parmi les résultats de recherche figure aussi la notice image d’une carte d'adhérent à l'Union des syndicats des Petits Marchands Détaillants de Toulouse, syndicat chapellerie, délivrée en 1931 aux frères Faure, 7 rue Constantine. Et, sans surprise, une multitude de portraits individuels – photographie ou dessin – ou de groupe nous montrant des messieurs élégamment chapeautés de leur feutre-melon. 

Portrait de jeune femme dans un cabinet, entre 1858 et 1907. Négatif N&B, sur plaque de verre, 12 × 9 cm. Eugène Trutat - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi152 (détail).

Agent double


octobre 2024
Aux Archives de Toulouse, on peut tout à la fois être archiviste et bibliothécaire. Et même si ce n’est pas toujours simple d’appréhender deux métiers différents, parfois antagonistes mais toujours complémentaires, c’est également l'assurance de ne jamais s’ennuyer ! Qui, en effet, peut se targuer de pouvoir manier des inventaires et des catalogues, de manipuler des liasses et des volumes ? Certainement pas le premier documentaliste venu.

Le quotidien est donc rarement monotone : on peut par exemple intégrer des analyses archivistiques dans notre base de données le matin et cataloguer des ouvrages rares, anciens ou précieux l’après-midi. On a également la chance de pratiquer des langages et d’appliquer des normes aux noms souvent mystérieux : UNIMARC, ISAD-G, Dublin Core, DTD-EAD..., que seuls d’autres éminents spécialistes sont habilités à connaître. Et surtout, on appartient désormais à une communauté dont les membres se reconnaissent entre eux, grâce des sigles cabalistiques tels que AAF et BA.

Si tout cela suscite en vous un intérêt manifeste, et que vous rêvez secrètement (ou non d’ailleurs) de rejoindre cette joyeuse confrérie, n’hésitez pas : les Archives de Toulouse recrutent leur prochain/prochaine archiviste-bibliothécaire ! Vous avez jusqu’au 22 octobre pour postuler. On n’attend plus que vous.
Rue du 10 Avril – Visiteurs se dirigeant vers l’Observatoire pour la visite dominicale, 1908. Emile Espy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Num1/103.

Passe, passera ?


septembre 2024

Les Journées européennes du Patrimoine consacrées cette année au « Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions » et au « Patrimoine maritime » arrivent à grands pas ! A cette occasion, les Archives de Toulouse vous ouvrent en grand les portes de l’ancien réservoir d’eau de Périole qui, depuis 1995, est transformé en lieu de conservation.

Les samedi 21 et dimanche 22 septembre prochains, nous vous donnons rendez-vous à l’accueil des Archives : de 9h20 à 11h50, puis de 13h50 à 16h50 (dernier départ), nous aurons le plaisir de vous remettre votre « pass » pour découvrir l’envers du décor et parcourir ce bâtiment d’exception au cours de visites commentées.

Vous pourrez également participer à l’un de nos ateliers : « En(quête) d’images, sur les pas du photographe Marius Bergé », « Mort ou vif : itinéraire d’un tueur – 1700-1709, les chroniques d’une décade sanglante », découvrir le travail de la restauratrice des Archives ou encore assister à la présentation du fonds photographique Jean Dieuzaide.

Pas besoin de passe cependant pour déambuler parmi les panneaux de notre exposition dédiée au parcours et au génie de Pierre-Paul Riquet, concepteur et entrepreneur du Canal Royal de Languedoc ; exposition qui s’inscrit doublement dans la thématique. Le programme de ces journées est bien évidemment détaillé sur notre site que nous ne saurons trop vous conseiller de consulter !

2016, Archiviste cherchant un document demandé en salle de lecture. Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num/nc.

Désolé, aucune fiche ne correspond à votre recherche !


juillet-août 2024

Quelle frustration, lorsque l’on cherche un document sur notre base de données, de voir cette ligne s’afficher ; je compatis, cela m’arrive aussi. Voici quelques exemples que nous rencontrons parfois : 

“Je cherche l’acte de naissance de ma grand-mère, le 14 novembre 1925.” 

-> Aïe, les registres sont conservés par le service de l’Etat civil, qui nous les verse au bout de cent ans, puis nous les faisons numériser pour les rendre accessibles. L’année 1925 devrait donc être disponible courant 2026. 

“Peut-être aurai-je davantage de chance avec l’acte de naissance de son père, le 8 avril 1892. Non ? C’est étrange, je suis absolument certaine de la date et de l’orthographe...”  

-> Il possible qu’il ne soit pas sur la commune de Toulouse. Tentez votre chance aux Archives départementales. 

“Nous projetons d’acheter une maison construite en 1967 à Toulouse et avons besoin de consulter les plans, mais nous ne les trouvons pas.” 

-> Le module “Autorisations d’urbanisme” devrait vous aider, pensez à explorer aussi les modes de recherche Avancé et Expert. Ayez toutefois à l’esprit que le contenu des permis de construire n’est consultable qu’en salle de lecture. 

Et parfois, en effet, les documents recherchés ne sont pas dans la base de données parce qu’ils ne sont pas encore traités, pas encore versés, pas encore décrits, non accessibles, ont dépassé leur durée limite de conservation et ont été éliminés, ou tout simplement parce qu’ils n’existent pas.  

N’hésitez pas à nous contacter ou même à venir en salle de lecture, du lundi au vendredi de 9h à 13h, nous nous ferons un plaisir de vous accompagner dans votre recherche. 

Toulouse. Octobre 1949. Agent de police assis sur un muret. Négatif N&B, 6 × 4,5 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 30Fi175 (détail).

Voyage au bout de l’ennui


juin 2024

 

À observer le visage de l’agent de police nonchalamment assis sur le petit muret devant nous, la nuit semble bien longue… même si les képis, bâtons et panneaux réfléchissants apportent quelques touches de lumière dans cette rue bien sombre. Pour le voyage, deux destinations s’offrent à nous : Agen ou Albi, mais finalement peu importe où nous irons tant que la route est belle et riche de rencontres.

D’ailleurs, flâner au gré des occasions qui se présentent peut nous offrir de belles découvertes... c’est aussi vrai pour notre base de données : avez-vous déjà essayé de découvrir nos images numérisées en utilisant l’éphéméride ou les sélections thématiques proposées ? De vous familiariser avec notre collection d’ouvrages anciens en parcourant la page dédiée à la réserve ? De compléter votre histoire familiale en farfouillant dans nos ressources généalogiques ?

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à le tenter : on ne sait jamais, sur un malentendu, vous y trouverez peut-être ce que vous ne cherchiez pas mais qui vous manquait tout de même…alors bon voyage !

Plateau du jeu des oies du Capitole - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Les oies du Capitole


mai 2024
Et si, pour terminer la lecture de votre lettre d’information préférée, vous vous laissiez tenter par un petit jeu ? Celui que je vous propose ne nécessite ni ballon rond ni pelouse, mais plutôt deux dés et un pion par joueur. Il se joue à plusieurs car c’est bien plus amusant. Bien que son nom puisse évoquer la Ville Éternelle, il est fondamentalement toulousain et les 48 cases de son plateau sont toutes illustrées par des documents conservés aux Archives de Toulouse. Son objectif est simple : atteindre en premier la place du Capitole, au terme d’un parcours dans la Ville Rose semé d’embûches, où se côtoient des oies, des personnages connus et des endroits insolites. Et pour corser un peu le tout, des questions bonus peuvent vous être posées sur certaines cases : en cas de bonne réponse, vous gagnez le droit de relancer les dés. Alors, prêts à vous lancer ?
 
► Règles du jeu ► Plateau de jeu ► Questions Bonus (et leurs réponses) ► Version « interactive »
Angoulême (Charentes). 1968. Un rédacteur au travail. Jean-Paul Escalettes – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 42Fi3602.

Histoire du soir


avril 2024

Il était une fois un homme qui vivait dans le grenier d’une toute petite maison au milieu de piles de vieux papiers qu’il triait le soir, à la lueur de la bougie, ses petites lunettes rondes au bout de son nez. La journée, il explorait des souterrains en quête d’idées. Il rêvait de devenir un grand personnage, de ceux dont l’Histoire se souvient et il cherchait dans les sous-sols humides des traces d’un passé encore inconnu qui lui permettraient de devenir célèbre et riche.

Un jour qu’il errait avec sa lampe frontale dans un lieu qu’il n’avait pas encore exploré, il poussa une porte et se retrouva dans une pièce accueillante où l’éclairage le guidait vers un fauteuil confortable. S’approchant, il découvrit un bureau et un ordinateur dont l’écran affichait la page d’accueil de la base de données des Archives municipales de Toulouse. Intrigué, il posa sa frontale, son sac, et s’installa. Rapidement il naviguait entre les fonds anciens et contemporains, surfant sur les notices d’ouvrages, téléchargeant des photographies. Lorsqu’il découvrit UrbanHist, son enthousiasme approcha le délire euphorique. Il avait trouvé le graal, un gisement de matière brute qu’il ne lui restait qu’à interpréter pour en faire des kilomètres d’histoires. Il allait devenir écrivain et il puiserait dans les fonds l’inspiration qui lui faisait tant défaut.

En voyant les photos de la construction de l’école de son enfance il pensait déjà à des contes avec des personnages terribles. A moins qu’il ne les utilise pour ses polars, qu’il enrichirait certainement avec Meurtres à la carte. Mais pour ne pas se restreindre à un public trop sanguinaire il élargirait aux histoires à dormir debout, il trouverait bien un fantôme ou deux pour alléguer ses dires. En cas d’insuccès, il savait que la grande Histoire lui assurerait un fonds de commerce non négligeable et qu’il pourrait ensuite s’endormir avec des histoires de gros sous. Voire de très gros sous. Chassée au galop, l’histoire naturelle reviendrait sur le devant de la scène et, sous une clameur unanime, il s’en irait se reposer sur une péniche du canal où le bercement des clapotis lui permettrait d’alimenter ses histoires d’eau. Ces pensées lui faisaient tourner la tête, il se sentait ivre tel un bateau pris dans un maelstrom de données. Son avenir était assuré, il quitterait son grenier dès le lendemain et viendrait nous rendre visite en salle de lecture après la réouverture, à partir du 27 mai 2024. 

Bain de mer en famille. Début du 20e siècle. Négatif N&B sur verre, 9 × 12 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi1579 (détail).

Grenouiller


mars 2024
Verbe intransitif. Familier. Se baigner, barboter dans l’eau.

