Arcanes, la lettre


Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...

EN LIGNE


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Rue du 10 Avril – Visiteurs se dirigeant vers l’Observatoire pour la visite dominicale, 1908. Emile Espy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Num1/103.

Passe, passera ?


septembre 2024

Les Journées européennes du Patrimoine consacrées cette année au « Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions » et au « Patrimoine maritime » arrivent à grands pas ! A cette occasion, les Archives de Toulouse vous ouvrent en grand les portes de l’ancien réservoir d’eau de Périole qui, depuis 1995, est transformé en lieu de conservation.

Les samedi 21 et dimanche 22 septembre prochains, nous vous donnons rendez-vous à l’accueil des Archives : de 9h20 à 11h50, puis de 13h50 à 16h50 (dernier départ), nous aurons le plaisir de vous remettre votre « pass » pour découvrir l’envers du décor et parcourir ce bâtiment d’exception au cours de visites commentées.

Vous pourrez également participer à l’un de nos ateliers : « En(quête) d’images, sur les pas du photographe Marius Bergé », « Mort ou vif : itinéraire d’un tueur – 1700-1709, les chroniques d’une décade sanglante », découvrir le travail de la restauratrice des Archives ou encore assister à la présentation du fonds photographique Jean Dieuzaide.

Pas besoin de passe cependant pour déambuler parmi les panneaux de notre exposition dédiée au parcours et au génie de Pierre-Paul Riquet, concepteur et entrepreneur du Canal Royal de Languedoc ; exposition qui s’inscrit doublement dans la thématique. Le programme de ces journées est bien évidemment détaillé sur notre site que nous ne saurons trop vous conseiller de consulter !

2016, Archiviste cherchant un document demandé en salle de lecture. Stéphanie Renard – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num/nc.

Désolé, aucune fiche ne correspond à votre recherche !


juillet-août 2024

Quelle frustration, lorsque l’on cherche un document sur notre base de données, de voir cette ligne s’afficher ; je compatis, cela m’arrive aussi. Voici quelques exemples que nous rencontrons parfois : 

“Je cherche l’acte de naissance de ma grand-mère, le 14 novembre 1925.” 

-> Aïe, les registres sont conservés par le service de l’Etat civil, qui nous les verse au bout de cent ans, puis nous les faisons numériser pour les rendre accessibles. L’année 1925 devrait donc être disponible courant 2026. 

“Peut-être aurai-je davantage de chance avec l’acte de naissance de son père, le 8 avril 1892. Non ? C’est étrange, je suis absolument certaine de la date et de l’orthographe...”  

-> Il possible qu’il ne soit pas sur la commune de Toulouse. Tentez votre chance aux Archives départementales. 

“Nous projetons d’acheter une maison construite en 1967 à Toulouse et avons besoin de consulter les plans, mais nous ne les trouvons pas.” 

-> Le module “Autorisations d’urbanisme” devrait vous aider, pensez à explorer aussi les modes de recherche Avancé et Expert. Ayez toutefois à l’esprit que le contenu des permis de construire n’est consultable qu’en salle de lecture. 

Et parfois, en effet, les documents recherchés ne sont pas dans la base de données parce qu’ils ne sont pas encore traités, pas encore versés, pas encore décrits, non accessibles, ont dépassé leur durée limite de conservation et ont été éliminés, ou tout simplement parce qu’ils n’existent pas.  

N’hésitez pas à nous contacter ou même à venir en salle de lecture, du lundi au vendredi de 9h à 13h, nous nous ferons un plaisir de vous accompagner dans votre recherche. 

Toulouse. Octobre 1949. Agent de police assis sur un muret. Négatif N&B, 6 × 4,5 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 30Fi175 (détail).

Voyage au bout de l’ennui


juin 2024

 

À observer le visage de l’agent de police nonchalamment assis sur le petit muret devant nous, la nuit semble bien longue… même si les képis, bâtons et panneaux réfléchissants apportent quelques touches de lumière dans cette rue bien sombre. Pour le voyage, deux destinations s’offrent à nous : Agen ou Albi, mais finalement peu importe où nous irons tant que la route est belle et riche de rencontres.

D’ailleurs, flâner au gré des occasions qui se présentent peut nous offrir de belles découvertes... c’est aussi vrai pour notre base de données : avez-vous déjà essayé de découvrir nos images numérisées en utilisant l’éphéméride ou les sélections thématiques proposées ? De vous familiariser avec notre collection d’ouvrages anciens en parcourant la page dédiée à la réserve ? De compléter votre histoire familiale en farfouillant dans nos ressources généalogiques ?

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à le tenter : on ne sait jamais, sur un malentendu, vous y trouverez peut-être ce que vous ne cherchiez pas mais qui vous manquait tout de même…alors bon voyage !

