Arcanes, la lettre
Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...
.
La consultation de notre base de données offre aux lecteurs un incroyable confort. Depuis leur salon ou leur table de bureau, ils peuvent ainsi accéder, sans se déplacer, à l’ensemble des notices descriptives des documents qui sont chez nous conservés. Et, quand on interroge ladite base en renseignant par association d’idées « feutre, chapeau chapellerie » en mots-clés, s’ouvre alors tout un champ des possibles laissant entrevoir la variété des sources archivistiques disponibles sur un sujet – et ce, quelle que soit sa thématique ou son originalité.
L’on apprend ainsi que dans les magasins des Archives de Toulouse est conservé le fonds de la Chapellerie Brosson, du nom de Joseph Brosson qui possédait, en 1923, un magasin de chapeaux au numéro 43 de la rue d’Alsace-Lorraine, avant que celui-ci ne soit repris par son fils. Petit fonds d’archives privées qui se distingue notamment par les objets singuliers qu’il comprend : une dizaine d’outils et de gros fers utilisés pour mettre en forme chapeaux de feutre ou de paille. Les images de chapelleries toulousaines sont également légion dans notre base : on les trouve rue d’Alsace-Lorraine, au numéro 8 ou au numéro 30, mais également 26 rue Saint-Rome, où en 1928, en témoigne une carte postale des frères Labouche, était située la « Fabrique de chapeaux ». Parmi les résultats de recherche figure aussi la notice image d’une carte d'adhérent à l'Union des syndicats des Petits Marchands Détaillants de Toulouse, syndicat chapellerie, délivrée en 1931 aux frères Faure, 7 rue Constantine. Et, sans surprise, une multitude de portraits individuels – photographie ou dessin – ou de groupe nous montrant des messieurs élégamment chapeautés de leur feutre-melon.
Les Journées européennes du Patrimoine consacrées cette année au « Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions » et au « Patrimoine maritime » arrivent à grands pas ! A cette occasion, les Archives de Toulouse vous ouvrent en grand les portes de l’ancien réservoir d’eau de Périole qui, depuis 1995, est transformé en lieu de conservation.
Les samedi 21 et dimanche 22 septembre prochains, nous vous donnons rendez-vous à l’accueil des Archives : de 9h20 à 11h50, puis de 13h50 à 16h50 (dernier départ), nous aurons le plaisir de vous remettre votre « pass » pour découvrir l’envers du décor et parcourir ce bâtiment d’exception au cours de visites commentées.
Vous pourrez également participer à l’un de nos ateliers : « En(quête) d’images, sur les pas du photographe Marius Bergé », « Mort ou vif : itinéraire d’un tueur – 1700-1709, les chroniques d’une décade sanglante », découvrir le travail de la restauratrice des Archives ou encore assister à la présentation du fonds photographique Jean Dieuzaide.
Pas besoin de passe cependant pour déambuler parmi les panneaux de notre exposition dédiée au parcours et au génie de Pierre-Paul Riquet, concepteur et entrepreneur du Canal Royal de Languedoc ; exposition qui s’inscrit doublement dans la thématique. Le programme de ces journées est bien évidemment détaillé sur notre site que nous ne saurons trop vous conseiller de consulter !
Quelle frustration, lorsque l’on cherche un document sur notre base de données, de voir cette ligne s’afficher ; je compatis, cela m’arrive aussi. Voici quelques exemples que nous rencontrons parfois :
“Je cherche l’acte de naissance de ma grand-mère, le 14 novembre 1925.”
-> Aïe, les registres sont conservés par le service de l’Etat civil, qui nous les verse au bout de cent ans, puis nous les faisons numériser pour les rendre accessibles. L’année 1925 devrait donc être disponible courant 2026.
“Peut-être aurai-je davantage de chance avec l’acte de naissance de son père, le 8 avril 1892. Non ? C’est étrange, je suis absolument certaine de la date et de l’orthographe...”
-> Il possible qu’il ne soit pas sur la commune de Toulouse. Tentez votre chance aux Archives départementales.
“Nous projetons d’acheter une maison construite en 1967 à Toulouse et avons besoin de consulter les plans, mais nous ne les trouvons pas.”
-> Le module “Autorisations d’urbanisme” devrait vous aider, pensez à explorer aussi les modes de recherche Avancé et Expert. Ayez toutefois à l’esprit que le contenu des permis de construire n’est consultable qu’en salle de lecture.
Et parfois, en effet, les documents recherchés ne sont pas dans la base de données parce qu’ils ne sont pas encore traités, pas encore versés, pas encore décrits, non accessibles, ont dépassé leur durée limite de conservation et ont été éliminés, ou tout simplement parce qu’ils n’existent pas.
N’hésitez pas à nous contacter ou même à venir en salle de lecture, du lundi au vendredi de 9h à 13h, nous nous ferons un plaisir de vous accompagner dans votre recherche.
À observer le visage de l’agent de police nonchalamment assis sur le petit muret devant nous, la nuit semble bien longue… même si les képis, bâtons et panneaux réfléchissants apportent quelques touches de lumière dans cette rue bien sombre. Pour le voyage, deux destinations s’offrent à nous : Agen ou Albi, mais finalement peu importe où nous irons tant que la route est belle et riche de rencontres.
D’ailleurs, flâner au gré des occasions qui se présentent peut nous offrir de belles découvertes... c’est aussi vrai pour notre base de données : avez-vous déjà essayé de découvrir nos images numérisées en utilisant l’éphéméride ou les sélections thématiques proposées ? De vous familiariser avec notre collection d’ouvrages anciens en parcourant la page dédiée à la réserve ? De compléter votre histoire familiale en farfouillant dans nos ressources généalogiques ?
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à le tenter : on ne sait jamais, sur un malentendu, vous y trouverez peut-être ce que vous ne cherchiez pas mais qui vous manquait tout de même…alors bon voyage !
► Règles du jeu | ► Plateau de jeu | ► Questions Bonus (et leurs réponses) | ► Version « interactive » |
Il était une fois un homme qui vivait dans le grenier d’une toute petite maison au milieu de piles de vieux papiers qu’il triait le soir, à la lueur de la bougie, ses petites lunettes rondes au bout de son nez. La journée, il explorait des souterrains en quête d’idées. Il rêvait de devenir un grand personnage, de ceux dont l’Histoire se souvient et il cherchait dans les sous-sols humides des traces d’un passé encore inconnu qui lui permettraient de devenir célèbre et riche.
Un jour qu’il errait avec sa lampe frontale dans un lieu qu’il n’avait pas encore exploré, il poussa une porte et se retrouva dans une pièce accueillante où l’éclairage le guidait vers un fauteuil confortable. S’approchant, il découvrit un bureau et un ordinateur dont l’écran affichait la page d’accueil de la base de données des Archives municipales de Toulouse. Intrigué, il posa sa frontale, son sac, et s’installa. Rapidement il naviguait entre les fonds anciens et contemporains, surfant sur les notices d’ouvrages, téléchargeant des photographies. Lorsqu’il découvrit UrbanHist, son enthousiasme approcha le délire euphorique. Il avait trouvé le graal, un gisement de matière brute qu’il ne lui restait qu’à interpréter pour en faire des kilomètres d’histoires. Il allait devenir écrivain et il puiserait dans les fonds l’inspiration qui lui faisait tant défaut.
En voyant les photos de la construction de l’école de son enfance il pensait déjà à des contes avec des personnages terribles. A moins qu’il ne les utilise pour ses polars, qu’il enrichirait certainement avec Meurtres à la carte. Mais pour ne pas se restreindre à un public trop sanguinaire il élargirait aux histoires à dormir debout, il trouverait bien un fantôme ou deux pour alléguer ses dires. En cas d’insuccès, il savait que la grande Histoire lui assurerait un fonds de commerce non négligeable et qu’il pourrait ensuite s’endormir avec des histoires de gros sous. Voire de très gros sous. Chassée au galop, l’histoire naturelle reviendrait sur le devant de la scène et, sous une clameur unanime, il s’en irait se reposer sur une péniche du canal où le bercement des clapotis lui permettrait d’alimenter ses histoires d’eau. Ces pensées lui faisaient tourner la tête, il se sentait ivre tel un bateau pris dans un maelstrom de données. Son avenir était assuré, il quitterait son grenier dès le lendemain et viendrait nous rendre visite en salle de lecture après la réouverture, à partir du 27 mai 2024.
Aux Archives, chaque premier mercredi du mois, à midi pile ou presque, posés sur notre chaise à défaut d’être attachés au mât de misaine, nous profitons tout comme Ulysse du chant mélodieux de la sirène SAIP (système d’alerte et d’informations aux populations). Il faut dire que non seulement l’acoustique y est très bonne, mais le fait que le dispositif soit directement installé sur le toit du bâtiment ajoute encore à la netteté du signal…
Pour autant, ce n’est pas la seule mélodie que l’on puisse y écouter : saviez-vous par exemple que le maire de Toulouse Louis Bazerque avait enregistré une version de La Toulousaine de Louis Deffès en 1965 ? Que nous en conservions un exemplaire ? Et qu’il avait également « commis » un autre disque, six ans plus tard ? Peut-être pas… car il n’est pas donné à toutes les communes d’avoir des maires radiodiffusés. Et dans ce domaine, notre ville est même allée encore plus loin, avec un maire télégénique...
Enfin bref, il n’y a pas que le chant traditionnel ou le discours politique qui puissent résonner en nos murs : la musique classique et le chant lyrique figurent aussi dans nos fonds, comme ceux de Marguerite Canal ou de Mady Mesplé, parfois même enregistrés pour la postérité.
Et quant à ceux qui préfèrent les Rita Mitsouko (et il y en a), si les documents que nous conservons ne peuvent les aider à assouvir leur passion, ils pourront néanmoins se consoler en se rappelant que, grâce au festival Faites de l’image, Marcia Baïla a enchanté pendant deux jours le quotidien du tranquille Neptune… jusqu’à user la glotte des gentils guides postés tout près.