C’est un peu ce que me donne envie de faire de faire le thème de ce mois-ci… : me plonger tranquillement dans les profondeurs de notre base de données, à la recherche d’une nouvelle idée, et remonter incidemment quelques trésors ensevelis du fond de la mare. Tout comme dans le grand classique de Disney, l’inégalable Merlin l’enchanteur, la grenouille se plaît à taquiner le jeune Arthur, alors transformé en petit poisson pour les besoins de la leçon du jour, voyons un peu ce que nous avons pu remonter dans nos filets, une fois les eaux redevenues calmes : une carte de visite illustrée, une photographie qui n’est pas encore numérisée, un article de presse publié dans un journal satirique réputé, et si l’on élargit encore un peu le cercle des batraciens concernés, un roman historique enflammé, à plus d’un titre semble-t-il. Une pêche miraculeuse, en somme.
Toulouse. Eldorado. Skating-concert. 150 allée de Barcelone, vers 1910. Personnages posant en patins à roulettes sur la piste de skating, vue d'ensemble. Carte postale N&B, 9 x 14 cm - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi5331 (détail).

Une bonne occasion de faire la fête


février 2024
Pour paraphraser le slogan d'une célèbre marque automobile française à propos d'un de ses modèles phares, on pourrait dire de cette newsletter que c'est « un sacré numéro ! ». Nous n'en sommes cependant qu'à la 150e édition ; ils nous en manque encore 55 pour tenir véritablement la comparaison. Mais au rythme où vont les choses, on peut raisonnablement espérer y arriver dans cinq ans et vous compter parmi nous dans cette aventure… Alors célébrons dès maintenant les 16 ans d'existence de cette collection de petits billets mensuels (autrefois bimestriels) et réjouissons-nous d'y trouver de quoi titiller notre curiosité.

Quelles que soient vos rubriques préférées, sachez que vous pouvez accéder depuis notre site internet aux anciens articles parus dans Arcanes. Il vous suffit de remonter le fil des publications ou de tenter votre chance avec un outil de recherche (comme le raccourci clavier CTRL+F), et tous les contenus inimitables jamais publiés par une joyeuse bande d'hurluberlus adeptes des archives et du patrimoine sont désormais à votre portée : éditos, zoom sur, dans les fonds, les coulisses, dans ma rue, sous les pavés ou en ligne, tout est là. Vous n'avez plus qu'à vous lancer !

Parlant de çà (et de faire la fête), j'irai bien tester la piste de skating de l'Eldorado, en écoutant jouer l'orchestre… pas vous ? Allez, rendez-vous au 150 (un nombre décidément d'actualité) allées de Barcelone : mettez vos plus beaux atours, chaussez vos plus beaux patins, on n'attend plus que vous !
De l'usine JOB à l'Espace JOB : vidéo de présentation de témoignages. Sylvain Bourjac, Julien Rondeau et Anaëlle Guérin - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 3Num42 [arrêt sur image à 3:27].

Good job


janvier 2024
Saviez-vous qu’au-delà des documents sur papier ou sur parchemin, sur film ou sur plaque de verre, sur calque ou sur tissu, versés par l’administration municipale ou confiés (donnés, vendus, déposés) par des particuliers, des entreprises ou des associations, nous conservons également des témoignages ? Ceux de vraies personnes, que l’on peut même voir bien vivantes, avec leurs expressions, leurs sourires, leurs souvenirs. Elles ont accepté de se raconter en se prêtant au jeu des questions d’une équipe de professionnels, pour conserver et transmettre le mieux possible leurs histoires, leurs mémoires.

Les Archives de Toulouse se sont en effet lancées dans la collecte de témoignages oraux (en 2015 avec Maurice Prin, ancien conservateur du couvent des Jacobins) puis filmés (dès 2017, avec l’agence d’architectes Atelier 13, les collaborateurs de Jean Dieuzaide et l’ancienne usine papetière JOB). Depuis, de nouvelles campagnes de collecte ont eu lieu : en 2020, sur l’ exil républicain espagnol ; en 2021, sur le quartier Marengo ; en 2022, sur l’intercommunalité toulousaine.

À chaque fois, des recherches et une préparation minutieuse ont été nécessaires afin de garantir le bon déroulement et la qualité des témoignages. Car il ne s’agit pas juste de raconter des souvenirs : si l’entretien doit être conduit avec empathie et justesse, il faut également que le témoin soit « digne de confiance », que ce qu’il dise soit pertinent et fiable, corroboré par d’autres sources documentaires. C’est ce qu’explique très bien Florence Descamps dans son ouvrage de référence L’historien, l'archiviste et le magnétophone.

Pour en revenir à JOB, nous disposons désormais de sept témoignages, très complémentaires, qui nous éclairent sur le fonctionnement de l’usine, les luttes syndicales qui ont eu lieu de 1995 à 2001, puis la création de l’Espace Job. Et si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas : c’est par ici !
Pamiers (Ariège), 18 septembre 1955. Motard portant sur sa moto une jeune fille, qui fait un signe de la main. Émile Godefroy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1928 (détail).

À tantôt *


décembre 2023
Et nous voici donc arrivés à la fin de l’année : l’heure des bilans, parfois des au-revoir, et aussi des nouvelles résolutions pour le nouvel an. Un moment d’introspection peut-être délicat, souvent bienvenu, qui va ensuite nous permettre d’aller plus sereinement de l’avant (en Avent ?). C’est également, j’en ai bien peur, un moment de fatigue assez intense et d’humour au ras des pâquerettes… mais que serait votre lettre d’information préférée sans jeux de mots ni calembours ?

L’année 2023 a été bien remplie, on s’est pas ennuyé. Les Samedis des Archives ont rencontré un franc succès et l’ exposition sur André Cros a même joué les prolongations. Nous sommes devenus un lieu de tournage prisé, grâce à quoi nous avons enfin retrouvé notre tête. Une bonne chose de faite !

Mais cette fin du mois de décembre signe aussi le départ de collègues voguant vers de nouveaux horizons ( parisien, gersois ou, beaucoup plus proche de nous, métropolitain). Nous leur souhaitons bon vent et bonne continuation.

À toutes et tous, que l’année à venir vous apporte de beaux projets (de notre côté, nous n’en manquons pas) et de belles réussites. Et rendez-vous l’année prochaine ( en ligne ou en salle de lecture) pour de nouvelles aventures…

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* Pour celles et ceux qui s’interrogent sur le titre de ce billet, il s’agit là d’un clin d’œil à mon patois natal, qui se parle, comme vous l’aurez compris, très loin au nord de la Garonne.
Archives municipales. 29 juillet 2016. Extérieur du bâtiment. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num13/17.

Visiter les Archives


novembre 2023
Si vous rêvez de venir nous voir (ou plutôt nos magasins d’archives), de descendre dans les sous-sols et de parcourir le réservoir de Périole (en bonne compagnie bien entendu), les occasions sont, il faut bien le reconnaître, assez limitées : hormis lors des Journées européennes du patrimoine, les visites à destination du grand public sont exceptionnelles. C’est ainsi.

Il existe toutefois une alternative virtuelle, accessible depuis votre canapé (si tant est que vous puissiez de là accéder à notre base de données). Deux reportages photographiques ont en effet été réalisés en 2016, l’un consacré à notre magnifique bâtiment, l’autre à notre splendide équipe, et mis en ligne à disposition de tous. Cela ne remplace évidemment pas une déambulation réelle au milieu des rayonnages mobiles, ponctuée de grincements de manivelle et de l’odeur de vieux papiers, mais cela donne tout de même un bon aperçu de l’endroit mythique que nous occupons…

Vous aurez ainsi l’occasion d’approcher Neptune, d’observer de près des jauges de remplissage transformées en lampadaires, de vous extasier sur des tubes à section carrée (ou bien ronde), de slalomer au milieu des meubles à plans, de découvrir des grappes de sceaux et peut-être même d’entr’apercevoir un ou une archiviste au détour d’un couloir.

Alors, n’hésitez plus : attrapez votre plus belle souris et commencez la visite !
Photo de famille. Années 1920-1930. Groupe de six femmes d'âge différent (et une poupée), en studio. Négatif N&B sur verre, 13 × 18 cm. Alexandre et René Gril - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 34Fi143 (détail).

Chercher l’intrus


octobre 2023
Quand on classe des documents d’archives, ou que l’on partage des instruments de recherche en ligne, il est souvent d’usage de regrouper certains éléments entre eux : ceux qui relèvent d’une même catégorie, ceux qui ont une thématique commune, ceux qui (pour une raison ou pour une autre) vont bien ensemble. Mais cette méthode, qui a depuis longtemps fait ses preuves, comporte une faille existentielle : que faire des « intrus », de ce qui ne rentre pas dans les cases pré-établies ? C’est là toute la beauté du processus… car, à un moment, si l’on veut être rigoureux, on est bien obligé de faire rentrer des ronds dans des carrés, de trouver des points communs au-delà des différences manifestes. Et c’est aussi cela être archiviste : se détacher du niveau le plus petit pour obtenir la vision d’ensemble, un peu comme entrevoir le motif d’un puzzle de 5 000 pièces avant de les avoir toutes placées correctement. Un défi de taille.

Dans cet état d’esprit, l’intrus devient souvent la première occurrence d’une nouvelle catégorie, le grain de sable qui vient remettre en question un plan soigneusement organisé. Il arrive aussi, de temps en temps, que l’intrus reste seul, véritablement exclu de tout regroupement. Et là, c’est un constat d’échec : il faut se rendre à l’évidence, on ne pourra pas l’intégrer discrètement. Il faudra l’affubler d’un petit nom de type « divers », le placer à la fin de notre plan de classement si réussi par ailleurs, afficher à la face du monde qu’il ne rentre dans aucune des cases que nous avons identifiées.

Et pourtant… même s’il est rassurant de maîtriser le cadre, force est de constater qu’il y a toujours une part d’ inattendu et d’imprévisible dans toute chose. Avoir la souplesse (et la sagesse) de l’accueillir au mieux est une force, qui nous ouvre à de plus grandes richesses. Le tout est de savoir les voir, un peu comme dans la vie.
La grande plage de Biarritz, 1900-1915. Pierre Henri Désiré Laffont - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 18Fi194 (détail).

Jouer les touristes


septembre 2023
Il n’est pas certain que la visite des centres d’archives durant la période estivale suscite un engouement touristique aussi grand que celle des bords de mer, de la campagne ou de la montagne, il faut bien le reconnaître. Hormis peut-être pour les mordus de généalogie, qui choisissent leur destination en fonction de l’endroit où leur arrière-grand-papy s’est marié (« parce que, en fait, l’acte de mariage de 1895 est certes intéressant mais ce serait quand même drôlement chouette de retrouver la maison où il a vécu ») ou qui recherchent un peu de fraîcheur en période de canicule.