Plateau du jeu des oies du Capitole - Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Les oies du Capitole


mai 2024
Et si, pour terminer la lecture de votre lettre d’information préférée, vous vous laissiez tenter par un petit jeu ? Celui que je vous propose ne nécessite ni ballon rond ni pelouse, mais plutôt deux dés et un pion par joueur. Il se joue à plusieurs car c’est bien plus amusant. Bien que son nom puisse évoquer la Ville Éternelle, il est fondamentalement toulousain et les 48 cases de son plateau sont toutes illustrées par des documents conservés aux Archives de Toulouse. Son objectif est simple : atteindre en premier la place du Capitole, au terme d’un parcours dans la Ville Rose semé d’embûches, où se côtoient des oies, des personnages connus et des endroits insolites. Et pour corser un peu le tout, des questions bonus peuvent vous être posées sur certaines cases : en cas de bonne réponse, vous gagnez le droit de relancer les dés. Alors, prêts à vous lancer ?
 
► Règles du jeu ► Plateau de jeu ► Questions Bonus (et leurs réponses) ► Version « interactive »
Angoulême (Charentes). 1968. Un rédacteur au travail. Jean-Paul Escalettes – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 42Fi3602.

Histoire du soir


avril 2024

Il était une fois un homme qui vivait dans le grenier d’une toute petite maison au milieu de piles de vieux papiers qu’il triait le soir, à la lueur de la bougie, ses petites lunettes rondes au bout de son nez. La journée, il explorait des souterrains en quête d’idées. Il rêvait de devenir un grand personnage, de ceux dont l’Histoire se souvient et il cherchait dans les sous-sols humides des traces d’un passé encore inconnu qui lui permettraient de devenir célèbre et riche.

Un jour qu’il errait avec sa lampe frontale dans un lieu qu’il n’avait pas encore exploré, il poussa une porte et se retrouva dans une pièce accueillante où l’éclairage le guidait vers un fauteuil confortable. S’approchant, il découvrit un bureau et un ordinateur dont l’écran affichait la page d’accueil de la base de données des Archives municipales de Toulouse. Intrigué, il posa sa frontale, son sac, et s’installa. Rapidement il naviguait entre les fonds anciens et contemporains, surfant sur les notices d’ouvrages, téléchargeant des photographies. Lorsqu’il découvrit UrbanHist, son enthousiasme approcha le délire euphorique. Il avait trouvé le graal, un gisement de matière brute qu’il ne lui restait qu’à interpréter pour en faire des kilomètres d’histoires. Il allait devenir écrivain et il puiserait dans les fonds l’inspiration qui lui faisait tant défaut.

En voyant les photos de la construction de l’école de son enfance il pensait déjà à des contes avec des personnages terribles. A moins qu’il ne les utilise pour ses polars, qu’il enrichirait certainement avec Meurtres à la carte. Mais pour ne pas se restreindre à un public trop sanguinaire il élargirait aux histoires à dormir debout, il trouverait bien un fantôme ou deux pour alléguer ses dires. En cas d’insuccès, il savait que la grande Histoire lui assurerait un fonds de commerce non négligeable et qu’il pourrait ensuite s’endormir avec des histoires de gros sous. Voire de très gros sous. Chassée au galop, l’histoire naturelle reviendrait sur le devant de la scène et, sous une clameur unanime, il s’en irait se reposer sur une péniche du canal où le bercement des clapotis lui permettrait d’alimenter ses histoires d’eau. Ces pensées lui faisaient tourner la tête, il se sentait ivre tel un bateau pris dans un maelstrom de données. Son avenir était assuré, il quitterait son grenier dès le lendemain et viendrait nous rendre visite en salle de lecture après la réouverture, à partir du 27 mai 2024. 

Bain de mer en famille. Début du 20e siècle. Négatif N&B sur verre, 9 × 12 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi1579 (détail).

Grenouiller


mars 2024
Verbe intransitif. Familier. Se baigner, barboter dans l’eau.

C’est un peu ce que me donne envie de faire de faire le thème de ce mois-ci… : me plonger tranquillement dans les profondeurs de notre base de données, à la recherche d’une nouvelle idée, et remonter incidemment quelques trésors ensevelis du fond de la mare. Tout comme dans le grand classique de Disney, l’inégalable Merlin l’enchanteur, la grenouille se plaît à taquiner le jeune Arthur, alors transformé en petit poisson pour les besoins de la leçon du jour, voyons un peu ce que nous avons pu remonter dans nos filets, une fois les eaux redevenues calmes : une carte de visite illustrée, une photographie qui n’est pas encore numérisée, un article de presse publié dans un journal satirique réputé, et si l’on élargit encore un peu le cercle des batraciens concernés, un roman historique enflammé, à plus d’un titre semble-t-il. Une pêche miraculeuse, en somme.
Toulouse. Eldorado. Skating-concert. 150 allée de Barcelone, vers 1910. Personnages posant en patins à roulettes sur la piste de skating, vue d'ensemble. Carte postale N&B, 9 x 14 cm - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi5331 (détail).