Comme vous le savez déjà, aux Archives on n’emprunte pas, on consulte sur place. C’est encore la meilleure façon de permettre à tous d’accéder à « nos » documents, tout en les préservant le mieux possible. Mais il existe tout de même quelques exceptions… limitées, particulièrement encadrées et appuyées par de solides garanties : les prêts pour restauration, numérisation ou exposition.
Dans les deux premiers cas, les documents sont confiés à une entreprise qui procède à leur enlèvement dans le cadre d’un contrat dûment notifié, et assorti de pénalités (échelonnées et majorées) en cas de retard, défaut de manipulation ou de conditionnement, détérioration ou même destruction. Bien sûr, un document d’archives, unique et irremplaçable, ne se résume pas à une valeur d’assurance. Mais la balance bénéfices/risques reste positive : l’entreprise en question a tout intérêt à prendre grand soin de « nos » documents pour reconduire des marchés arrivés à échéance, convaincre de nouveaux clients, bénéficier d’une bonne réputation dans un milieu assez « feutré » ; et de l’autre côté, une fois restaurés et/ou numérisés, « nos » documents sont désormais prêts à affronter les prochaines décennies (voire les prochains siècles) avec sérénité (et nous avec). Un partenariat gagnant-gagnant.
Le prêt pour exposition relève quant à lui d’une toute autre catégorie : il fait voyager les documents pour les présenter à un public plus large que celui des Archives de Toulouse, et par la même occasion, faire rayonner l’institution un peu plus haut, un peu plus fort. Parfois, ce n’est pas (géographiquement) beaucoup plus loin : nous prêtons en effet régulièrement des documents à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, comme lors de l’exposition Émile Cartailhac (1845-1921). La vie toulousaine d’un illustre préhistorien. Parfois, le dépaysement est beaucoup plus complet, comme lors de l’exposition La renaissance européenne d’Antoine de Lonhy présentée au Palazzo Madama à Turin l’année dernière. Mais dans tous les cas, les conditions de transport, d’installation, d’exposition à la lumière et d’hygrométrie sont strictement définies dans un contrat spécifique, là encore assorti de contraintes financières non négligeables et offrant de solides garanties pour le prêteur. Car quand on prête, on ne le fait pas à la légère.
Rendez-vous donc en salle de lecture pour consulter « nos » documents qui ne sont pas prêtés, et sur nos réseaux sociaux pour suivre ceux qui ont été autorisés à s’échapper (temporairement) !
Parfois, quand on a la chance d’exercer un métier qui nous plaît, il arrive qu’on laisse déborder un peu la vie professionnelle sur la vie personnelle : on trouve l’idée de notre article d’Arcanes sous la douche, avant de partir au bureau ; quand on visite en famille des lieux culturels incontournables, on se demande si on ne pourrait pas s’en inspirer pour notre propre service ; et quand on joue à des jeux de société entre amis, on ne peut s’empêcher de penser en créer une adaptation pédagogique pour les Journées du patrimoine. Bref, cela peut vite devenir une obsession… à l’instar du Chapelier fou.
Sachez toutefois que, pour ce qui est de « techniquement » travailler du chapeau, il existe des archives (ou plus exactement des objets) qui en témoignent sans le moindre doute : voyez le fonds 55Z, celui de la Chapellerie Brosson. Donné aux Archives de Toulouse en 2007, il comporte une dizaine de fers à repasser les chapeaux, d’outils en métal ou en bois destinés à en aplatir les bords, et d’autres encore servant à en modeler la forme. Ronds, melons ou claques, à vous de choisir !
Car porter un chapeau nous place au-dessus du lot. C’est un symbole de pouvoir. Le roi Louis XI est ainsi souvent représenté comme « l’homme au chapeau constellé de médailles pieuses », et le chapeau cardinalice de l’ancien archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, est l’un des trésors du musée du Vieux-Toulouse. C’est aussi un signe de reconnaissance fort, au point de devenir véritable toponyme : bienvenue rue du Chapeau-Rouge ! C’est enfin un synonyme d’élégance, parfois galvaudé mais jamais égalé.
Alors, portons fièrement nos couvre-chefs car, c’est bien connu, tout est plus beau avec un chapeau !
Les fans inconditionnels de Danse lascive (version québécoise) auront certainement reconnu le clin d’œil caché dans le titre de cet article… mais pour les autres, rassurez-vous : c’est bien d’Arcanes dont nous allons parler et non de critique chorégraphico-cinématographique. Cela étant dit, savez-vous ce que devient votre lettre d’information préférée une fois le mois terminé (si vous l’ignorez, vous n’irez pas au coin, promis) ?
Eh bien sachez qu’elle ne disparaît pas, auto-détruite comme la bande magnétique d’une célèbre série américaine… Non, les différents articles qui la composent se recyclent, se rangent et se retrouvent dans les pages de notre site internet : ils sont accessibles, du plus récent au plus ancien, regroupés au sein des rubriques auxquelles ils appartiennent (Dans les arcanes, Zoom, Dans les fonds, Les coulisses, Dans ma rue, Sous les pavés, En ligne). Vous pouvez donc les relire à votre guise pour v(n)otre plus grand plaisir et flâner en ligne au gré des différentes thématiques déjà abordées. Cela vous en bouche un coin, non ?
De plus, depuis quelques semaines, nous tentons de lui donner une seconde vie : elle qui avait été conçue comme une lettre exclusivement électronique, voilà que nous la mettons à disposition, dans notre salle de lecture, en version papier ! Si, je vous assure, pour être feuilletée nonchalamment en attendant la communication d’un document, ou emportée pour être lue plus tard, confortablement installé dans un recoin paisible.
Vous savez désormais que le nouveau numéro d’Arcanes est disponible, et sous plusieurs formes : alors, à vous de choisir comment le savourer !
Il était une fois une petite fille qui aimait l’histoire. En grandissant, elle s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que sa passion n’était pas universellement partagée et que l’enseigner ne serait donc pas son métier. Car elle était curieuse et, il faut l’avouer, obstinée, mais elle manquait de patience. Elle décida donc que quand elle serait grande, elle serait archiviste.
Ce qu’elle fit. Elle classa des fonds, elle décrivit des documents, elle les communiqua au public et fit en sorte qu’ils soient protégés le mieux possible. Elle expliqua aussi en quoi consistait son métier à celles et ceux qui le lui demandaient. Et puis un jour, elle bascula du côté obscur…
Ce qui la motivait profondément, c’était de faire le lien entre sa communauté, très spécialisée et parfois méconnue, et ceux pour lesquels cette même communauté œuvrait au quotidien : le public. Et pour ce faire, elle essaya d’améliorer les outils dont elle disposait afin de faciliter la consultation des ressources proposées en ligne, pour tous. C’est ainsi qu’elle se construisit un « bac à sable ».
Ce fut l’espace dans lequel elle testa ses idées (ou celles des autres), fabriqua des prototypes, rencontra quelques échecs mais aussi quelques belles réussites. Cela lui permit d’apprendre beaucoup, sans que ses erreurs impactent le travail de ses collègues. Une salle d’entraînement sur mesure, qui lui garantissait à la fois une grande liberté et un filet de sécurité.
Aujourd’hui encore, elle hante régulièrement ce lieu virtuel, dans lequel elle échafaude des projets toujours plus complexes. S’arrêtera-t-elle un jour ? Nous ne le saurons certainement jamais… mais nous espérons au moins que son travail aura facilité votre navigation.
Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...
Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.
Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.
C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…
Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas en retard cette année. C'est donc avec un immense plaisir que nous vous annonçons fièrement la mise en ligne sur notre base de données des actes de naissance de 1920 ! Tadam.
En revanche, pour les mariages et les décès, il faudra encore patienter un peu…
Alors, pour vous aider à tenir le coup, voici une petite sélection d'ouvrages de notre bibliothèque qui intéressera sûrement les mordus d'arbres généalogiques et autres chercheurs de rejetons en tout genre :
• Généalogie | • Dynasties et noblesse |
• Histoire des familles | • Histoire généalogique de la noblesse |
Et si vous en voulez encore, la Bibliothèque nationale de France (aussi connue sous le petit nom de « BnF ») vous propose d'accéder sur Gallica à ses propres Ressources généalogiques numérisées. (Petit rappel : pour les nôtres, c'est ici).
Bonnes recherches !
Pour terminer l’année en beauté (et attaquer les repas de fête…), pourquoi ne pas tromper l’ennui et soupirer à son aise de joie, de frustration, d’exultation ou de colère (car oui, quand on perd, c’est moche) en vous essayant au dernier jeu concocté par les Archives ? Alors, sous un tonnerre de caquètements à faire pâlir leurs cousines romaines, et largement inspiré par les Archives municipales et communautaires d’Orléans, voici :
► Le jeu des oies du Capitole !
Brest | Lille | Lyon | Orléans | Strasbourg |
Aube | Aude | Bouches-du-Rhône | Calvados | Manche |
19 novembre | 20 novembre | 21 novembre | 22 novembre | 23 novembre | 24 novembre |
25 novembre | 26 novembre | 27 novembre | 28 novembre | 29 novembre | 30 novembre |
1er décembre | 2 décembre | 3 décembre | 4 décembre | 5 décembre | 6 décembre |
7 décembre | 8 décembre | 9 décembre | 10 décembre | 11 décembre | 12 décembre |
13 décembre | 14 décembre | 15 décembre | 16 décembre | 17 décembre | 18 décembre |
19 décembre | 20 décembre | 21 décembre | 22 décembre | 23 décembre | 24 décembre |
25 décembre |
Comme vous le savez peut-être déjà, les Archives municipales disposent d'un service éducatif, chargé notamment de la médiation culturelle à destination des professeurs et de leurs élèves. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il propose également en ligne de nombreuses ressources pédagogiques accessibles à tous.