Pourtant, il y a de nombreuses choses à découvrir aux Archives, et même de quoi préparer son voyage : des guides touristiques, des cartes postales (écrites ou non), des récits d’aventures, des (photos de) paysages inspirants. De quoi se forger déjà quelques souvenirs… en attendant de s’y rendre en vrai.

Alors, si vous faîtes partie de ceux qui partent quand la majorité revient, ou que vous souhaitez vous dépayser à moindres frais, n’hésitez pas à nous rendre visite : sur place ou à emporter (mais en copie uniquement), et même à distance, l’insolite et l’inattendu sont à votre portée !
Copie d’écran de la page d’accès à la base de données en ligne. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

En salle de lecture (virtuelle)


juillet-août 2023
En attendant la réouverture de notre salle de lecture « en dur » (celle qui contient des tables, des chaises et même une banque d’accueil), laissez-vous tenter par notre base de données en ligne ou salle de lecture virtuelle : vous pourrez y rechercher des documents, peut-être même les consulter sur votre écran et les télécharger, le tout depuis chez vous.

Rien ne remplace évidemment le contact humain et l’accueil personnalisé que nous nous efforçons de vous offrir quand vous venez à notre rencontre. Et pour les recherches les plus complexes, qui ne pourront attendre la réouverture en août, il vaudra peut-être mieux nous envoyer un message, de préférence circonstancié, à archives@mairie-toulouse.fr : nos équipes, toujours mobilisées malgré la période estivale et la fermeture au public, tenteront d’y répondre le mieux possible et de vous apporter les éléments qui vous sont utiles.

Il n’en reste pas moins que les ressources des Archives de Toulouse disponibles en ligne sont toujours plus nombreuses et, nous y travaillons, plus facilement accessibles. Nous espérons donc qu’elles pourront répondre, au moins en partie, à vos urgences archivistiques de ce mois de juillet.
Entre 1871 et 1877. Portrait en pied de deux fillettes habillées de la même façon, à côté d'une chèvre empaillée sur fond de décor bucolique peint. Photographie N&B collée sur carton, format du tirage : 8,8 × 5,5 cm. - PROVOST, Antonin et Joseph - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi660 (détail).

Plus que centenaires… sans être gâtés


juin 2023
Si le temps qui passe atténue les douleurs, embellit les souvenirs ou nous rend plus sages (cela reste à prouver), il a également une fâcheuse tendance à abîmer les choses auxquelles on tient. Et les archivistes en sont souvent les témoins. C’est pour cela qu’ils s’échinent à conditionner les documents dans des matériaux adaptés, qu’ils scrutent les courbes de taux d’humidité ou de température, qu’ils surveillent les manipulations en salle de lecture, ou qu’ils s’inquiètent du nombre d’heures d’exposition à la lumière de telle ou telle gravure. Ils savent que le temps peut être un allié précieux ou un ennemi redoutable.

Et pour contrer ses effets néfastes, ils ont une arme (de moins en moins) secrète : la numérisation ! C’est ainsi que tous les ans de nombreux documents sont envoyés chez un prestataire agréé pour y être photographiés sous leur meilleur profil. À leur retour, ils sont à la fois exposés aux yeux de tous sur notre base de données, mis en vitrine virtuellement pour montrer combien ils sont beaux et intéressants, mais également soigneusement rangés sur leurs tablettes respectives, obtenant alors un repos bien mérité.

C’est ce qui vient de se produire pour les registres d’état civil de 1921. Ils sont désormais numérisés et accessibles en ligne. Nous avons même profité de l’occasion pour « relooker » la page qui leur est dédiée. N’hésitez pas à aller les admirer de (très) près : ils n’attendent plus que vous.
Intérieur d'un appartement ou d’un hôtel toulousain. 17 mars 1970. Plan rapproché de face de l'acteur/chanteur Henri Salvador, tenant entre ses mains un ananas et faisant une grimace, lors d'une interview pour la sortie du film "Et que ça saute !". Photographie N&B, négatif, 2,4 × 3,6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi2546.

Cinq fruits et légumes…


mai 2023
Ou pas. Si comme moi (et peut-être aussi Henri, au vu de sa grimace), l’injonction à vous sustenter de végétaux un certain nombre de fois dans votre journée vous agace, passez votre chemin. Car cette chronique vous fera croiser une pomme, des noix, une pêche, des fraises et du raisin, une poire, une cerise et, bien sûr, un ananas. De quoi faire une belle salade

Si, toutefois, une nourriture plus métaphorique vous tente, alors n’hésitez pas : venez picorer dans notre base de données en ligne et y grappiller des informations en tout genre ! Ressources généalogiques, permis de construire, délibérations du conseil municipal, procédures criminelles du XVIIIe siècle, et bien d’autres documents d’archives vous y attendent. Leur accessibilité, continuellement améliorée, est le fruit du travail de notre équipe d’archivistes. Et on espère que la récolte sera bonne…

Enfin, pour vous mettre l’eau à la bouche, nous ne pouvons résister à la tentation de vous présenter notre dernier projet : la mise à disposition de la correspondance de la Marquise de Livry et de la Présidente Dubourg (ou comment deux dames du monde échangent potins et nouvelles sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI). Un premier niveau d’accès aux lettres, par année, est désormais possible ; un second niveau, encore plus précis, sera quant à lui développé dans les mois à venir. Affaire à suivre…
Hôtel de Ville, place du Capitole. 18 avril 1986. Vue de Dominique Baudis, maire de Toulouse, dans le Salon rouge, sablant le champagne avec le groupe de chanteurs "Gold" réalisé lors d'un reportage sur la remise d'un disque d'or aux cinq musiciens du groupe (Lucien Crémadès, Alain Llorca, Bernard Mazauric, Étienne Salvador et Émile Wandelmer). Photographie N&B, 15 × 21 cm. Pôle Image de la Direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi72/15 (détail).

Disque d’or


avril 2023
C’est l' histoire d’un groupe de musiciens tarnais des années 80, dont le nom ressemblait à l’origine à celui d'un méchant des films de James Bond (vous savez, celui qui veut cambrioler Fort Knox), et qui, une fois raccourci, gagna en succès et se rêva « un peu plus près des étoiles » : Gold. Un nom sacrément prédestiné pour obtenir un disque d’or… célébré (avec modération néanmoins) en compagnie du maire de Toulouse Dominique Baudis dans le salon rouge du Capitole.

On ne sait pas si à cette occasion le maire et les musiciens évoquèrent la capitale du Liban chère au cœur de l’édile toulousain, mais on ne peut s'empêcher de remarquer que c'est cette même année que sortit « Ville de Lumière » en hommage à Beyrouth, meurtrie par la guerre civile.
Et c'est à Toulouse, dans le mythique studio Condorcet, situé à l’époque rue Matabiau puis avenue de Lyon, aujourd’hui disparu, que le groupe enregistra son deuxième album et certains de ses plus grands tubes, comme « Capitaine abandonné » ou « Laissez-nous chanter ».

Nostalgie d'une époque où les coupes mulets et le Top 50 rythmaient le quotidien… et, petite dédicace à notre collègue brésilienne dont le rire est bien souvent contagieux.
Prise de vue d'un plongeon de M. Tourbier dans le bassin de natation à Amiens (Somme). 18 juillet 1915. Négatif N&B sur plaque de verre, 4,5 × 10,7 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi149 (détail).

Se jeter à l’eau


mars 2023
À l’heure où le réchauffement climatique nous rattrape inexorablement, laissant les nappes phréatiques et les rivières désespérément basses à l’arrivée du printemps, il est pourtant une activité qui délasse autant qu’elle muscle, qui se joue entre les lignes ou en eau libre, qui évoque l’été tout en usant de bassins nordiques : la natation. Traditionnelle, artistique (autrefois synchronisée), avec ou sans (mono) palmes ou bonnets, en équipes (de water-polo, à défaut d’aqua-poney), elle peut s’exercer à tout âge, en mer, en rivière ou en piscine. De quoi trouver le moyen de se jeter à l’eau

Et question piscines, la ville de Toulouse en a tout de même quelques-unes, certaines plus « mythiques » que d’autres. De bons nageurs aussi, des champions reconnus mêmes, et des clubs qui ont marqué l’histoire de ce sport.
Bref, de quoi plonger dans le grand bain sans crainte de s’y briser les os…
Vue d’un sceau du parlement de Toulouse, enchâssé dans son enveloppe protectrice de parchemin – déjà recyclé. 2016. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/70 (détail).

Avers & Revers


février 2023
Autant vous le dire tout de suite, dans cette chronique, il ne s’agira ni de métavers, ni de multivers, ni même de couture, de tennis ou de poésie... Non, c’est bien de sigillographie dont nous allons parler : de sceaux, de bulles, de cire, de plomb, de moulages, de doubles ou simples queues. Car saviez-vous que les Archives de Toulouse conservent près de 630 sceaux, tous décrits dans notre base de données ? Parmi lesquels deux bulles papales ou molybdobulles ?

Pour chaque sceau, une notice détaillée vous informe du nom du sigillant, de la date et de la nature de l’acte sur lequel il est apposé et des annonces, si elles subsistent. Puis vient la description de ce qu'on nomme avers (c’est-à-dire le côté qui recueille l’empreinte du sceau principal) et de son revers (autrement dit l’autre côté, celui qui reçoit l’empreinte du contre-sceau éventuel), car les sceaux voyagent souvent par paires… On y trouve des informations liées aux formes, aux dimensions, aux matières et aux couleurs des différents éléments qui le composent (comme la cire ou le mode des attaches), son type (institutionnel, royal, personnel ou ecclésiastique) et ce qu’il représente.

Et si ces collections, pourtant très riches, sont souvent méconnues, elles font toutefois l’objet d’études très poussées. Une base de données nationale, Sigilla, a même été élaborée par plusieurs chercheurs en histoire médiévale, en histoire de l’art et en emblématique. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à y faire un saut… !
Stadium municipal de Toulouse, 11 mai 1975. Cliché pris lors de la finale du championnat de France de rugby à XIII où l'équipe du Toulouse Olympique XIII a gagné contre l'équipe de l'AS Saint-Estève. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi573 (détail).