Une bonne occasion de faire la fête


février 2024
Pour paraphraser le slogan d'une célèbre marque automobile française à propos d'un de ses modèles phares, on pourrait dire de cette newsletter que c'est « un sacré numéro ! ». Nous n'en sommes cependant qu'à la 150e édition ; ils nous en manque encore 55 pour tenir véritablement la comparaison. Mais au rythme où vont les choses, on peut raisonnablement espérer y arriver dans cinq ans et vous compter parmi nous dans cette aventure… Alors célébrons dès maintenant les 16 ans d'existence de cette collection de petits billets mensuels (autrefois bimestriels) et réjouissons-nous d'y trouver de quoi titiller notre curiosité.

Quelles que soient vos rubriques préférées, sachez que vous pouvez accéder depuis notre site internet aux anciens articles parus dans Arcanes. Il vous suffit de remonter le fil des publications ou de tenter votre chance avec un outil de recherche (comme le raccourci clavier CTRL+F), et tous les contenus inimitables jamais publiés par une joyeuse bande d'hurluberlus adeptes des archives et du patrimoine sont désormais à votre portée : éditos, zoom sur, dans les fonds, les coulisses, dans ma rue, sous les pavés ou en ligne, tout est là. Vous n'avez plus qu'à vous lancer !

Parlant de çà (et de faire la fête), j'irai bien tester la piste de skating de l'Eldorado, en écoutant jouer l'orchestre… pas vous ? Allez, rendez-vous au 150 (un nombre décidément d'actualité) allées de Barcelone : mettez vos plus beaux atours, chaussez vos plus beaux patins, on n'attend plus que vous !
De l'usine JOB à l'Espace JOB : vidéo de présentation de témoignages. Sylvain Bourjac, Julien Rondeau et Anaëlle Guérin - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 3Num42 [arrêt sur image à 3:27].

Good job


janvier 2024
Saviez-vous qu’au-delà des documents sur papier ou sur parchemin, sur film ou sur plaque de verre, sur calque ou sur tissu, versés par l’administration municipale ou confiés (donnés, vendus, déposés) par des particuliers, des entreprises ou des associations, nous conservons également des témoignages ? Ceux de vraies personnes, que l’on peut même voir bien vivantes, avec leurs expressions, leurs sourires, leurs souvenirs. Elles ont accepté de se raconter en se prêtant au jeu des questions d’une équipe de professionnels, pour conserver et transmettre le mieux possible leurs histoires, leurs mémoires.

Les Archives de Toulouse se sont en effet lancées dans la collecte de témoignages oraux (en 2015 avec Maurice Prin, ancien conservateur du couvent des Jacobins) puis filmés (dès 2017, avec l’agence d’architectes Atelier 13, les collaborateurs de Jean Dieuzaide et l’ancienne usine papetière JOB). Depuis, de nouvelles campagnes de collecte ont eu lieu : en 2020, sur l’exil républicain espagnol ; en 2021, sur le quartier Marengo ; en 2022, sur l’intercommunalité toulousaine.

À chaque fois, des recherches et une préparation minutieuse ont été nécessaires afin de garantir le bon déroulement et la qualité des témoignages. Car il ne s’agit pas juste de raconter des souvenirs : si l’entretien doit être conduit avec empathie et justesse, il faut également que le témoin soit « digne de confiance », que ce qu’il dise soit pertinent et fiable, corroboré par d’autres sources documentaires. C’est ce qu’explique très bien Florence Descamps dans son ouvrage de référence L’historien, l'archiviste et le magnétophone.

Pour en revenir à JOB, nous disposons désormais de sept témoignages, très complémentaires, qui nous éclairent sur le fonctionnement de l’usine, les luttes syndicales qui ont eu lieu de 1995 à 2001, puis la création de l’Espace Job. Et si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas : c’est par ici !
Pamiers (Ariège), 18 septembre 1955. Motard portant sur sa moto une jeune fille, qui fait un signe de la main. Émile Godefroy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1928 (détail).

À tantôt *


décembre 2023
Et nous voici donc arrivés à la fin de l’année : l’heure des bilans, parfois des au-revoir, et aussi des nouvelles résolutions pour le nouvel an. Un moment d’introspection peut-être délicat, souvent bienvenu, qui va ensuite nous permettre d’aller plus sereinement de l’avant (en Avent ?). C’est également, j’en ai bien peur, un moment de fatigue assez intense et d’humour au ras des pâquerettes… mais que serait votre lettre d’information préférée sans jeux de mots ni calembours ?