L'équipe a en effet beaucoup travaillé cette année à réorganiser sa rubrique sur notre site Internet, pour mettre en avant la richesse et la diversité de ses contenus, élaborés dans le cadre de l'éducation artistique et culturelle, mais aussi pour en faciliter l'accès.
Ainsi, en écho au dispositif « nation apprenante », vous pouvez désormais embrasser d'un seul coup d'œil la liste des randonnées urbaines organisées, des expositions itinérantes à emprunter, des ateliers mis en place ou des visites et stages proposés.
De quoi faire allègrement le plein de connaissances, sans le moindre excédent de bagages…
Les vacances approchent et vous ne rêvez déjà plus que de vous prélasser sur la plage, les lunettes de soleil rivées sur l'horizon, votre magazine de jeux dans le sac, vous donnant l'illusion que, peut-être, vous exercerez vos méninges pendant ce repos pourtant bien mérité… Belle idée ! Après les mots croisés et les questions de culture générale, nous avons l'immense privilège de vous proposer ce mois-ci la grille de mots mêlés. À vos stylos !
ARCHITECTES | CONTRE | MAINTIEN | RANGER |
BILLET | COTE | METHODE | RECOLEMENT |
BORDEREAU | CROISSANT | MILITAIRE | RELIGIEUX |
CHRONOLOGIE | DESORDRE | ORDONNANCE | REPERTOIRE |
CLASSER | HIERARCHIE | ORGANISATION | TIERCE |
CONSIGNE | INVENTAIRE | PUBLIC | VRAC |
► Et restez vigilants ! Un message se cache dans les 28 lettres restantes…
En cette période quelque peu troublée, où le temps, qui s'étire plus qu'à l'accoutumée, nous offre la chance de prendre un peu de recul sur le sens de nos métiers, beaucoup d'institutions culturelles ont à cœur d'entretenir le lien qui nous unit au public, et même à le renforcer en proposant de nouvelles approches. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les idées ne manquent pas… et les occasions d'apprendre en s'amusant éclosent à vue d'œil.
Alors, qu'en est-il de notre côté ? Plusieurs options s'offrent à vous :
- Réviser en ligne et accéder à des documents riches d'enseignement ;
- Découvrir une sélection de ressources numériques sélectionnées à votre intention ;
- Suivre des enquêtes dans le Toulouse du XVIIIe siècle, et décrypter les différentes pièces à conviction pour vous forger votre propre opinion ;
- Tester vos connaissances sur les monuments anciens de Toulouse et sur les Archives de Toulouse ;
- Prendre de la hauteur et visiter d'un œil neuf les bâtiments remarquables de la Ville rose ;
- Se détendre en optant pour des coloriages anti-stress.
Et comme nous risquons de disposer encore d'un peu de temps supplémentaire, il n'est pas impossible que de nouvelles ressources viennent encore enrichir notre offre numérique… N'hésitez donc pas à consulter régulièrement notre site : il est plus que jamais à votre entière disposition.
Aux Archives, on s’intéresse à tout, ou presque. Et quelque part, c’est une chance : cela nous permet de varier les sujets et les thèmes de nos billets mensuels…
Ce mois-ci, je vous propose de nous intéresser à l’argent, non pas au métal, mais bien à ce qui se trouve (peut-être) dans notre porte-monnaie. C’est un sujet de circonstance, un mois avant la déclaration d’impôts ; il y a même des séries télévisées à succès ou des films qui s’en inspirent… mais n’essayez pas pour autant, si la folie ou la nécessité vous en prend, de venir nous braquer : nos ressources, certes inestimables, sont purement documentaires, et vous en seriez alors pour vos frais...
Donc reprenons. Pour prendre vos marques, rien ne vaut une petite bibliographie thématique introductive. Vous constaterez ainsi que, loin d’avoir une valeur purement nominale (côté pile), la pièce de monnaie peut aussi faire volte-face et l’on dit même qu’elle aurait causé la perte de personnes au profil trop bien dessiné… Mais ce qui importe davantage, c’est d’approfondir votre recherche en questionnant les sources, du 18e ou du 20e siècle, et de constater que les malversations financières, qui ne datent pas d’hier, ont finalement toujours été une préoccupation majeure de l’administration fiscale.
Alors n’hésitez pas à consulter notre base de données : vous y trouverez sûrement de nombreuses autres ressources à exploiter !
Toulouse, terre d'envol : voilà qui n'est plus à démontrer depuis longtemps. Il y a même, depuis l'année dernière, un espace muséographique tout entier dédié à cette spécificité toulousaine. Un peu comme le rugby ou le cassoulet, l'aéronautique participe aussi à façonner l'identité de la Ville rose.
Elle rentre donc pleinement dans le champ d'action des veilleurs que nous sommes : indexations particulières, dossiers documentaires, bibliographies ciblées… tout est mis en œuvre pour retrouver et valoriser les informations (nous l'espérons, utiles) relatives à ce domaine.
Il s'agit pour nous de vous aider à trouver ce que vous cherchez, en vous proposant des outils efficaces et pertinents, adaptés à vos besoins. Parfois, au milieu de la masse d'informations à traiter, il peut nous arriver de manquer de recul ou d'être contraints par des limites techniques. Mais nous essayons toujours de nous améliorer. Alors n'hésitez pas à nous faire part de vos idées et/ou suggestions : nous n'arriverons peut-être pas à toutes les mettre en œuvre, mais nos échanges contribueront à coup sûr à rendre nos propositions encore meilleures.
En ce début du mois de mars, le printemps est à nos portes : avec lui, c'est le retour du beau temps, des jours qui rallongent, des petites pauses en terrasses et… des stagiaires avides de découvertes et d'aventure !
Plus ou moins jeune (mais tout cela se joue dans la tête…), l'apprenti archiviste / documentaliste / professeur / chercheur, est un public exigeant : une simple visite des locaux ne lui suffit pas, il a besoin de contenu, d'histoire(s), de concret, d'anecdotes. Selon son profil et ses objectifs, il peut passer avec nous plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Bref, il intègre une équipe. Il est là pour apprendre, et souvent, nous aussi, peut-être même plus qu'on ne l'aurait imaginé...
C'est un moment d'échange, de transmission, de passage de relais. Et sa trace est précieusement conservée dans nos collections. Parfois, il y a même des stages qui donnent envie de revenir… et c'est ainsi que d'anciens stagiaires deviennent des collègues. Devenus à leur tour maîtres de stage, ils perpétuent alors la tradition qui les a formés et dont ils sont désormais les dépositaires.
Que la Force soit avec eux.
Tout au long des siècles, les femmes se voient proposer des chemins de féminité bien définis, dont elles ne dévient que rarement : du modèle suprême, mais inaccessible, de la Vierge Marie qui indique à la femme qu'elle doit souffrir sans souffler mot, au contre-modèle de l'Ève tentatrice dont la soif de connaissances, donc de nouvelles voies défendues, s'avère destructrice, les femmes médiévales n'ont que peu de voies qui leur sont proposées. Pourtant, elles ne sont pas enfermées : elles concentrent même une très grande partie des tâches quotidiennes du travail dont vit le ménage – travail paysan, commercial, de représentation sociale dans les plus hautes sphères.
Tout au long de l'époque moderne, leurs droits, moins sous l'influence de la législation ecclésiastique que sous l'encadrement monarchique, se réduisent comme peau de chagrin : les pouvoirs civils s'éveillent et souhaitent encadrer la cellule familiale qui, dès le 19e avec son bien misogyne code civil napoléonien, est fêtée comme le fondement naturel et irremplaçable de la société.
Les voies des femmes sont donc, en théorie, peu glorieuses et leurs voix peu entendues : mais il ne faut pas déduire de ce silence – littéraire, scientifique, politique, mais aussi archivistique – une absence des femmes dans la dynamique sociétale. Les hommes et pouvoirs tendent certes à définir et circonscrire toujours au plus près leurs places, mais elles ont toujours été des moteurs fondamentaux de l'économie, des réseaux de sociabilités culturels, scientifiques et politiques ou tout simplement de la démographie française.
Les premières féministes (on pourrait en ancrer les origines dans ces femmes de pouvoir que sont les Catherine de Médicis, les Madame de Pompadour ou les Ada Lovelace, mais est-ce bien représentatif ?) ne sont donc pas des femmes qui briseraient enfin les carcans et rendraient aux femmes leurs voix : elles s'approprient en fait de nouveaux moyens d'expression, ceux qui étaient considérés comme typiquement masculins.
En effet, c'est par le recours à la presse, à la radio, à la manifestation, aux procédures judiciaires, aux revendications politiques qu'elles érigent une nouvelle voie, mais pour traiter de sujets nouveaux, qui leur sont propres et qui n'avaient jamais eu autant de visibilité dans la sphère publique. Et comme ces sujets nouveaux doivent être traités de manière nouvelle, elles se réunissent, par exemple, à Toulouse dès le début des années 1970, dans un local, rue des Blanchers, puis au fameux 19 rue des Couteliers. Elles fondent leurs propre journal, La Lune Rousse, leur propre Radio Mille et Une, leur propre festival de cinéma, leurs propres revendications politiques (locales, internationales comme internationales), médicales et culturelles. Cette voie nouvelle peut maintenant nous paraître loin : aujourd'hui accomplie pour certains, menacée pour d'autres. Un recul historique de quelques décennies, que nos amis médiévistes et modernistes jugeront bien insuffisant, nous offre tout de même le début d'un regard historique. Le fonds d'archives de la branche toulousaine du MLF, s'étendant de 1970 aux années 2000, vient d'être versé, sous forme de don définitif, aux Archives municipales de Toulouse. Elles sont désormais classées et consultables dans la série 111Z : n'hésitez pas à les faire vivre et à rencontrer les voix/voies de femmes surprenantes.