Bain de boue


janvier 2023
Après la fatigue et les excès des fêtes, rien de tel qu’un petit enveloppement d’argile pour se requinquer ! Ou pas. À vrai dire, je ne suis pas persuadée que cela suffise, ni que me traîner dans la boue, volontairement en plus, m’apporte ce que je recherche pour cette nouvelle année. Pourtant, il est certaines taches / tâches dont on porte fièrement la trace, et qui nous emplissent d’estime pour nous-mêmes, et parfois aussi pour d’autres. Ce n’est déjà pas si mal…

Enfin bref, pour en revenir au sujet qui nous intéresse, à savoir la pélothérapie (le soin par bain de boue), ou plus généralement le thermalisme, saviez-vous qu’un recensement de l’ inventaire régional mettait en valeur le patrimoine thermal des Pyrénées ? Que des revues anciennes, spécialisées dans ce domaine, avaient fait l’objet d’opérations ciblées de numérisation ? Et qu’elles avaient elles-mêmes bénéficié d’une valorisation sur les réseaux sociaux grâce à l’agence régionale du livre Occitanie Livre et Lecture ? Peut-être pas.

Mais vous savez désormais au moins une chose : qu’à défaut d’aimer la boue, je peux néanmoins m’y vautrer consciencieusement pour le plaisir d’une (on l’espère bonne) chronique...
Série n° 28. Bonne année. Carte de vœux représentant un paysage enneigé et une branche de houx. 1914-1916 Carte postale illustrée, 9 × 14 cm. Paris : Éditions Em. Brocherioux. JIM - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 86Fi328.

Six fonds


décembre 2022
Quand on est un rédacteur d’ Arcanes, il y a des thématiques qui nous inspirent… et d’autres qui nous aspirent dans un abîme de perplexité. Et pour y remédier, il est quelquefois utile de revenir aux fondamentaux.

Focus donc ce mois-ci sur six fonds remarquables conservés aux Archives de Toulouse :
les procédures de la justice criminelle des capitouls,
les registres d’état civil,
les dossiers de l’ingénieur en chef de la direction des travaux,
les archives des Éditions Privat,
les clichés et accréditations du photographe de presse André Cros,
les maquettes d’architecture et d’urbanisme ;
de quoi, je l’espère, obtenir un aperçu de la diversité et de la richesse de nos ressources en quelques clics…

Et puisque l’année touche à sa fin, j’en profite également pour vous souhaiter de belles fêtes et vous présenter nos meilleurs vœux pour 2023 !
Copie d’écran de la base de données en ligne des Archives de Toulouse. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

En avoir plein la vue


novembre 2022
Comme vous le savez sûrement, les Archives de Toulouse conservent un grand nombre d’images, de différents types, formats, techniques ou supports. Près de 127 500 sont décrites dans notre base de données, près de 123 000 sont numérisées et disponibles en ligne. Joli score, n’est-ce pas ? Mais les chiffres ne font pas tout ; et peu importe que vous ayez de belles images à proposer, si personne ne sait où les regarder.
C’est là que notre rubrique prend toute sa place, en vous invitant à découvrir notre nouvelle page consacrée aux images numérisées ! Suivez le guide…

Vous recherchez une image en particulier ?
   Utilisez la barre de recherche spécialement dédiée à cet effet.
Vous ne savez pas par où commencer et/ou vous préférez vous laisser guider ?
   Piochez dans les réservoirs d’images mis à votre disposition.
Vous vous intéressez à la photographie et réutilisez des images libres de droits ?
   Venez explorer les fonds de photographes appartenant au domaine public
   ou qui ont autorisé la réutilisation de leurs œuvres.
Vous vous intéressez à l’histoire de Toulouse et appréciez les plans anciens ?
   Découvrez-en quelques-uns grâce à notre frise chronologique.

Et si après tout ça, vous n’en avez toujours pas plein la vue, il ne me restera plus qu’à changer de métier…
Bonne consultation !
[Caisses d'emballage Victor Douat]. 6 ou 10 rue du colonel Driant. Vers 1940. Les ouvriers posant devant l'entreprise. Vue d'ensemble. Carte postale photographique N&B, 9 × 14 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi4895 (détail).

Emballant emballage


octobre 2022
Dans le monde des archives, on parle plutôt de conditionnement, et ce dernier ne se fait pas à la légère. Car, pour garantir dans le temps la bonne conservation des supports et des informations, il est nécessaire de prendre certaines précautions mûrement réfléchies. Mais ce n’est pas de cela dont nous allons parler aujourd’hui… Non. Cette fois nous allons nous attarder sur un emballage bien différent : celui de la base de données des Archives de Toulouse.

Vous la connaissez bien. On vous y renvoie très souvent, car elle est à la fois notre outil de travail le plus complet, celui où l’on consigne toutes les informations nécessaires à la compréhension et à la recherche des documents, et à la fois notre première vitrine, celle où l’on vous invite à la consultation (en ligne ou sur place, selon la disponibilité du support). Il est donc important pour nous d’en soigner la présentation, la visibilité, la signalétique ; bref, de la rendre la plus accessible et la plus attrayante possible. Cela demande de remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier, car les pratiques évoluent et les possibilités techniques aussi. L’exemple des autres est également une importante source d’inspiration et certaines institutions font souvent office de modèles en la matière.

Sans vous divulgâcher la surprise, vous aurez donc deviné que nous travaillons à une refonte de notre accès à la base de données, à un nouvel habillage (ou emballage) de nos ressources, afin d’en améliorer l’ergonomie. Mais cela demande du temps (et quelques ajustements techniques), il faudra donc patienter encore un peu avant d’en voir le résultat. Sachez toutefois que vous serez les premiers à le découvrir…
Cadastre du capitoulat de Saint-Étienne, ville. 1680-1690. Trente-quatrième moulon. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, CC126/34 (vue 33).

Totem


septembre 2022
Les archivistes sont des gens à part : ils aiment trier, ranger, éliminer ; ils savent organiser des courses de chariots ou des concours de montage de boîtes ; et ils peuvent passer des heures à réfléchir sur la pertinence d’un mot-clé ou la complexité d’une arborescence. Ce sont de drôles de « zèbres », qui se reconnaissent entre eux, se réunissent en groupes et sections, et se retrouvent tous les trois ans aux quatre coins du pays, pour partager leurs expériences et apprendre des grands sages... Bref, ils constituent une véritable tribu.

Ne leur manque donc plus qu’un animal-totem, pour affirmer à la face du monde leur identité profonde, un peu comme le lion des Gryffondors. Et c’est là le hic. Quel animal choisir ? Ce ne peut décemment pas être un rongeur ou un insecte xylophage, il y aurait conflit d’intérêt…

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le cadastre toulousain de 1680 peut, dans ces circonstances, être une source d’inspiration. Avec un peu d’imagination, et à la manière des formes reconnues dans les nuages, certains moulons du capitoulat de Saint-Étienne évoquent des animaux totémiques, plus ou moins prestigieux… Je vous propose donc pêle-mêle le cachalot, la tête d’oiseau, le hérisson, et mon préféré : l’ éléphant (qui non seulement en impose, mais a également une bonne mémoire ☺). À votre tour maintenant de choisir le vôtre !
10 octobre 1975. Gros plan, au travers des marches d'un escalier, de la chanteuse soprano, Mady Mesplé. Cliché pris lors d'un récital dans la librairie Pierre Privat. Photographie N&B. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi2759 (détail).

Le chant des sirènes


juillet-août 2022

Aux Archives, chaque premier mercredi du mois, à midi pile ou presque, posés sur notre chaise à défaut d’être attachés au mât de misaine, nous profitons tout comme Ulysse du chant mélodieux de la sirène SAIP (système d’alerte et d’informations aux populations). Il faut dire que non seulement l’acoustique y est très bonne, mais le fait que le dispositif soit directement installé sur le toit du bâtiment ajoute encore à la netteté du signal…

Pour autant, ce n’est pas la seule mélodie que l’on puisse y écouter : saviez-vous par exemple que le maire de Toulouse Louis Bazerque avait enregistré une version de La Toulousaine de Louis Deffès en 1965 ? Que nous en conservions un exemplaire ? Et qu’il avait également « commis » un autre disque, six ans plus tard ? Peut-être pas… car il n’est pas donné à toutes les communes d’avoir des maires radiodiffusés. Et dans ce domaine, notre ville est même allée encore plus loin, avec un maire télégénique...

Enfin bref, il n’y a pas que le chant traditionnel ou le discours politique qui puissent résonner en nos murs : la musique classique et le chant lyrique figurent aussi dans nos fonds, comme ceux de Marguerite Canal ou de Mady Mesplé, parfois même enregistrés pour la postérité.

Et quant à ceux qui préfèrent les Rita Mitsouko (et il y en a), si les documents que nous conservons ne peuvent les aider à assouvir leur passion, ils pourront néanmoins se consoler en se rappelant que, grâce au festival Faites de l’image, Marcia Baïla a enchanté pendant deux jours le quotidien du tranquille Neptune… jusqu’à user la glotte des gentils guides postés tout près.

Banque régionale d'Escompte et de Crédit (BREC) à Blagnac, le 8 octobre 1971. Vue d'ensemble des agents de la banque expliquant aux gendarmes le déroulement du braquage survenu plus tôt. Photographie N&B, 6 × 6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi1107 (détail).

Prêt sur gages


juin 2022

Comme vous le savez déjà, aux Archives on n’emprunte pas, on consulte sur place. C’est encore la meilleure façon de permettre à tous d’accéder à « nos » documents, tout en les préservant le mieux possible. Mais il existe tout de même quelques exceptions… limitées, particulièrement encadrées et appuyées par de solides garanties : les prêts pour restauration, numérisation ou exposition.

Dans les deux premiers cas, les documents sont confiés à une entreprise qui procède à leur enlèvement dans le cadre d’un contrat dûment notifié, et assorti de pénalités (échelonnées et majorées) en cas de retard, défaut de manipulation ou de conditionnement, détérioration ou même destruction. Bien sûr, un document d’archives, unique et irremplaçable, ne se résume pas à une valeur d’assurance. Mais la balance bénéfices/risques reste positive : l’entreprise en question a tout intérêt à prendre grand soin de « nos » documents pour reconduire des marchés arrivés à échéance, convaincre de nouveaux clients, bénéficier d’une bonne réputation dans un milieu assez « feutré » ; et de l’autre côté, une fois restaurés et/ou numérisés, « nos » documents sont désormais prêts à affronter les prochaines décennies (voire les prochains siècles) avec sérénité (et nous avec). Un partenariat gagnant-gagnant.

Le prêt pour exposition relève quant à lui d’une toute autre catégorie : il fait voyager les documents pour les présenter à un public plus large que celui des Archives de Toulouse, et par la même occasion, faire rayonner l’institution un peu plus haut, un peu plus fort. Parfois, ce n’est pas (géographiquement) beaucoup plus loin : nous prêtons en effet régulièrement des documents à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, comme lors de l’exposition Émile Cartailhac (1845-1921). La vie toulousaine d’un illustre préhistorien. Parfois, le dépaysement est beaucoup plus complet, comme lors de l’exposition La renaissance européenne d’Antoine de Lonhy présentée au Palazzo Madama à Turin l’année dernière. Mais dans tous les cas, les conditions de transport, d’installation, d’exposition à la lumière et d’hygrométrie sont strictement définies dans un contrat spécifique, là encore assorti de contraintes financières non négligeables et offrant de solides garanties pour le prêteur. Car quand on prête, on ne le fait pas à la légère.

Rendez-vous donc en salle de lecture pour consulter « nos » documents qui ne sont pas prêtés, et sur nos réseaux sociaux pour suivre ceux qui ont été autorisés à s’échapper (temporairement) !

Banquet des bouchers-charcutiers, Grand Hôtel, mars 1954. Couple en train de danser, coiffé de chapeaux de cotillon. Photographie N&B, 11 × 17 cm. Émile Godefroy – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1178 (détail).

Travailler du chapeau


mai 2022

Parfois, quand on a la chance d’exercer un métier qui nous plaît, il arrive qu’on laisse déborder un peu la vie professionnelle sur la vie personnelle : on trouve l’idée de notre article d’Arcanes sous la douche, avant de partir au bureau ; quand on visite en famille des lieux culturels incontournables, on se demande si on ne pourrait pas s’en inspirer pour notre propre service ; et quand on joue à des jeux de société entre amis, on ne peut s’empêcher de penser en créer une adaptation pédagogique pour les Journées du patrimoine. Bref, cela peut vite devenir une obsession… à l’instar du Chapelier fou.

Sachez toutefois que, pour ce qui est de « techniquement » travailler du chapeau, il existe des archives (ou plus exactement des objets) qui en témoignent sans le moindre doute : voyez le fonds 55Z, celui de la Chapellerie Brosson. Donné aux Archives de Toulouse en 2007, il comporte une dizaine de fers à repasser les chapeaux, d’outils en métal ou en bois destinés à en aplatir les bords, et d’autres encore servant à en modeler la forme. Ronds, melons ou claques, à vous de choisir !

Car porter un chapeau nous place au-dessus du lot. C’est un symbole de pouvoir. Le roi Louis XI est ainsi souvent représenté comme « l’homme au chapeau constellé de médailles pieuses », et le chapeau cardinalice de l’ancien archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, est l’un des trésors du musée du Vieux-Toulouse. C’est aussi un signe de reconnaissance fort, au point de devenir véritable toponyme : bienvenue rue du Chapeau-Rouge ! C’est enfin un synonyme d’élégance, parfois galvaudé mais jamais égalé.
Alors, portons fièrement nos couvre-chefs car, c’est bien connu, tout est plus beau avec un chapeau !

Archives municipales de Toulouse, 26 mai 2016. Reportage sur la vie des Archives, réalisé pour la journée internationale des archives 2016. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/185.

Mordre la poussière


avril 2022
La poussière, aux Archives, beaucoup pensent que cela nous connaît : forcément, quand on s’occupe de vieux papiers, dans les caves ou les greniers, qu’on porte une blouse ou qu’on manipule une table aspirante, on en deviendrait presque des spécialistes… Ce n’est pas entièrement faux.
Il y a pourtant d’autres facettes au métier d’archiviste : les rencontres, le travail d’équipe, l’engagement, l’évolution constante des pratiques qui oblige à toujours rester à la page. Et c’est un défi inspirant (attention tout de même aux pollens et acariens) que de se lever chaque matin en se disant : « aujourd’hui, je vais me rendre utile en participant à la préservation de la mémoire individuelle et collective des générations futures » ; c’est même un programme ambitieux, finalement assez loin des clichés traditionnels qui ont toujours la vie dure.
Il est donc grand temps de balayer devant notre porte, sans rien oublier sous le tapis. Et si vous souhaitez vous aussi tordre le cou aux idées reçues, engagez-vous : rejoignez-nous !
Fête de l’école Michelet, à la Halle-aux-Grains, le 26 juin 1955. Photographie N&B. Émile Godefroy. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1810 (détail).

« On ne laisse pas Arcanes dans un coin... »


mars 2022

Les fans inconditionnels de Danse lascive (version québécoise) auront certainement reconnu le clin d’œil caché dans le titre de cet article… mais pour les autres, rassurez-vous : c’est bien d’Arcanes dont nous allons parler et non de critique chorégraphico-cinématographique. Cela étant dit, savez-vous ce que devient votre lettre d’information préférée une fois le mois terminé (si vous l’ignorez, vous n’irez pas au coin, promis) ?

Eh bien sachez qu’elle ne disparaît pas, auto-détruite comme la bande magnétique d’une célèbre série américaine… Non, les différents articles qui la composent se recyclent, se rangent et se retrouvent dans les pages de notre site internet : ils sont accessibles, du plus récent au plus ancien, regroupés au sein des rubriques auxquelles ils appartiennent (Dans les arcanes, Zoom, Dans les fonds, Les coulisses, Dans ma rue, Sous les pavés, En ligne). Vous pouvez donc les relire à votre guise pour v(n)otre plus grand plaisir et flâner en ligne au gré des différentes thématiques déjà abordées. Cela vous en bouche un coin, non ?

De plus, depuis quelques semaines, nous tentons de lui donner une seconde vie : elle qui avait été conçue comme une lettre exclusivement électronique, voilà que nous la mettons à disposition, dans notre salle de lecture, en version papier ! Si, je vous assure, pour être feuilletée nonchalamment en attendant la communication d’un document, ou emportée pour être lue plus tard, confortablement installé dans un recoin paisible.
Vous savez désormais que le nouveau numéro d’Arcanes est disponible, et sous plusieurs formes : alors, à vous de choisir comment le savourer !

Ancien dépôt de papier de La Dépêche, avenue Émile-Dewoitine.1924-1938. Vue intérieure générale du grand hangar servant d'entrepôt à papier ; au dos, mention manuscrite : "debout sur les bobines : Ouret, service technique ; assis : Coutet, secrét. de la rédaction". Photographie N&B, 13 × 18 cm. Louis Albinet – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi10627 (détail).

La chambre des secrets


février 2022
Être archiviste, c'est souvent devoir choisir entre deux obligations : mettre les informations conservées à disposition de tous ceux qui en font la demande (car c'est surtout pour cela qu'on s'en occupe si bien), tout en protégeant pour le temps nécessaire les secrets individuels ou collectifs qui peuvent bien s'y trouver. Et ce n'est pas de tout repos. Rappelez-vous une certaine pièce, qu'on ne trouve qu'avec une certaine carte, dans une certaine école de magie… Voilà, vous y êtes. Ce n'est que lorsque toutes les conditions (de délai, de contexte et/ou de légitimité) sont réunies, que la communication de ces secrets devient possible. Et les archivistes, garants de cette protection nécessaire, sont donc les gardiens des secrets des autres.

Peut-on pour autant parler d'agents (secrets) des Archives ? Non, ce serait un peu présomptueux. Mais il y a parfois des raccourcis faciles qui prêtent à confusion, comme cette fois où le secrétaire de rédaction de La Dépêche, assis sur une bobine de papier, a bien malgré lui été abrégé par le « bureau des légendes » photographiques…
Sachez en tout cas que notre base de données, elle, vous est complètement accessible ; et si les documents qu'elle décrit ne le sont pas, c'est dans la rubrique Communicable en que vous le découvrirez.
Circuit Daniel-Pescheur, 28 Chemin de la Saudrune. Années 1980. Reportage suivant Dominique Baudis testant le circuit à l'arrière d'une moto pilotée par Daniel Pescheur, officier CRS de la Police Nationale et responsable du circuit. Tirage N&B de 12,8 × 17,9 cm. Pôle image de la direction de la communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi11099 (détail).

Sur deux-roues… en ligne droite et dans les virages


janvier 2022
À l’heure où, comme tous les ans, le « Dakar » fait rêver les amateurs de vitesse et de grands espaces, il est bon de rappeler que Toulouse et la moto, c’est une longue histoire… Ce n’est certes ni Le Mans ni Monaco. Mais saviez-vous qu’en octobre 1924 était organisée, par l’automobile club de Toulouse et des Pyrénées, la course de côte de Griffoulet, autour de l’actuelle avenue Jean-Chaubet,qui acceptait aussi les coureurs motocyclistes ? Et connaissiez-vous le club Toulouse Moto Sport, dont faisait partie le pilote Robert Aguirre, et dont les réunions annuelles ne connaissaient, du moins en 1953, ni distanciation sociale, ni gestes barrières ? Peut-être pas.

Ce que vous connaissez par contre certainement, c’est le circuit de Candie, également appelé circuit Daniel-Pescheur, du nom du policier membre des CRS qui effectua le tracé, participa à sa réalisation et géra les infrastructures jusqu'à sa retraite à la fin des années 1990. Dédié aux deux-roues motorisées et destiné à endiguer la montée des rodéos sauvages dans la région toulousaine, il fut créé au début des années 1980 et bénéficia d’un soutien médiatique important, puisqu’ Yves Mourousi, à l’époque présentateur-vedette et « monsieur moto » de TF1, participa même au financement des locaux. À vocation pédagogique, puisqu’il vise à sensibiliser à la sécurité routière les usagers desdits deux-roues, il met à leur disposition, librement et gratuitement, différentes pistes (vitesse, cross, trial, super-motard et éducation routière) qui répondent aux normes en vigueur et leur permettent de s’exercer en toute sécurité.
Jean Dieuzaide, 1952. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84Fi_nc_JD129bis (détail).

Z


décembre 2021
En plus d'être la signature d'un célèbre justicier masqué et moustachu, c'est aussi le nom d'un infâme personnage ou du sombre héros d'un film de science-fiction… Pourtant, si cet article s'intitule ainsi, c'est parce qu'il est le dernier de notre lettre d'informations, rien de plus. Alors rassurez-vous, comme d'habitude, vous y trouverez quelques liens pour mieux explorer nos fonds, et peut-être aussi un prétexte pour vous divertir.

Intéressons-nous donc à l'homme du mois : Jean Dieuzaide (1921-2003 ; un nom gersois cette fois-ci !), à qui nous rendons hommage en cette fin d'année à travers une grande exposition rétrospective.

Inlassable photographe, il a laissé une œuvre et une production exceptionnelles. La plus grande partie de son fonds photographique, entrée dans les collections toulousaines en 2016 par donation, est conservée aux Archives municipales et peu à peu mise en ligne pour être rendue accessible à tous. Riche de près de 500 000 documents, elle fait l'objet d'une description rigoureuse et méthodique, afin de vous proposer un outil de recherche efficace et précis.