L'essentiel (panem) ayant désormais été assuré par les billets qui précèdent, je puis en toute liberté passer à un tout autre thème (circences) sans que ce hors-sujet ne choque personne.
Les jeux nombreux de dés ou de cartes d'Ancien Régime ? Bien trop compliqués pour nous désormais. Si le cul-de-chouette n'en fait pas partie, il y a toujours le pharaon, le biscambille, l'hombre, le lansquenet etc., où seuls les spécialistes de la crapette modernes sauraient peut-être s'en sortir. Délaissons aussi les jeux d'intérieur, comme le billard ou le jeu de paume.
Les jeux d'eau ayant déjà été évoqués dans le numéro d'Arcanes qui précède, passons aux jeux d'air. Tenez, celui qui consiste à projeter dans les airs au moyen d'une fronde tout projectile solide (mais non explosif toutefois). Eh oui, c'est le retour de la bonne vieille campe.
Ces plaisirs de la jeunesse attirent régulièrement des dizaines, voire centaines de joueurs, font les délices des chirurgiens qui doivent ensuite soigner et remettre sur pied les nombreuses victimes (autant les spectateurs que les participants). Les capitouls verbalisent, réglementent et croient pouvoir museler, éradiquer même ce sport local. Ah les naïfs : la fronde est certainement la première arme de jet de l'histoire (pensez aux guerriers Baléares dans Salammbô) et si les CRS courent la campagne avec des boucliers, c'est bien que les « campeurs » modernes resurgissent toujours.
Mais ne croyez pas que les jeux de plein air sous l'Ancien Régime étaient uniquement composés d'activités violentes : on avait le petit palet, le jeu de mail, les quilles, tous si délassants et bien innocents.
Enfin, on trouve encore « la course du mouton »*, ou « courir le mouton », dont nous reparlerons certainement sous peu, une sorte de grande fête populaire ouverte à tous où devaient se mêler les rires et les cris d'encouragement, adressés tant aux participants qu'au mouton galopant.
* une bergère qui m'est très chère m'assure que l'activité est intense, particulièrement lorsque le parcours est ponctué d'obstacles (ici sous forme de besals).
Les petites filles sont prévenues ! À Toulouse, on ne joue pas avec l'eau des fontaines : impossible de songer aller s'y rafraîchir, encore moins y barboter ou s'asperger dans de grands éclats de rire.
En août 1772, la petite Catherine Lacoste, « âgée de douze ans, étant allée pour boire de l'eau à la fontaine de la place de S[ain]t-Étienne avec d'autres enfants de son âge » (FF816/6, procédure #140, du 12 août 1772) se fait tellement malmener par une domestique pressée de remplir son cruchon qu'elle est désormais alitée et qu'on dit qu'elle crache du sang caillé et des excréments par la bouche et qu'elle sera irrémédiablement estropiée à vie.
Faisons un bond jusqu'en 1782. Miracle, la ville vient de se doter d'une deuxième fontaine qui, comble du luxe, semble couler régulièrement, ce qui n'est pas toujours le cas de celle de la place Saint-Étienne.
Prévoyants, les capitouls vont même jusqu'à créer un poste de garde à bandoulière, particulièrement chargé de veiller au respect des ordonnances (celle du 15 juin interdit entre autres choses qu'on y fasse lessive ou que l'on vienne y laver sa salade) et celui-ci tient les enfants à l'œil.
En particulier le petit Bernardet (15 ans), fils de l'aubergiste du Saint-François, qui s'amuse à laisser les robinets ouverts. Rien à faire : le commis avec sa belle bandoulière a beau le mettre en garde, le jeune garçon fait sa forte tête, grimpe sur la vasque, asperge les alentours, tiraille les cheveux du commis, qui est obligé de reculer et d'appeler la main-forte à sa rescousse. Pire encore, le chenapan répète « à plusieurs reprises qu'il vouloit y chier dedans », puis prend la fuite sans attendre l'arrivée du guet (FF826/5, procédure #087, du 27 juillet 1782).
Sauf que voilà, si encore il n'y avait que les enfants à surveiller !
En juin de la même année, le garde Jérôme interpelle un « monsieur » qui s'est avisé de monter sur la margelle pour rincer un verre. Sommé de descendre, l'homme résiste, et notre garde à bandoulière ne trouve d'autre ressource que celle d'asperger le contrevenant*. Évidemment, le « monsieur » rétorque par des insultes, bientôt soutenu par son épouse et tout le voisinage (FF826/3, procédure #064, du 21 juin 1782).
* ce qui soulève une épineuse question de Droit : un garde a-t-il le droit d'asperger un quidam alors qu'il est chargé d'empêcher les particuliers de s'asperger entre eux...
Admettez que vous êtes en veine. La rubrique Dans les Bas-Fonds des Archives de Toulouse vous offre une opportunité unique de pouvoir passer tout ce mois de juin au lit avec nous en pleine période de la fin de l'Ancien Régime.
Dépaysement immédiat garanti. Franchement, si ce n'est pas de la chance ça !
Attention, précisons bien que nous serons ensemble dans le lit et non pas sous la couette. Car, même si nous avons les idées larges, il s'agit tout de même de respecter les usages de l'époque ; or sous l'Ancien Régime on dort précisément sur la couette et non en dessous.
Autre chose, afin d'assurer votre confort, pensez à vous munir d'une bassinoire et d'un pot de chambre. Si vous faites suivre votre soubrette c'est aussi bien, elle en profitera pour nous tenir la chandelle et tirer les rideaux du lit au moment du coucher.
Ah, un détail important avant que vous ne fassiez votre musette ou valise : on ne saurait accepter les pyjamas en pilou ou les nuisettes satinée (et ne vous avisez pas pour autant de croire que l'on peut dormir nu comme des vers) ; la tenue imposée reste une simple chemise (longue) et l'inamovible bonnet de nuit.
Et, si d'aventure vous préfériez à notre compagnie la tranquillité d'une chambre d'auberge, pourquoi pas, mais... rien ne dit que vous passerez une nuit moins troublée. Là, inutile d'espérer prendre toute la largeur du lit, d'y dormir en biais, en étoile, car à tout moment de la nuit l'aubergiste peut venir vous pousser et vous serrer sur un côté afin de rajouter dans votre lit un voyageur arrivé sur le tard.
Et puis, dans ces auberges, autant vous prévenir déjà : le fait de partager un lit avec un inconnu n'est pas toujours sécurisant. Effectivement, nombre de dormeurs découvrent au petit matin qu'on a fait leurs poches de culottes ; certains encore moins chanceux, se rendent compte que leur compagnon d'un soir est atteint de la gale ou la teigne...
Si vous étiez tentés par l'aventure, inutile de vous inscrire et de réserver votre chambre auprès des Archives, il vous suffit juste de télécharger le dossier « In bed with... », notre dernier numéro des Bas-Fonds et de vous offrir ainsi une expérience hors du commun.
En mai, comme on peut faire ce qui nous plaît, alors pourquoi ne pas vous parler du sucre de Mars (notez la majuscule). Ce produit merveilleux, qui reste toutefois plus connu sous le nom de sel de Seignette.
Si nous savons que la chose était appréciée à Versailles, la cour et les grands du royaume (voire les dieux Romains) n'en étaient certainement pas les seuls consommateurs puisque, en 1780, nous découvrons un simple jardinier toulousain nanti d'un tel paquet.
En effet, en octobre 1780, lorsqu'on étale les possessions du malheureux Louis Mascot, renversé et tué par une charrette attelée de mules, on découvre ce que recèlent ses poches : une tabatière à coulisse en laiton, deux paquets d'allumettes, un petit mouchoir « à moucher », un ciseau de fer, un morceau de papier, une somme de 7 livres et 3 sols, et... un paquet de sels purgatifs de Seignette !
C'est vrai, on a oublié le principal : il convient de préciser que ce sucre de Mars n'est ni une douceur ni un condiment quelconque, puisque ce formidable laxatif sert au grand soulagement des intestins.
Ainsi, si vos boyaux vous taquinent, plongez-vous dans la lecture des dossiers mensuels des Bas-Fonds sur les latrines (décembre - n° 24), vous y trouverez un chapitre sur les laxatifs et les lavements. Si le contenu des poches vous intéresse, allez farfouiller dans le numéro de mars (n° 27). Enfin, si vous en avez assez de la rubrique chiens écrasés* de votre feuille de chou locale, allez donc faire un tour dans le dernier numéro (avril - n° 28), qui traite des accidents, avec écrasements et mises à plat de personnes, causés par les charrettes ou les carrosses.
* pour les amis des bêtes, il y a aussi un Bas-Fonds sur les chiens (n° 25). Nous présentons toutes nos excuses à ceux amoureux des pigeons (colombophiles ou gourmets) : ils devront attendre encore un an avant de lire un dossier consacré à leurs volatiles préférés.
Ne soyez pas amers, vous n'avez plus aucune raison d'errer à la recherche des plans de votre maison ou de votre appartement.
Conscients des difficultés que vous pouvez rencontrer face à l'océan de permis de construire conservés aux Archives municipales de Toulouse (plus de 66 000, de 1943 à 2002), nous vous guiderons désormais dans vos recherches à toutes heures du jour et de la nuit ! Par quel miracle me direz-vous ?!
Grâce à une toute nouvelle page de notre site internet, un véritable petit guide numérique vous expliquant le pourquoi du comment du permis de construire, comment le trouver, le consulter, et même le reproduire au besoin. Alors, ça va mieux ?
« Errants et menaçants, intrigants ou douteux, fascinants… de multiples représentations des Tsiganes traversent l'histoire de la photographie. De la vision romantique héritée du 19e siècle aux images d'un peuple asocial et archaïque, de la fascination au rejet raciste, l'exposition MONDES TSIGANES donne à voir une autre vision des Tsiganes et permet de comprendre les origines d'une discrimination qui perdure encore aujourd'hui. » Ainsi débute le communiqué de presse de l'exposition organisée par le Musée national de l'histoire de l'immigration, à Paris, du 13 mars au 26 août 2018.