Par ailleurs, une campagne de collecte de témoignages vidéos de ses proches collaborateurs a pu être réalisée en 2017, qui nous permet aujourd'hui de mieux comprendre comment il travaillait et comment fonctionnait son atelier. Notre bibliothèque renferme également de nombreux ouvrages écrits ou illustrés par cet « artisan de l'image », dont l'œuvre foisonnante a fait l'objet d'un documentaire réalisé par Anne Thillet en 2019.

Et si vous souhaitez en savoir plus, je ne peux désormais plus que vous inviter à visiter l'exposition et consulter le catalogue « Jean Dieuzaide : 60 ans de photographie » !
Boulevard de Marengo, avant 1973. Vue aérienne de l'îlot situé entre les anciennes rue de l'École vétérinaire et place Marengo, avec le dessin d'une flèche indiquant le projet pour le prolongement des allées Jean-Jaurès. Photographie N&B, 18 × 24 cm. Pôle Image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi40/5 (détail).

Géométrie des quartiers : l'axe Marengo-Jolimont-La Colonne


novembre 2021
Cette année, les Archives ont entrepris de conserver la mémoire des quartiers de Toulouse en organisant des campagnes de collecte de témoignages filmés : ainsi, certains habitants ont bien voulu nous raconter leur histoire, leurs souvenirs, leur perception de l'endroit où ils vivent, avec ses avantages, ses points remarquables et ses spécificités. Et c'est au quartier Marengo qu'est revenu l'honneur d'ouvrir le bal : cinq témoins ont répondu à l'appel et nous invitent (désormais en ligne) à découvrir leur quartier.

Stratégique, car tout près de la gare, c'est un lieu de rencontres et de savoirs, car si l'ancienne école vétérinaire (reconstituée à la demande des Archives) n'existe plus, s'élève à sa place aujourd'hui la plus grande médiathèque de l'agglomération. On y trouve également le cimetière le plus connu de Toulouse ainsi que l'observatoire de Jolimont, devenu jardin public mais toujours siège de plusieurs associations de vulgarisation scientifique. Dynamique, grâce à l'association de quartier et au club senior, il apparaît au regard des différents témoignages comme un quartier où il fait bon vivre.
Alors (re)découvrez-le à votre tour et profitez-en pour prendre de la hauteur...
[Odette Cheippe allongée sur les dunes]. Royan (Charente-Maritime). 1916-1928. Négatif N&B sur verre, photographie stéréo, 10,5 × 4,5 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 73Fi174 (détail).

La reine du bac à sable


octobre 2021

Il était une fois une petite fille qui aimait l’histoire. En grandissant, elle s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que sa passion n’était pas universellement partagée et que l’enseigner ne serait donc pas son métier. Car elle était curieuse et, il faut l’avouer, obstinée, mais elle manquait de patience. Elle décida donc que quand elle serait grande, elle serait archiviste.

Ce qu’elle fit. Elle classa des fonds, elle décrivit des documents, elle les communiqua au public et fit en sorte qu’ils soient protégés le mieux possible. Elle expliqua aussi en quoi consistait son métier à celles et ceux qui le lui demandaient. Et puis un jour, elle bascula du côté obscur…

Ce qui la motivait profondément, c’était de faire le lien entre sa communauté, très spécialisée et parfois méconnue, et ceux pour lesquels cette même communauté œuvrait au quotidien : le public. Et pour ce faire, elle essaya d’améliorer les outils dont elle disposait afin de faciliter la consultation des ressources proposées en ligne, pour tous. C’est ainsi qu’elle se construisit un « bac à sable ».

Ce fut l’espace dans lequel elle testa ses idées (ou celles des autres), fabriqua des prototypes, rencontra quelques échecs mais aussi quelques belles réussites. Cela lui permit d’apprendre beaucoup, sans que ses erreurs impactent le travail de ses collègues. Une salle d’entraînement sur mesure, qui lui garantissait à la fois une grande liberté et un filet de sécurité.

Aujourd’hui encore, elle hante régulièrement ce lieu virtuel, dans lequel elle échafaude des projets toujours plus complexes. S’arrêtera-t-elle un jour ? Nous ne le saurons certainement jamais… mais nous espérons au moins que son travail aura facilité votre navigation.

La Belle Paule, peinte par Henri Rachou en 1892. Hôtel de ville dit Capitole : salle des illustres, 2016. Photographie couleur numérique, 4912 × 7360 px. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num9/6 (détail).

La Belle Paule et la Belle Poule


septembre 2021

Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...

Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.

Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.

C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…

La goélette ''Belle-Poule'' de la Marine nationale française. 2006. Photographie couleur numérique, 480 × 324 px, de Ludovic Peron, CC BY-SA 2.5 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5>, via Wikimedia Commons.
Il faut dire que la dame faisait tant rêver qu'un corsaire bordelais désireux d'emporter son
image sur les flots, lui dédia son navire quelques dizaines d'années plus tard. Et il fit des émules : le nom de la Belle Paule, devenue la Belle Poule, fut ainsi repris et successivement donné à trois frégates (dont la dernière rapporta de Sainte-Hélène les cendres de Napoléon 1er), et à la goélette que l'on connaît aujourd'hui. Sacrée postérité !
 
Quand au lien que l'on évoquait précédemment, la vie nous offre parfois de drôles de surprises : mes enfants sont en effet nés dans cette maternité, près de cinquante ans après que leur grand-père ait navigué sur la fameuse goélette… Jolie coïncidence.
Salle Jean Mermoz, le 20 octobre 1965. Vue du public de la salle Jean Mermoz, lors d'un meeting de François Mitterrand. Négatif N&B, 6 × 6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi3722 (détail).

Pour toi, public


juillet-août 2021
Alors levons dès maintenant un doute qui ne saurait subsister plus longtemps : même si le titre de mon billet fait référence à un humoriste normand adepte de l’hôtellerie de plein air, il ne sera pas question ici de serviette de bain, de température de l’eau ou de nus-pieds colorés. Non, même à l’approche des « grandes vacances », nous gardons le cap et travaillons toujours à améliorer votre expérience des Archives, sur place mais aussi en ligne.

Dans le premier cas, les choses sont en train de s’améliorer rapidement : la prise de rendez-vous n’est plus nécessaire pour venir consulter les documents en salle de lecture et le nombre de places n’est plus limité. Alors n’hésitez pas à passer nous voir : bien que fermés pour travaux du 15 juillet au 6 août, nous vous accueillerons le reste de l’été avec grand plaisir et serons à votre disposition pour vous aider dans vos recherches.

Dans le second cas, l’évolution est un peu plus lente, il faut en convenir, mais elle se poursuit néanmoins. Nous nous efforçons de faciliter l’accès à nos ressources papier ou numériques, au moyen d’interfaces les plus adaptées possible. Et notre dernière réalisation en date concerne le fonds ancien de notre bibliothèque, la Réserve des livres rares et précieux. Grâce à une fructueuse collaboration avec une catalogueuse spécialisée, que nous saluons chaleureusement au passage, nous sommes désormais en mesure de vous proposer différentes façons de consulter cette collection remarquable, mais trop souvent méconnue de nos lecteurs. Profitez donc de la pause estivale pour la découvrir par vous-même… : vous y trouverez certainement de quoi satisfaire votre curiosité !
Halle aux grains, 1 place Dupuy. 15 janvier 1981. Vues de Michel Plasson dirigeant l'orchestre du Capitole lors d'une répétition de « La Vestale », - opéra en trois actes de Gaspare Spontini sur un livret d'Étienne de Jouy -, à la Halle aux grains. Pôle image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi4804, clichés n° 1, 5 et 6 (détails).

Pupitre et baguette : musique, Maestro !


juin 2021
Il paraît que la musique adoucit les mœurs. Je ne suis pas certaine que cela marche à chaque fois… mais les goûts et les couleurs, comme on dit, ça ne se discute pas... et cela s'avoue encore moins en public. Alors, installez-vous confortablement et laissez-vous porter par ces quelques notes.

Pour commencer, trouve-t-on de la musique aux Archives ? Oui, incontestablement, mais peut-être pas sous la forme à laquelle on s'y attendrait : on y trouve des captations et des disques vinyles, des partitions et des dessins de costumes, des photographies de répétitions ou de soirs de spectacle, le tout mené à la baquette et de main de maître. On y trouve également des registres du Conservatoire et des titres de périodiques dédiés aux musiciens, parfois même des archivistes fredonnant...

Peux-t-on aussi y écouter de la musique ? Car la regarder, c'est bien joli, mais cela ne suffit pas. C'est là que cela devient plus compliqué… et que vient poindre la fausse note : un box de la salle de lecture est réservé à l'écoute et à la lecture de supports audio-vidéos. Malheureusement, nous ne disposons pas de tout le matériel nécessaire à la consultation de tous les formats que nous conservons. Nous essayons, bien sûr, de trouver des solutions de substitution, en utilisant notamment la numérisation, mais il reste encore des enregistrements que nous ne pouvons pas communiquer au public.

Vous êtes néanmoins les bienvenus pour approfondir autrement vos connaissances musicales. Les archives personnelles et la correspondance de Marguerite Canal, musicienne, compositrice et cheffe d'orchestre toulousaine, sont par exemple une source complémentaire particulièrement intéressante.

Alors, terminons sur une note joyeuse et souhaitons-nous de garder le tempo pour le mois prochain !
Groupe de gens faisant la fête sur la plage. Début du 20e siècle. Négatif N&B sur verre, 9 × 12 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi1581 (détail).

L’heure de la ribouldingue a sonné


mai 2021
Bon, alors, maintenant, fini les blagues.
Le joli mois de mai est bien avancé, l’étape 2 du déconfinement est désormais franchie : c’est l’heure où les terrasses et les musées reprennent vie…
Autrement dit, la bamboche n’attend plus que nous (ou presque) !
Et s’il est venu le temps de faire bombance, il est aussi celui de retourner danser : dans les surprise-parties, bals populaires ou costumés, le masque (chirurgical) sera, cette année encore, du plus bel effet…
Attention cependant à ne pas nous faire marcher sur les pieds (nickelés).
Alors, en avant la musique et sortons faire la fête !
Avec les beaux jours et les ponts qui s’annoncent, guinguettes et cabarets se sont mis sur leur 31, expositions et jardins nous ouvrent leurs bras, et le canotier n’a jamais été aussi « tendance »…

Profitons donc du grand air, des balades, des amis… bref, de la (vraie) vie !