Sollicitées par l'un des commissaires, Ilsen About, les Archives de Toulouse ont transmis des fichiers numériques d'André Cros de 1963 et prêté des pochettes de reportage réalisés par la direction de la Communication dans les années 1970.
Longtemps installés dans le quartier Saint-Cyprien, les gens du voyage ont occupé divers sites toulousains, de manière licite ou non. On les trouve rue de Périole, au niveau du jardin Pierre-Rous, près des actuelles Archives, en 1962, dans un superbe reportage d'André Cros ; ils sont évacués de Bourrassol en mai 1963 et leurs baraquements sont démolis à Ginestous en septembre de la même année ; les gitans de Saint-Simon sont pris en charge à la fin des années 1960 ; on se plaint de leur installation sur l'île du Ramier en 1981…
Mal considérés, parfois appelés Gitanos à Toulouse, ils vivent de petits métiers de rue, tel que tondeurs de chiens au début du 20e siècle.
Les reportages sur les gens du voyage d'André Cros et ceux de la direction de la Communication les montrent débordant de vie et logés dans des conditions précaires.
L'année 2017 s'est achevée et il est temps de faire le point sur les cadeaux qu'il a apportés.
Les amis de la généalogie seront peut-être satisfaits car nos collections de tables décennales et de registres d'état civil sont quasiment toutes numérisées. Les pages numérisées remplacent, partiellement, la collection du greffe généreusement offerte par les Archives départementales de la Haute-Garonne, il y a déjà quelques années. Mais il y en a pour tout le monde !
Lots de numérisation intégrés dans notre base de données en ligne en 2017 :
- 42 tables décennales : la collection du greffe est toujours accessible en fichiers pdf liés aux notices ;
- 124 registres d'état civil entre 1796 et 1916 (1E) ;
- 41 listes électorales de 1864 à 1884 (4K1-4K41): ces listes nominatives permettront de compenser, en partie, les listes de recensement lacunaires pour cette période ;
- 72 matrices cadastrales de 1788 à 1914 (1G1-1G16, 1G138-1G193) : rubrique 2.FINANCES, IMPÔTS, CADASTRE dans l'arborescence des registres et dossiers numérisés ;
- 8 856 images dont 3 184 reportages photographiques de la direction de la Communication de 1993 à 2000 (15Fi), 774 clichés numériques de Stéphanie Renard réalisés pour les Archives (4Num), 698 images du fonds Chamayou réalisées par Pierre Henri Désiré Laffont (18 Fi).
Et prochainement devraient arriver les vues suivantes :
- 54 registres d'état civil de plus ;
- la liste électorale imprimée de 1866 (4K147) ;
- 1 005 plans d'urbanisme et d'architecture du 19e et début 20e siècle (64Fi).
Bonne navigation !
On a récemment beaucoup parlé de Facebook et du revenge porn ; loin d'être une pratique née du mariage des selfies et des réseaux sociaux, nous allons vous montrer ici que, déjà sous l'Ancien Régime, la pratique était courante.
On vous laisse apprécier l'inventivité et la créativité d'esprits malins vengeurs en prenant pour exemple l'infortunée Jeanneton, ici appelée la Cendruse.
Mais qu'a donc fait notre Jeanneton pour mériter une telle campagne d'affichage devant la porte de son maître ? Cette pauvre servante en prend pour son grade et risque de devoir dire adieu à son mariage programmé, tout comme à son emploi chez le sieur de Roiffe.
Le "corbeau", semble bien renseigné sur les écarts de conduite présumés de Jeanneton ; mais il pourrait aussi s'agir d'un canular gratuit et malfaisant.
Son crime ? Elle aurait fait cocu le nommé Vidal, son promis, et ainsi perdu son pucelage à l'occasion de l'absence dudit Vidal lors de la période des Cendres (d'où la Cendruse).
Bien, avec ces deux affichettes, si ledit le fiancé ne sait pas encore qu'il est cocu...
L'affaire est de telle importance pour la jeune femme qu'elle se trouve contrainte d'entamer une procédure « contre X » (on a bien une idée sur le nom d'une des complices du corbeau) pour cas de diffamation ; elle a été bien avisée de joindre comme pièces à conviction deux des placards orduriers.
Les archives de la justice criminelle des capitouls nous offrent ainsi un certain nombre de placards diffamatoires, en général manuscrits. Certains ont été produits en grand nombre et affichés dans toute la ville, d'autres en exemplaire unique et placardés devant la porte de la victime.
Les cibles favorites sont généralement les femmes, en s'attaquant à leur honneur, mais personne n'est vraiment à l'abri : le boulanger Lougayrou en sait quelque chose, et même le capitoul Guillaume Franc en fera les frais en 1768.
Pour finir, et dans un registre légèrement différent, on trouve aussi quelques placards de menaces plus que de diffamation, tel celui de 1681 où il est clair que la pauvre risque de se faire « couper la robe au cul » ! L'usage de cette expression toute fleurie est d'ailleurs toujours conservé par nos cousins canadiens dans la Belle Province.
En partant à l'aventure dans le fonds d'images numérisées des Archives, on s'expose à des découvertes surprenantes.
On s'aperçoit ainsi que la canne est souvent utilisée comme accessoire de la photographie. Elle permet de poser en se donnant une contenance, au temps des portraits un peu figés des débuts de la photographie, apporte une certaine assurance ou du maintien, dans certains cas, et devient un véritable compagnon de route en prenant de l'âge.
Quand elle s'associe à une ligne, le bâton prend de la longueur et donne apparemment la pêche.
Et si l'orthographe de l'archiviste est incertaine, des intrus peuvent surgir au détour d'une notice…
Cette balade a produit le florilège de portraits avec can(n)e extraits des fonds des Archives.
Pour en voir d'autres, direction la base de données des Archives, rechercher les notices contenant canne OU cane, cocher Seulement les notices avec des images liées et lancer !
* Le titre de cet article est emprunté à Paul Eluard.
Les archives publiques ne seraient-elles que des collections de documents administratifs et normalisés, des kilomètres de volumes ou de liasses étalés sur des rayonnages froids ?
Les vies de milliers, voire millions, d'individus qui nous ont précédés se résument-elles uniquement à des formulaires, à une mention sur le cadastre, à un acte de mariage, à une quittance d'impôts ?
Cherchons mieux, cherchons au gré des inventaires, lisons-les différemment, les yeux fermés pourquoi pas, et laissons-nous guider par notre cœur. Là, les délicates attentions de nos aînés se retrouvent aussi quelque part au sein des archives : offrir une fleur, composer un joli bouquet destiné à l'être aimé, dévoiler et coucher de tendres pensées sur le papier, ces traces des sentiments passés mais éternels peuvent aussi être redécouvertes.
Les dossiers des bas-fonds de février et juin 2017 ont déjà redonné vie aux lettres d'amour conservées dans les procédures de la justice des capitouls, et ont fait refleurir les œillets, violettes et renoncules que l'on croyait à jamais fanés.
Quelques mois ont passé depuis la mise en ligne de ces dossiers, et d'autres délicieuses et délicates lettres ne cessent d'apparaître avec la publication de nouveaux inventaires (ainsi cette procédure de 1790 qui nous révèle 10 tendres missives adressées à Janeton), le parfum des jasmins s'est ravivé et arrive jusqu'à nous...
S'il appartient aux Archives de conserver précieusement toutes ces traces écrites, aussi infimes qu'elles puissent être, les chercheurs doivent maintenant redonner vie à ces sentiments, magnifier les attentions des cœurs oubliés, rendre éternels ces amours passés.
Si vous comptez sur nous pour vous livrer la carte des trésors enfouis dans la ville, vous n'y êtes pas du tout. Nan, on ne vous dira pas où se trouve enfoui l'or des Tectosages (celui ramené à Toulouse après la mise à sac de Delphes). 70 tonnes d'or, c'est démesuré et ça vous ferait certainement perdre la tête.
En revanche, on peut vous mettre sur la piste de deux autres trésors, et ceux-là sont à taille humaine. D'abord celui de la présidente de Caulet, il s'élèverait tout de même à la coquette somme de 900 000 livres ! Quant à l'autre, celui de la veuve Bounemaison, il serait principalement composé de pièces d'argenterie : fourchettes, cuillères et autres, une perspective idéale pour un jeune couple qui veut se monter en ménage.
Alors, vous voulez jouer ?
Bien, deux solutions s'offrent à vous : la recherche assistée par ordinateur ou téléphone portatif, c'est-à-dire grâce à UrbanHist+, ou bien la recherche classique dans les matrices et plans des cadastres anciens.
Pour repérer sur la carte le logis (et donc le trésor) de la présidente de Caulet, UrbanHist+ reste le moyen le plus indiqué. En effet, elle habitait dans le cœur de ville actuel. Il ne vous restera ensuite plus qu'à obtenir l'autorisation de creuser dans les caves (car c'est là qu'il gît).
Quant au lieu où est enfouie la vaisselle d'argent de la veuve Bounemaison, il va falloir vous diriger vers le gardiage de la ville, près du lieu de Ponsan pour être plus précis. Et pour localiser le jardin de l'ancienne métairie dite de Cumiès, où le tout serait caché, lisez d'abord les Bas-Fonds du mois d'août, vous y trouverez certainement des indices nécessaires. Un dernier conseil : munissez-vous aussi de la carte des lieux à l'époque.
Bonne chance.
On ne cesse de nous parler de dématérialisation, d'en vanter les mérites et de nous promettre de pouvoir accéder à tout depuis notre fauteuil ou notre transat de plage. Le progrès, qu'il soit souhaitable ou pas, il faut faire avec : on suit la vague ou on surfe dessus.
Mais il ne faut pourtant pas croire qu'on va tout vous apporter, là, à domicile, sur un plateau entre votre joystick, votre zapette et votre modem (je crois qu'on dit box maintenant). On a désormais la chance infinie de pouvoir payer nos impôts en ligne, sans même bouger le petit doigt ; on peut faire nos achats et même vider notre compte bancaire via un écran, puis notre dîner (et pas qu'une pizza) peut nous être livré sans même qu'on ait eu à se lever du fauteuil de la journée.
C'est beau le progrès.
Les Archives n'échappent pas au progrès non plus (quelquefois même elles le précèdent, mais ça on en reparlera), et derrière votre écran vous avez accès directement aux délibérations des capitouls puis du maire depuis le 14e siècle jusqu'au 21e, à tout l'état civil, de quoi remonter jusqu'à François 1er si besoin, aux cadastres successifs de la ville [2. FINANCES, IMPOTS, CADASTRE], à des milliers d'images anciennes, vous avez même accès à l'intégralité du procès Calas et aux bas-fonds.
Vous avez fait le tour de tout ça ? Malheureux ! Ce n'est rien, ce n'est qu'une fraction des archives de la ville que nous conservons dans notre réservoir de mémoire.
Alors cet été, laissez de côté votre boîte à pizza, débranchez-vous et prenez le chemin des Archives dès la réouverture le 1er août.
En salle de lecture, vous verrez des gens, des vrais. Vous toucherez du papier (pas la peine de le tripoter non plus) et peut-être même un bout de parchemin. La maison vous offrira même un crayon de bois collector. Et puis vous entrerez dans un monde virtuel que votre ordinateur ne peut même pas imaginer : celui qui vous permet de faire revivre le passé, celui des rues encore pavées, des remparts qui ceignent la ville, celui des veaux et poulets qui déambulent rue de la Pomme ou ailleurs.
« ayant en vostre ville de Tholose la Paule,
vous avez la plus belle femme qui soit d'un pôle jusqu'à l'autre pôle »
S'il faut en croire nos aînés, Toulouse peut s'enorgueillir d'avoir élevé en son sein la plus belle femme du monde : La belle Paule.
Paule de Viguier, la jeune fille à la beauté légendaire.
Paule de Viguier, dont la beauté aurait littéralement ébloui François Ier quand elle lui remit les clefs de la ville, lors de son entrée en 1533 (légende toutefois infirmée par les documents d'archives, en particulier le procès-verbal de l'entrée du roi et de sa suite).
Paule de Viguier mise à nu et exposée par Gabriel de Minut, son cousin, dans « La Paule-graphie », curieux ouvrage édité à Lyon en 1587. Là, il la détaille intégralement, commençant par ses cheveux et les différentes parties de son visage si parfait, descendant et s'attardant sur sa gorge, frôlant ses « tétins », glissant ensuite jusqu'à son ventre, s'aventurant même dans les contours de « la sortie des enfants », avant d'arrêter sa plume sur les fesses de la belle Toulousaine.
Plus tard, Henri Rachou, dans une toile plus empreinte de modestie, l'immortalisera paraissant à son balcon et s'offrant au regard émerveillé des habitants. Les incrédules peuvent toujours venir la contempler au Capitole, en la salle des Illustres (vue 6).
Et si la légende a fait sienne la Belle-Paule, Paule de Viguier se découvre aussi à travers les archives ; par exemple avec son testament enregistré le 26 septembre 1607 par-devant le notaire Bessier et qui est désormais conservé aux Archives départementales de la Haute-Garonne.
Inutile d'essayer de vous parler d'une quelconque fête des mères sous l'Ancien Régime, je n'en vois pas.
Il n'est peut-être pas nécessaire ni de bon ton de reparler aujourd'hui des mères maquerelles (si, si, je veux dire de ces mères qui prostituaient leurs propres filles), non plus, nous y avons déjà consacré deux dossiers des Bas-Fonds : Le temps des maquerelles (n° 9, septembre 216) et Haro sur la maquerelle (n° 10, octobre 2016). Pourtant un jour, il faudra que je vous raconte en détail l'affaire de « la Cochère », Élisabeth Pourcelle, et de sa fille, Françoise Duffau. Mais ce sera pour plus tard.
Alors, penchons nous rapidement sur les mères que le 19e siècle appellera « les filles-mères », ces filles séduites sous promesse de mariage, et qui une fois enceintes se retrouvent abandonnées, sans travail (on renvoie généralement une servante lorsqu'elle est enceinte ; pas de ça chez nous !) ni ressource.
Leur seul espoir : des couches rapides et sans complication afin de rapidement pouvoir rechercher un travail.
Mais que faire alors du nourrisson ? Inutile de trop compter sur un réseau d'entraide, de voisines car nous sommes en ville et ces jeunes femmes viennent souvent des campagnes et des montagnes, et n'ont donc que peu d'attaches et connaissances à Toulouse. Mais le fait d'être dans une grande ville comporte aussi des avantages : des institutions de charité (bien ordonnées) capables de recevoir ces nouveaux-nés sur un simple ordre des capitouls. Ceux-ci, lorsqu'ils estiment que la future mère est effectivement de bonne foi et qu'elle a été abandonnée par le galant (qui généralement aura quitté la ville afin d'éviter la charge d'un enfant – et d'une femme) vont lui délivrer ce précieux sésame.
Échappant ainsi à la noyade (qui reste promise aux chatons), quelques-uns de ces enfants pas toujours désirés auront peut-être pu grandir à l'ombre de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques.
Quant à revoir un jour leur mère, encore eût-il fallu qu'ils sachent son nom car les registres paroissiaux imposaient alors la mention : né(e) de père et mère inconnus. Seuls les généalogistes des temps modernes arriveront, en compulsant les procédures de dénonces de grossesses, à réunir ces enfants à leurs mères. Pour ce faire, il leur suffira de faire leur sélection à partir des inventaires de justice déjà publiés.
...cela signifiait qu'ils avaient vraiment été très très vilains.
En effet, lorsque vous rencontriez un homme exposé au carcan, tenant une quenouille dans chaque main, vous aviez là un malheureux condamné pour avoir filé le parfait amour avec deux épouses en même temps ; bref un bigame subissant là la première partie de son châtiment.
Car si avoir une épouse légitime et une maîtresse pouvait passer (et même être de bon ton selon les époques et le statut social), en revanche, s'être uni devant Dieu à deux femmes vivantes n'était pas concevable. Cela troublait l'ordre divin aussi bien que l'ordre social.
Les amateurs de quenouilles et les curieux pourront ici télécharger le numéro 15 des Bas-Fonds, Aux bigames : les quenouilles, consacré au traitement et à la punition de ce crime par la justice des capitouls. On y trouvera aussi, dans le fac-similé qui y est joint, l'intégralité de la procédure faite en 1750 contre Etienne Andrieu, à la fois voleur, escroc, faux muet et... bigame.
Quant à ceux qui voudront suivre le fil des aventures de Jean Bertier, autre bigame jugé à Toulouse, ils pourront retrouver dans l'inventaire de l'année 1775, une première procédure engagée contre lui par « l'épouse numéro 2 » (procédure #102), avant que le procureur du roi n'apprenne la bigamie et la "licence effrénée" de cet homme (qui n'hésite pas à remplir le devoir conjugal avec chacune de ses femmes à tour de rôle, là dans la même chambre), et ne le poursuive à son tour (procédure #106).
Et pour les blasés, ceux qui considèrent qu'il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, allez-donc faire un tour sur la page Dans les Bas-Fonds. La quarantaine d'inventaires détaillés de procédures criminelles vous permettra probablement de trouver là quelques affaires particulièrement atroces ; tout comme la lecture de certains des dossiers thématiques mensuels, qui pourrait certainement aussi vous replonger dans de vieux cauchemars oubliés.
Les Archives ne vous cachent rien ou presque. Vous pouvez accéder dans notre base de données en ligne à la quasi totalité de nos ressources documentaires.
Ce que vous ne trouverez pas ?
Si cela peut vous rassurer, il y a peu de différences entre la base de données en ligne et celle accessible sur intranet. En outre, nous nous efforçons de publier les notices descriptives, même si quelques fois elles nous semblent encore loin de la perfection, dans un souci de donner accès au maximum d'informations. Même si certaines nous piquent un peu les yeux...
Mais comment faisait-on avant l'invention de la machine à laver ? Il est difficile d'imaginer aujourd'hui se passer d'eau courante et d'électricité. Il existe pourtant une époque pas si lointaine où la fréquentation des lavoirs permettait – aux femmes – de nettoyer le linge ou de le rincer à l'eau claire.
À Toulouse, on en trouvait jusque dans le milieu du 20e siècle, dans les quartiers de Tounis, Saint-Michel, Côte-Pavée, Bonnefoy, Saint-Etienne, Saint-Sauveur, Saint-Pierre, Port-Garaud, Daurade, Saint-Martin-du-Touch, Marengo, la Marquette... On en trouve la trace dans les archives de la ville [chercher lavoir@] et notamment dans les images anciennes.
Privés ou publics, adossés à une fontaine, accompagnés de bains publics, mécanisés, ils constituaient un lieu où les femmes pouvaient se réunir et discuter, tout en frottant, tordant, battant le linge. Heureusement, cette activité physique très pénible a disparu dans la société contemporaine grâce à l'ingéniosité d'inventeurs des 18 et 19e siècles, et l'automatisation du milieu du 20e siècle.
Le père Noël a charrié un nouveau lot de registres numérisés dans notre base de données en ligne : une pincée d'état civil, une part d'états de section et de matrices cadastrales et surtout pléthore de registres de délibérations du conseil municipal de 1969 à 2002.
En outre, le nombre d'images numérisées atteindra bientôt les 60 000. En sus des ajouts quotidiens et de l'opération menée sur les 3 000 images de la période 1971-1983 à l'occasion de l'exposition sur Pierre Baudis, plus de 1 000 plans d'architecture et d'urbanisme viennent d'être intégrés dans le 64Fi (dont l'image qui illustre cet article).