____________________________
 Note : Ribouldingue, subst. fém.. : Pop. Partie de plaisir. Synon. fam. ou pop. : bombe, bringue, java, noce, nouba.
Cabinet du Maire, Hôtel de Ville du Capitole, place du Capitole. 18 février 1936. Agents municipaux - un homme et une femme - photographiés de trois-quart, assis à leurs bureaux sur lesquels sont posés des dossiers, tampon encreur et machine à écrire ; sur le mur, au-dessus d'eux, un calendrier indique la date. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi1921 (détail).

Estampilles, filigranes et autres marques


avril 2021
Outre le tampon-encreur, cet instrument souvent bruyant, parfois fuyant (que celui qui ne s’est jamais tâché les doigts me jette la première pierre), trônant au milieu des secrétariats afin d’enregistrer pour la postérité l’arrivée du courrier, il existe bien d’autres façon de « marquer » un document.

Dans les fonds patrimoniaux des bibliothèques et les fonds anciens des archives, il n’est pas rare de trouver des filigranes sur le papier utilisé ou des marques d’imprimeurs, qui permettent d’identifier l’origine et la provenance d’un ouvrage. De la même façon, certaines marques de maçons ou de charpentiers, enregistrées sur des contrats passés devant notaire, devaient permettre d’identifier, faute de signatures, les architectes de telle ou telle construction. Quant aux estampilles apposées sur les documents inventoriés (il est d’ailleurs heureux que peu d’entre eux échappent à l’ estampillage), elles témoignent sans ambiguïté de la propriété (ou de l’historique de propriété) des documents concernés.
Toutes ces marques, destinées à faciliter la reconnaissance des documents, font souvent l’objet de bases de données, qui permettent alors de procéder à des comparaisons dans les collections locales ou nationales.
En voici quelques exemples :

• « Filigranes » : constituée à partir de l'étude systématique des papiers utilisés à Toulouse au XIVe siècle, elle est alimentée à partir de nos fonds anciens ainsi que des fonds de notaires conservés aux Archives départementales de la Haute-Garonne ;

• « Batyr » - Base de TYpographie de la Renaissance : élaborée depuis 2008, et toujours en développement, elle réunit des données photographiques relatives aux matériels employés dans les ateliers d’imprimeurs à la Renaissance, et traite aussi bien des ornements gravés que des ornements de fonte et des polices de caractères ;

• « Estampilles et pontuseaux » : il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une base de données mais d’un carnet de recherche consacré aux fonds anciens des bibliothèques universitaires de Toulouse, dans lequel on retrouve notamment une petite collection d’estampilles répertoriées.

Et tous ces outils, loin d’être anecdotiques, sont bien utiles quand il faut reconstituer le parcours d’un document, d’autant plus lorsque c’est un exemplaire unique ou, à tout le moins, particulier. Soyez donc attentifs la prochaine fois que vous viendrez consulter un document en salle de lecture : il se pourrait bien qu’il y ait plus à découvrir que ce qui y est simplement écrit (ou imprimé)...
 
 
La Dépêche : Journal de la Démocratie, Toulouse, papier à en-tête, années 1930. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté (détail).

Feuilles de chou


mars 2021
Vous savez peut-être que les Archives conservent dans leur bibliothèque quelques titres de presse. Malheureusement, leur état de conservation n’en permet pas toujours la communication et leur format, souvent peu maniable, n’en facilite pas non plus la consultation. Ces collections sont donc le symbole de notre dilemme : comment partager avec le plus grand nombre des documents dont l’immense richesse n’a d’égale que leur fragilité ?

C’est ici que la numérisation devient un atout : non pas pour gagner de la place et jeter les originaux (sacrilège !), mais pour feuilleter sans s’inquiéter de l’acidité du papier, pour zoomer sans forcer sur une reliure trop serrée, pour rechercher un mot dans toute une collection sans manipuler de nombreux volumes. Autrement dit, beaucoup d’avantages, beaucoup moins d’inconvénients.
Et c’est une démarche collective qui nous permet d’offrir un tel service : grâce à la mise en commun des ressources de plusieurs établissements de conservation, au financement de plusieurs partenaires institutionnels, au travail collaboratif de plusieurs équipes d’archivistes et de bibliothécaires.

Il en va de même pour les revues et les autres périodiques. La principale limite est celle de la date de publication. On ne peut en effet mettre en ligne, à disposition de tous, des numéros publiés il y a moins de 70 ans sans une autorisation spécifique. C’est le délai nécessaire pour que ces documents, considérés comme des œuvres collectives, s’élèvent alors dans le domaine public.

Pour en savoir plus,
Consultez en ligne les titres que nous conservons !
Bébé assis dans un landau. Photographie N&B, 9 × 13,5 cm. Émile Godefroy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi316 (détail).

Rejetons


février 2021

Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas en retard cette année. C'est donc avec un immense plaisir que nous vous annonçons fièrement la mise en ligne sur notre base de données des actes de naissance de 1920 ! Tadam.

En revanche, pour les mariages et les décès, il faudra encore patienter un peu…
Alors, pour vous aider à tenir le coup, voici une petite sélection d'ouvrages de notre bibliothèque qui intéressera sûrement les mordus d'arbres généalogiques et autres chercheurs de rejetons en tout genre : 

Généalogie Dynasties et noblesse
Histoire des familles Histoire généalogique de la noblesse


Et si vous en voulez encore, la Bibliothèque nationale de France (aussi connue sous le petit nom de « BnF ») vous propose d'accéder sur Gallica à ses propres Ressources généalogiques numérisées. (Petit rappel : pour les nôtres, c'est ici).

Bonnes recherches !

Vue d'un couple esquissant un pas de danse sur la terrasse de la villa Claire, à Arcachon, sous le regard de la famille Pauilhac. 1908. Photographie N&B, sur verre, 8,5 x 10 cm. Famille Pauilhac - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 69Fi180 (détail).

À petits pas


janvier 2021
Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans les Archives… Entre le cadre de classement, les normes de description et l’organisation par « producteur », les néophytes se sentent souvent perdus devant l’immensité des ressources qui s’offrent à eux, certes, mais semblent aussi devoir se mériter. Et c’est bien dommage, car nous perdons alors de vue l’un des objectifs premiers de notre métier : conserver, bien sûr, mais pour en faire profiter tous ceux qui le souhaitent.

Il faut donc trouver (ou inventer) des outils qui fassent le lien entre la précision scientifique et la rigueur professionnelle du travail accompli par les archivistes ET l’ergonomie et la pédagogie nécessaires pour y accéder pleinement. Un enjeu stratégique, au regard de la multiplication des connexions à notre base de données opérées lors des différents confinements, qui nous oblige désormais à développer de nouvelles habitudes dans notre manière d’appréhender les fonds. Il nous faut passer outre les supports physiques ou les bornes chronologiques, pour proposer des accès uniques et/ou exhaustifs à des ressources complexes. Un défi enthousiasmant, mais un très vaste chantier… mené à petits pas.

Le dernier en date nous a conduits aux registres paroissiaux, passant de ce point d’accès à celui-là, et concluant ainsi le travail effectué sur l’ensemble des ressources généalogiques, première étape de cette nouvelle dynamique. D’autres sont en préparation… On vous en garde la primeur, n’en doutez pas.
Les oies du Capitole. Dessin humoristique représentant des oies tirant le donjon du Capitole. Avant 1904. F.C. / Éditions B.T.A. : Toulouse. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi1011.

Des soupirs riches en émotions


décembre 2020

Pour terminer l’année en beauté (et attaquer les repas de fête…), pourquoi ne pas tromper l’ennui et soupirer à son aise de joie, de frustration, d’exultation ou de colère (car oui, quand on perd, c’est moche) en vous essayant au dernier jeu concocté par les Archives  ? Alors, sous un tonnerre de caquètements à faire pâlir leurs cousines romaines, et largement inspiré par les Archives municipales et communautaires d’Orléans, voici : 

► Le jeu des oies du Capitole !

Plateau du jeu des Oies du Capitole, Arcanes #115, décembre 2020. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Pour gagner, il vous faudra franchir en tête la ligne d’arrivée et surmonter tous les obstacles : puits, donjon, chat noir, prison, croisée des chemins et saut de la mort… Nul besoin d’aller courir les mers lointaines pour jouer les aventuriers : vos dés et vos pions seront ici vos seuls atouts, complétés éventuellement par des cases « Le Bonheur est dans le pré » et des questions bonus. Et n’allez pas croire qu’il s’agit d’un petit jeu tranquille, car la compétition sera féroce…
Alors, lancez les dés et que l’année 2021 vous porte chance… !
 
Télécharger :
► le plateau de jeu (format A3)
► les règles du jeu et la liste des questions bonus
► les réponses
► le tout en un seul document pdf cliquable 
Scène de la vie quotidienne à la colonie de vacances le "Petit Capitole" : groupe d'enfants réfugiés espagnols, séparés de leurs parents par la guerre civile, s'amusant au ballon et au jeu de dames. Avril 1938. Photographie N&B. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi1814.

À vous de jouer… et libre à vous de compter les points !


novembre 2020
(Re)confinement oblige, les salles de lecture des services d’archives ont dû fermer leurs portes jusqu’à nouvel ordre. Alors, comme au printemps, nous nous mobilisons pour vous proposer d’autres façons d’accéder à nos ressources, grâce à notre base de données en ligne, ou de les (re)découvrir, de manière originale et ludique.
Et cette tendance est nationale. Les initiatives se multiplient dans toute la France avec, pour seule règle du jeu, un peu de bonne humeur. Bienvenue au #GameOfArchives !

Les exemples présentés ici n’ont pas tous été spécifiquement développés dans le cadre du (re)confinement, mais nous avons pensé qu’ils pourraient néanmoins vous inspirer.

 
Brest Lille Lyon Orléans Strasbourg
Aube Aude Bouches-du-Rhône Calvados Manche





De notre côté, nous vous (re)proposons nos jeux du printemps, nos grilles de mots-mêlés et de mots croisés, ainsi que notre questionnaire à indices.
Enfin, nous espérons que notre petit calendrier de l’Avent vous apportera une distraction bienvenue.
 
CALENDRIER DU (RE)CONFINEMENT DE L’AVENT : une image par jour jusqu’au 25 décembre
 
19 novembre 20 novembre 21 novembre 22 novembre 23 novembre 24 novembre
25 novembre 26 novembre 27 novembre 28 novembre 29 novembre 30 novembre
1er décembre 2 décembre 3 décembre 4 décembre 5 décembre 6 décembre
7 décembre 8 décembre 9 décembre 10 décembre 11 décembre 12 décembre
13 décembre 14 décembre 15 décembre 16 décembre 17 décembre 18 décembre
19 décembre 20 décembre 21 décembre 22 décembre 23 décembre 24 décembre
25 décembre
[Portrait d'ecclésiastique]. Entre 1872 et 1876. Photographie N&B, 9,8 x 5,7 cm. Bénazech photographe – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi9502 (détail).