Les amateurs de généalogie, de recherches foncières, d'images numérisées et d'histoire de la ville y trouveront tous leur compte. Dans tous les cas, c'est ce que nous espérons.
Et maintenant, il ne vous reste plus qu'à consulter !
- Le 8 mars 1701, Barthélemy Gaches est trouvé mort, percé d'un coup d'épée ; il était « vestu d'un juste-corps, drap couleur gris blanc uzé ». FF745/1, procédure #025.
- Le 26 avril 1706, c'est le baron d'Esquieules qui mord la poussière du pavé après un duel. Dans les effets qu'il laisse, on trouvera non seulement deux paires de bas de soie, « l'un gris de rat et l'autre gris de perle », mais encore « deux paires culottes drap gris de more usées ». Troublant non ? FF750 (en cours de classement).
- Mais ce n'est pas tout : en janvier 1710, c'est le meurtrier qui laisse derrière lui « un manteau d'estofe de couleur grise, pour homme » ; il a servi à envelopper la tête de sa victime alors que celle-ci était exposée sur la pierre morne de l'hôtel de ville et que notre audacieux criminel a tenté de la subtiliser pour empêcher toute identification. FF753 (en cours de classement).
- Le 23 septembre 1741, on sort de la Garonne le corps d'un inconnu « habillé de couleur minime, d'une grosse étoffe de laine ». FF785 (en cours de classement).
- Le 5 décembre 1753, le maçon Pierre Blanc est victime d'un crime crapuleux ; quand on découvre son corps, il est « vêtu d'un habit minime ». FF797 (en cours de classement).
- Nous passons vite sur cette « hum[e]ur grisâtre qui estoit en assès grande quantité » dans l'estomac du fils Calas lors de son autopsie en 1761 (FF805/6, procédure #154), les lecteurs pourront en découvrir les détails dans le fac-similé du numéro 11 des Bas-Fonds consacré à l'art des chirurgiens.
- Le 29 mars 1762, c'est le nommé Dezaubry, premier danseur du théâtre, qui est tué à l'épée par un membre de sa propre troupe. Le défunt, que l'on trouve dans un trou de verdure, est « habillé d'une redingotte grise de drap ». Tranquille, il a deux trous rouges au côté droit. FF806/2, procédure #036.
- Le 13 mars 1770, on découvre dans la cuisine de l'ancien capitoul Berdoulat le corps d'un homme vêtu d'une « veste d'une raze grise doublée d'une sergette même couleur » ; l'enquête va conclure à une mort accidentelle, l'homme jouait avec un fusil chargé ! FF814/3, procédure #047.
- La malédiction du gris va encore frapper le 19 mars 1786, lorsque les capitouls se rendent sur les lieux de l'agression, on trouve le nommé Caillol exsangue ; il porte « un habit de drap couleur gris fer mélangé, doublé de serge en soye de même couleur ». FF830 (en cours de classement).
Amateurs de frissons : gris-perle, gris de rat, gris-fer, gris-blanc ou encore minime (qui est un gris obscur tirant sur le noir), les malédictions du gris se découvrent dans les procédures de la justice criminelle des capitouls.
Vous venez de découvrir que les Archives de Toulouse publiaient une lettre d'information mensuelle, à la fois informative et amusante, et vous êtes plus que dépité de penser à tous les articles que vous avez pu manquer par le passé. Rien n'est perdu ! Les Archives sont des experts de la conservation et de l'élimination pertinente raisonnée.
Vous pouvez accéder, grâce aux archives d'Arcanes sur notre site, à des articles qui ont été publiés, dans le passé, dans les rubriques :
- dans les arcanes de : voyage au cœur des Archives bien évidemment,
- zoom sur une image des Archives,
- dans les fonds de : exploration de documents ou de fonds d'archives,
- sous les pavés : découverte de l'archéologie toulousaine,
- dans ma rue : florilège de bâtiments ou d'ouvrages d'art toulousains.
- en ligne : focus sur les ressources en ligne.
Bonne lecture !
Une bonne raison pour admirer des dessins d'un ensemble de représentations d'uniformes militaires français, anglais et espagnols des campagnes du Portugal et d'Espagne de 1807-1814 que l'on trouve parmi les archives de Toulouse.
Ces gouaches ont été réalisées ou sont attribuées à un lieutenant des armées napoléoniennes, nommé Defossé, qui participa lui-même à la campagne d'Espagne et du Portugal dans les années 1807-1808.
Attention, vous ne les trouverez pas en cherchant dans le menu « Images » de notre base de données, ce serait trop simple... Elles sont accessibles dans le menu « Dossiers manuscrits », au sein d'un petit fonds entré en 1995 et coté 3S19 à 3S99. Un fonds intégralement inventorié, mais dont seuls les dessins d'uniformes sont actuellement numérisés et consultables en ligne. Les autres documents, en grande majorité des cartes et plans, le seront très prochainement.
Pour conclure, je reprends le récit historique afin de vous éclairer sur cet épisode toulousain et européen à la fois. Toulouse, base arrière de ces guerres d'Empire, vécut, le 10 avril 1814, l'ultime et inutile bataille entre les troupes de Soult et celles de Wellington qui les poursuivaient depuis l'Espagne. Cet événement est à l'origine de la dénomination de la rue et de l'érection de la colonne du même nom, ou plutôt de l'obélisque, que l'on trouve dans le quartier de Jolimont. Un lieu de commémoration, où l'on peut admirer, une fois encore, des uniformes des militaires de l'époque mais, cette fois, portés par des reconstituants, parfois venus de pays européens !
Quand vient la fin de l'été pourquoi ne pas arpenter Toulouse, que ce soit dans ses rues ou sur la toile ? Il y en a pour tous les goûts !
Envie de vert ? Ah qu'il est agréable de flâner sur les « Bords de Garonne » ou « Au fil des canaux »...
Envie de neuf ? Les deux balades sur l'architecture moderne et contemporaine sont faites pour vous.
À pied ou en vélo : les brochures sont disponibles à l'office de Tourisme.
Depuis son canapé : urban-hist, le site ou l'appli mobile pour Android et pour iOS.
N'oubliez d'aller faire un petit tour dans notre rubrique Histoire de Toulouse / lieux car nous vous offrons des visites à 360°, une promenade en 1890 de la place Saint-Étienne, un panorama depuis les toits des Galeries Lafayette, des historiques illustrés...
Du neuf encore ? Une signalétique patrimoniale vient d'être mise en place dans les salons du Capitole, retraçant l'histoire et l'iconographie des décors peints.
Rendez-vous à Toulouse, les 17 et 18 septembre, pour les Journées européennes du patrimoine !
Écluses, ponts, ports et passerelles, scandent le cours du canal du Midi à Toulouse, telle la voix de Claude Nougaro lorsqu'il chante son eau verte dans l'hymne qu'il a dédié à Toulouse.
Pour célébrer les 350 ans de l'édit de construction et les 20 ans de son inscription sur la liste du patrimoine de l'UNESCO, les Archives ont choisi 12 photos pour découvrir sa richesse historique et patrimoniale souvent méconnue, révélant 12 lieux symboliques de cet ouvrage. La Saison photo printemps/été 2016 offre ainsi l'opportunité de découvrir cet été, une exposition dévoilant différents visages du canal aujourd'hui mais également au cours du dernier siècle.
Réalisée au 17e siècle, cette œuvre du génie créatif de Pierre-Paul Riquet, entrepreneur visionnaire, a connu de profondes transformations au 20e. La concurrence du chemin de fer, puis de la voiture, ont amplifié son obsolescence économique. A tel point, qu'une voie rapide a failli le faire disparaître dans les années 1970. Le tourisme lui a donné un second souffle et la reconnaissance de sa valeur patrimoniale lui a permis de conserver toute sa place au cœur de la ville.
Pas de méprise, ceci n'est pas une insulte. Je vous signale seulement qu'il est temps de recycler votre méthode de recherche dans nos archives en ligne. Entendons-nous bien, je ne vous invite pas à tout jeter à la poubelle, mais plutôt à renouveler vos connaissances pour vous adapter à la nouvelle mouture qui vous est proposée.
Depuis quelques jours, nous avons mis en ligne la version bêta (donc perfectible) de notre base de données. Notre ambition ? Vous offrir des interfaces de recherche plus simples qui ensuite affichent des résultats plus riches en information.
La nouvelle page d'accueil vous ouvre deux portes principales : une requête dans la totalité de la base en une fois grâce à la Recherche globale ou un accès à un menu de recherches spécifiques par type d'archives (dossiers, images, vidéos, objets, sceaux, délibérations, permis de construire), pour la documentation (ouvrages et périodiques) ou par index.
Par exemple, pour les images, lorsqu'elles sont numérisées, les vignettes s'exposent immédiatement et vous pouvez même choisir d'afficher le résultat de votre requête uniquement en mosaïque d'images.
Comme toute version bêta, vous trouverez certainement quelques dysfonctionnements. En outre, nous continuons à travailler avec l'éditeur pour continuer à la faire évoluer.
N'hésitez pas à nous faire des retours ! Si ce sont des compliments, ils nous feront plaisir. Si vous signalez des « bogues », nous ferons tout pour y remédier le plus rapidement possible. Si vous nous soumettez des améliorations, nous les examinerons pour les implémenter dans l'avenir (si c'est possible).
A vos claviers !
Mais d'où vient le nom de cette rue ? Une question récurrente posée aux archivistes, gardiens des sources de l'histoire de la ville. Notre mémoire personnelle nous permet rarement de répondre du tac au tac ; il faut dire que les rues de Toulouse sont nombreuses et que, régulièrement, le conseil municipal décide de nouvelles dénominations. Certaines voies ont d'ailleurs connu de multiples appellations au cours de l'histoire.
Mais heureusement, les travaux de Pierre Salies ou Jean Coppolani nous offrent les ressources nécessaires pour répondre, assez rapidement, à des sollicitations diverses.
Action Toulousaine (rue de l') : classée dans le domaine public le 21 octobre 1937, elle porte le nom de la société de crédit immobilier ayant financé le lotissement.
Capitole (place du) : de place Royale, elle devient la place de la Liberté sous la Révolution ; selon les circonstances, place d'Armes, place Commune, place de la Mairie ou de l'Hôtel-de-Ville ; en 1812, place Impériale ; en 1815, place Royale de nouveau ; et depuis 1844, place du Capitole. Pour en savoir plus, lire la notice dans le Dictionnaire des rues de Toulouse de Pierre Salies...
Saint-Pierre (place) : aménagée lors de la création du port du même nom (1776-1780), son nom provient de l'église Saint-Pierre-des-Cuisines, lieu de culte attesté depuis la fin de l'Antiquité.
Tchad (rue du) : ancien sentier servant à passer de l'allée de la Patte-d'Oie à la rue de Cugnaux, selon Pierre Salies, elle bat peut-être le record du nombre de désignations : passage de la Gravette, passage d'Artigue ou chemin Dartigue vers 1840-1850, rue Romiguières vers 1860, de la Rochellerie, de la Brasserie vers 1885, rue Raymond-Délieux en 1897 puis, finalement, son actuel dénomination en 1947 en hommage à la division Leclerc pendant la seconde guerre mondiale.
L'histoire du pont Saint-Pierre est longue et mouvementée puisque 5 ponts se sont succédés depuis 1852. A l'origine, ce ouvrage est construit pour assurer le passage des animaux amenés des campagnes de la rive gauche vers le marché aux bestiaux situé près du pont des Minimes. Il ne résiste pas aux crues de la Garonne, connaît des défauts d'entretien et se révèle souvent inadapté aux évolutions des modes de transports.
L'album Flickr vous raconte cette histoire et vous propose de découvrir le remplacement du troisième pont par le quatrième grâce à un reportage réalisé par Louis Albinet.
Ce photographe toulousain (1890-1938) a effectué de nombreux reportages dans les années 1920-1930 à Toulouse, dont un sur la reconstruction du quatrième pont Saint-Pierre entre 1927 et 1930. Ses photographies sont dans le domaine public. Il est précédé de 4 photos anonymes du pont édifié en 1877.
Avons-nous le droit de nous réjouir du décès d'un auteur ? Cette attitude n'est sans doute pas politiquement correcte mais, pour un gestionnaire d'images, quel soulagement de découvrir que le décès d'un auteur est intervenu depuis plus de 70 ans. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il donne la possibilité à quiconque d'utiliser librement ses œuvres et de leur offrir ainsi une seconde jeunesse ?
Une image qui tombe (à cause de la perte des droits), qui entre (grâce à l'open data) ou qui s'élève (ascension symbolique) dans le domaine public, s'offre à tous. Chacun peut se l'approprier, jouer avec et concevoir de nouvelles œuvres, ou la partager pour la faire rayonner avec plus d'éclat. Elle joue pleinement son rôle de vecteur de diffusion de la connaissance.
Toutefois, elle sera toujours la création de son auteur, bénéficiaire à perpétuité du droit moral qui impose de respecter sa paternité. L'usage, qui peut s'apparenter à une courtoisie naturelle, est, ainsi, de toujours mentionner l'auteur et sa qualité.
A saisir quelques images déjà promues... dans le domaine public, par un geste de diffusion, d'information ou de médiation du patrimoine archivistique.
La photo d'Eugène Trutat dans le bon sens...
L'exposition Toulouse en vue(s) 1515-2015 s'est achevée le 10 janvier 2016. Qu'à cela ne tienne, voici l'album en ligne.
Si vous avez vu l'exposition, ne cherchez pas car vous ne retrouverez pas tous les documents présentés dans l'exposition. Problème de droits éventuels mais aussi question d'échelle... Avec les plans, c'est toujours une question d'échelle. En revanche, nous espérons que vous prendrez plaisir à parcourir les plans que nous vous proposons.
Des plans à utiliser librement !
Changement de régime... Quel sujet mettre au menu tout en gardant la ligne ? Les délibérations numérisées et accessibles sur notre site internet ? Des documents iconographiques vous dévoilant des menus qui risquent fort de vous perdre la ligne ? Mais en fait, quelle période illustre plus le changement institutionnel en France que la Révolution française ? Fouillons un peu dans nos fonds pour dénicher la pépite en ligne...
Nul besoin d'aller chercher dans les fonds de 1789 pour trouver une mention de cette période révolutionnaire. Le fonds « Charlie » de Toulouse, en ligne depuis le 5 janvier, offre une vision de l'histoire immédiate assez étonnante. Un regard particulier porté sur l'actualité, des témoignages poignants et notamment un dessin qui associe la guerre des Gaules, la Révolution de 1789, la Commune de Paris de 1871, mai 1968 et Charlie - celui du livre-jeux et le journal satirique !
Qui pense encore que les archives sont des vieux papiers poussiéreux ?
Vous voulez être tendance pour les fêtes ? Tentez le coloriage, c'est redevenu à la mode !
Et comment vous amuser tout en partant à la découverte de Toulouse ? Allez-voir Toulouse en vue(s) 1515-2015, l'exposition des Archives qui se tient au Couvent des Jacobins jusqu'au 10 janvier 2016 ! Vous pourrez vous promener dans le temps et l'espace de la ville et colorier dans l'espace pédagogique : 5 jeux sont à votre disposition. Vous aurez même la possibilité de dessiner sur un mur...
Vous n'habitez pas près de Toulouse et vous n'avez pas la possibilité de venir d'ici la fin de l'exposition ? Un petit cadeau pour vous : Vole au-dessus de Toulouse, un plan à colorier et pour jouer.
En supplément, la reproduction de l'original libre de droit à télécharger.
Bonnes fêtes de fin d'année et donnez de la couleur à votre vie !
PS : si vous êtes fans de plans, ce dossier est pour vous...
Maîtresse d'école, écrivain, journaliste... mon objectif changeait sans cesse au gré de mes lectures, de mes rencontres et de la vie. Tout ça pour devenir... archiviste. Un choix tardif, certes, mais une vocation pour sûr !
Archiviste ? Une profession qui a pour mission de collecter les sources de l'histoire et de la preuve administrative, d'organiser et de décrire ces matériaux documentaires, de les préserver pour transmettre un patrimoine commun aux générations actuelles et futures et le partager avec le plus grand nombre. Quelle chance d'exercer un si beau métier, non ?
Dans tous les cas, le point commun entre ces différentes options envisagées : transmettre, créer, informer.
Résultat de plusieurs mois de travail de deux personnes, la transcription de la liste a été complétée et corrigée grâce aux informations en ligne sur MémorialGenWeb, le livre d'or de Toulouse aux Archives nationales, Grand Mémorial, Mémoire des hommes et les journaux de marche et opération des corps de troupe, les registres matricules des Archives départementales, en particulier celles de la Haute-Garonne, le Géoportail - une mine pour localiser des bois ou autres lieux en France-, ainsi que tous les sites permettant de mieux connaître les lieux de combat de la Grande Guerre et les communes françaises et étrangères.
Un grand merci à tous ceux qui participent à la transmission du patrimoine et facilitent leur accès en ligne !
Toulouse, comme toutes les villes de France, a payé un lourd tribut lors de la guerre de 1914-1918. On en trouve la trace dans les fonds d'archives de la ville et les archives privées collectées au cours des années, et particulièrement suite à la Grande Collecte organisée dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale. Dossiers, photographies, cartes postales, cartes et plans, ouvrages ou périodiques, autant de documents qui témoignent de cette guerre.
Les morts pour la France ont été officiellement recensés et leurs noms sont pour la plupart inscrits sur les monuments commémoratifs. Quant aux blessés et invalides, il est plus difficile d'en prendre la mesure. Quelques ressources nominatives numérisées donnent un aperçu du nombre des Toulousains blessés, disparus ou morts pendant cet épisode tragique. Elle sont consultables en ligne dans la base de données dans la rubrique « GUERRE DE 1914-1918 » des registres numérisés :
Les documents iconographiques, quant à eux, mettent en image les épreuves vécues par les poilus et leur vie quotidienne.
Laquelle ? Des cartes et plans, on en trouve à la pelle dans les fonds des Archives de Toulouse !
C'est d'ailleurs la matière principale de l'exposition Toulouse en vue(s) 1515-2015 qui se propose de conter l'histoire de la représentation de la ville sur 500 ans.
Une sélection de quelques vues ou plans de 1493 à 1950 vous est également proposée sur notre site internet pour découvrir Toulouse par ses plans.
Cette sélection ne représente qu'une petite partie de la documentation disponible dans la base de données des Archives, que l'on consulte les dossiers ou les documents iconographiques, les plans ne manquent pas.
Et bien sûr sans oublier Urban-Hist qui a l'ambition d'offrir une carte interactive permettant de prendre connaissance du patrimoine toulousain...
Les Archives de Toulouse sont heureuses de vous informer que de nombreux documents sont venus enrichir leur base de données et sont accessibles sur internet :
► l'état civil de 1913 (rappel : vous pouvez faire des recherches généalogiques depuis le 16e siècle jusqu'en 1913 !) ;
► des registres des engagements volontaires (1880-1918) ;
► des registres de délibérations du conseil municipal (1374-1923 et 1879-1969 avec le Bulletin municipal de la ville de Toulouse).
En outre, 1100 plans d'architecture et de la ville ainsi que des affiches ont été ajoutés dans la base ce qui vous permet de consulter plus de 45 000 documents iconographiques en ligne.
Mais comment faisait-on avant ? Bonne navigation !