En avoir sous le coude… ou pas


octobre 2020

Qui trouve les thèmes d’Arcanes ? De quel esprit manifestement tordu peuvent donc bien jaillir de telles idées ? Notre ecclésiastique blasé ne cherche même plus à le deviner…
Toujours est-il qu’il pose, de fatigue ou d’ennui, le coude lourdement appuyé sur un registre. Et ça, ecclésiastique ou pas, ça ne se fait pas. On respecte les documents ici, jeune homme !

Ici, on les dépoussière, on les protège, on les chouchoute, on les emballe même. On les manipule avec précaution, on les range avec soin. On fait tout notre possible pour qu’ils soient encore présentables et lisibles pour les générations à venir.
Une sacrée responsabilité ou… une mission sacrée, en quelque sorte.

C’est un travail d’équipe quotidien : dans les magasins de conservation, à l’atelier de restauration, en salle de lecture, au moment des expositions. C’est également un savoir-faire reconnu, du matériel spécifique et un budget loin d’être anodin. Alors, fini la plaisanterie maintenant, on se redresse et on lève le coude !
Avec modération, bien entendu…

École mixte du Nord, 13 boulevard d'Arcole. 20 septembre 1978. Reportage montrant l'arrivée des écoliers - et les abords de l'école - le jour de la rentrée des classes. Tirage N&B 18 x 24 cm. Pôle image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi1824 - vue n° 1 (détail).

Apprendre sans mal(le)


septembre 2020

Comme vous le savez peut-être déjà, les Archives municipales disposent d'un service éducatif, chargé notamment de la médiation culturelle à destination des professeurs et de leurs élèves. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il propose également en ligne de nombreuses ressources pédagogiques accessibles à tous.

L'équipe a en effet beaucoup travaillé cette année à réorganiser sa rubrique sur notre site Internet, pour mettre en avant la richesse et la diversité de ses contenus, élaborés dans le cadre de l'éducation artistique et culturelle, mais aussi pour en faciliter l'accès.

Ainsi, en écho au dispositif « nation apprenante », vous pouvez désormais embrasser d'un seul coup d'œil la liste des randonnées urbaines organisées, des expositions itinérantes à emprunter, des ateliers mis en place ou des visites et stages proposés.

 

De quoi faire allègrement le plein de connaissances, sans le moindre excédent de bagages…

Odette Cheippe posant allongée sur la plage de la Grande Conche à Royan. 1916-1928. Négatif N&B, 10,5 x 4,5 cm. Fonds photographique de la famille Cheippe-Viot. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 73Fi165 (détail).

Mots mêlés... mais ordonnés


juillet-août 2020

Les vacances approchent et vous ne rêvez déjà plus que de vous prélasser sur la plage, les lunettes de soleil rivées sur l'horizon, votre magazine de jeux dans le sac, vous donnant l'illusion que, peut-être, vous exercerez vos méninges pendant ce repos pourtant bien mérité… Belle idée ! Après les mots croisés et les questions de culture générale, nous avons l'immense privilège de vous proposer ce mois-ci la grille de mots mêlés. À vos stylos !

ARCHITECTES CONTRE MAINTIEN RANGER
BILLET COTE METHODE RECOLEMENT
BORDEREAU CROISSANT MILITAIRE RELIGIEUX
CHRONOLOGIE DESORDRE ORDONNANCE REPERTOIRE
CLASSER HIERARCHIE ORGANISATION TIERCE
CONSIGNE INVENTAIRE PUBLIC VRAC

 

 

 

 


► Et restez vigilants ! Un message se cache dans les 28 lettres restantes…

Calendrier publicitaire pour la fabrique de papier à cigarettes toulousain sans colle GOS, représentant une jeune femme brune en buste, de trois-quart, vêtue d'une robe décolletée, fumant une cigarette. 1900-1910. Lithographie, 52 x 38 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 20Fi1278 (détail).

Smoking Pursuit


juin 2020
Envie de découvrir autrement la richesse de nos fonds ?
Venez tenter votre chance et tester vos connaissances grâce à notre petit questionnaire, librement inspiré d'un célèbre jeu de société...


Géographie : Avec quel pays frontalier Toulouse a-t-elle, au cours de sa longue histoire, tissé des liens si indéfectibles que l'industrie du papier à cigarette a parfois choisi de s'exprimer dans sa langue ?   ► Indice

Divertissement : Quel costume, réservé aux grandes occasions et autres événements mondains, est l'apanage d'un certain agent secret britannique ?    ► Indice

Histoire : Quelle usine du 19 e siècle employant un personnel aux deux tiers féminin abrite aujourd'hui l'université des sciences sociales de Toulouse ?   ► Indice

Arts & Littérature : Quel objet, utile à de nombreux auteurs du 20 e siècle, permet à la fois de recueillir les cendres et de marquer une certaine « distanciation sociale » ?
Indice

Sciences & Nature : Où peut-on trouver un véhicule manœuvré par un pilote, certes chevronné, mais qui ne respecte manifestement pas les consignes affichées dans sa propre cabine ?   ► Indice

Sports & Loisirs : Quel nom donne-t-on à la pratique sportive ou de loisir consistant à « taquiner le goujon » vêtu d'un casque colonial tout en fumant la pipe ?   ► Indice

Et pour vérifier vos réponses, rendez-vous ici !
Grille à remplir des mots croisés « podologiques » de mai 2020. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Mots croisés « podologiques »


mai 2020
Pour découvrir nos ressources autrement, utilisez les indices laissés à votre disposition et tentez votre chance

Horizontal :
1. Type de maison où toutes les pièces se trouvent à un seul et même niveau : de …..-pied – ► Indice.
3. Soldat d'élite de la Grande Armée, se déplaçant à pied – ► Indice.
6. Poteau destiné à supporter des câbles aériens – ► Indice ;
    objet de forme sphérique que l'on utilise dans de nombreux jeux (au pied) – ► Indice.
8. Initiales de l'ancien nom utilisé pour désigner les Troupes (à pied) de Marine – ► Indice ;
    meuble sur lequel on s'étend pour dormir, qui possède une tête et un pied – ► Indice.
9. Couleur (de pied) donnée aux Français nés en Algérie – ► Indice.
11. Évaluations de grandeur, parfois associées aux poids, pouvant utiliser le pied comme unité de référence – ► Indice.
12. Plantes ornementales, souvent colorées et odorantes, dont le pied est l'unité de compte – ► Indice.
13. Métier exercé par une personne qui, recherchant la stabilité lors de la prise de vue, peut être amenée à utiliser un pied (ou trépied) – ► Indice.

Vertical :
B. Chaussure de toile légère, à semelle de corde tressée – ► Indice.
E. Poète toulousain du 17e siècle – ► Indice.
F. Compétition de vitesse mettant aux prises plusieurs concurrents (à pied : elle se pratique en utilisant un mode de locomotion bipède caractérisé par une phase de suspension durant laquelle aucun des deux pieds ne touche le sol) – ► Indice.
I. Appareil d'éclairage, pouvant éventuellement reposer sur un pied – ► Indice.
M. Représentation d'un modèle (en pied : posant en entier et debout) réalisée par un artiste – ► Indice.
O. Ceux qui jouent et se retrouvent parfois au pied du jeu – ► Indice.
Q. Partie du visage concernée par un geste de moquerie dont le nom contient le mot pied – ► Indice.

Et si vous voulez vérifier vos réponses, cliquez ici.
Calendrier publicitaire semestriel (juillet à décembre) pour la Papeterie universelle du Capitole, 1881 : chromographie d'un enfant costumé en œuf tenant un parapluie à la main et portant un chapeau. H. Labouche - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 14Fi47 (détail).

E-CLOS


avril 2020

En cette période quelque peu troublée, où le temps, qui s'étire plus qu'à l'accoutumée, nous offre la chance de prendre un peu de recul sur le sens de nos métiers, beaucoup d'institutions culturelles ont à cœur d'entretenir le lien qui nous unit au public, et même à le renforcer en proposant de nouvelles approches. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les idées ne manquent pas… et les occasions d'apprendre en s'amusant éclosent à vue d'œil.


Alors, qu'en est-il de notre côté ? Plusieurs options s'offrent à vous :

- Réviser en ligne et accéder à des documents riches d'enseignement ;

- Découvrir une sélection de ressources numériques sélectionnées à votre intention ;

- Suivre des enquêtes dans le Toulouse du XVIIIe siècle, et décrypter les différentes pièces à conviction pour vous forger votre propre opinion ;

- Tester vos connaissances sur les monuments anciens de Toulouse et sur les Archives de Toulouse ;

- Prendre de la hauteur et visiter d'un œil neuf les bâtiments remarquables de la Ville rose ;

- Se détendre en optant pour des coloriages anti-stress.

Et comme nous risquons de disposer encore d'un peu de temps supplémentaire, il n'est pas impossible que de nouvelles ressources viennent encore enrichir notre offre numérique… N'hésitez donc pas à consulter régulièrement notre site : il est plus que jamais à votre entière disposition.

Bulletin municipal de la ville de Toulouse (1871-1969) : page de titre. Mairie de Toulouse, Archives municipales, PO1 (détail).

Tenir le Bulletin par le bon bout...


novembre 2019
Vous le savez sûrement, la bibliothèque des Archives conserve une collection complète (et en grande partie numérisée) du Bulletin municipal de la ville de Toulouse : 1671 numéros, publiés entre 1871 et 1969, où l'on retrouve aussi bien les comptes-rendus du conseil municipal ou les statistiques mensuelles de la commune que des articles d'information générale (entre 1926 et 1940) évoquant les visites de personnalités politiques, les collections des musées, l'histoire des jardins publics, la rénovation des métiers, la défense passive ou les saisons du théâtre du Capitole...
Cependant, l'accès à cette ressource si riche pour l'histoire de notre ville restait complexe, avec une liste de résultats très longue et une consultation parfois laborieuse. Nous avons donc réfléchi à une autre approche et construit un nouvel accès, sous forme de calendrier. Désormais, en plus de tous les numéros parus, il vous est également possible d'accéder à la liste de toutes les délibérations votées et, le cas échéant, à tous les articles généraux publiés dans l'année. Autrement dit, l'intégralité des richesses du Bulletin en un seul clic (ou presque).

Ce nouvel outil s'inscrit dans un projet plus général d'amélioration de l'accès à nos collections. N'hésitez donc pas à l'utiliser et même, si le cœur vous en dit, à nous faire des retours d'expérience : ils nous seront très utiles pour poursuivre efficacement notre démarche. Merci de votre aide !