L’année 2023 a été bien remplie, on s’est pas ennuyé. Les Samedis des Archives ont rencontré un franc succès et l’exposition sur André Cros a même joué les prolongations. Nous sommes devenus un lieu de tournage prisé, grâce à quoi nous avons enfin retrouvé notre tête. Une bonne chose de faite !

Mais cette fin du mois de décembre signe aussi le départ de collègues voguant vers de nouveaux horizons (parisien, gersois ou, beaucoup plus proche de nous, métropolitain). Nous leur souhaitons bon vent et bonne continuation.

À toutes et tous, que l’année à venir vous apporte de beaux projets (de notre côté, nous n’en manquons pas) et de belles réussites. Et rendez-vous l’année prochaine (en ligne ou en salle de lecture) pour de nouvelles aventures…

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* Pour celles et ceux qui s’interrogent sur le titre de ce billet, il s’agit là d’un clin d’œil à mon patois natal, qui se parle, comme vous l’aurez compris, très loin au nord de la Garonne.
Archives municipales. 29 juillet 2016. Extérieur du bâtiment. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num13/17.

Visiter les Archives


novembre 2023
Si vous rêvez de venir nous voir (ou plutôt nos magasins d’archives), de descendre dans les sous-sols et de parcourir le réservoir de Périole (en bonne compagnie bien entendu), les occasions sont, il faut bien le reconnaître, assez limitées : hormis lors des Journées européennes du patrimoine, les visites à destination du grand public sont exceptionnelles. C’est ainsi.

Il existe toutefois une alternative virtuelle, accessible depuis votre canapé (si tant est que vous puissiez de là accéder à notre base de données). Deux reportages photographiques ont en effet été réalisés en 2016, l’un consacré à notre magnifique bâtiment, l’autre à notre splendide équipe, et mis en ligne à disposition de tous. Cela ne remplace évidemment pas une déambulation réelle au milieu des rayonnages mobiles, ponctuée de grincements de manivelle et de l’odeur de vieux papiers, mais cela donne tout de même un bon aperçu de l’endroit mythique que nous occupons…

Vous aurez ainsi l’occasion d’approcher Neptune, d’observer de près des jauges de remplissage transformées en lampadaires, de vous extasier sur des tubes à section carrée (ou bien ronde), de slalomer au milieu des meubles à plans, de découvrir des grappes de sceaux et peut-être même d’entr’apercevoir un ou une archiviste au détour d’un couloir.

Alors, n’hésitez plus : attrapez votre plus belle souris et commencez la visite !
Photo de famille. Années 1920-1930. Groupe de six femmes d'âge différent (et une poupée), en studio. Négatif N&B sur verre, 13 × 18 cm. Alexandre et René Gril - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 34Fi143 (détail).

Chercher l’intrus


octobre 2023
Quand on classe des documents d’archives, ou que l’on partage des instruments de recherche en ligne, il est souvent d’usage de regrouper certains éléments entre eux : ceux qui relèvent d’une même catégorie, ceux qui ont une thématique commune, ceux qui (pour une raison ou pour une autre) vont bien ensemble. Mais cette méthode, qui a depuis longtemps fait ses preuves, comporte une faille existentielle : que faire des « intrus », de ce qui ne rentre pas dans les cases pré-établies ? C’est là toute la beauté du processus… car, à un moment, si l’on veut être rigoureux, on est bien obligé de faire rentrer des ronds dans des carrés, de trouver des points communs au-delà des différences manifestes. Et c’est aussi cela être archiviste : se détacher du niveau le plus petit pour obtenir la vision d’ensemble, un peu comme entrevoir le motif d’un puzzle de 5 000 pièces avant de les avoir toutes placées correctement. Un défi de taille.

Dans cet état d’esprit, l’intrus devient souvent la première occurrence d’une nouvelle catégorie, le grain de sable qui vient remettre en question un plan soigneusement organisé. Il arrive aussi, de temps en temps, que l’intrus reste seul, véritablement exclu de tout regroupement. Et là, c’est un constat d’échec : il faut se rendre à l’évidence, on ne pourra pas l’intégrer discrètement. Il faudra l’affubler d’un petit nom de type « divers », le placer à la fin de notre plan de classement si réussi par ailleurs, afficher à la face du monde qu’il ne rentre dans aucune des cases que nous avons identifiées.

Et pourtant… même s’il est rassurant de maîtriser le cadre, force est de constater qu’il y a toujours une part d’inattendu et d’imprévisible dans toute chose. Avoir la souplesse (et la sagesse) de l’accueillir au mieux est une force, qui nous ouvre à de plus grandes richesses. Le tout est de savoir les voir, un peu comme dans la vie.
La grande plage de Biarritz, 1900-1915. Pierre Henri Désiré Laffont - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 18Fi194 (détail).

Jouer les touristes


septembre 2023
Il n’est pas certain que la visite des centres d’archives durant la période estivale suscite un engouement touristique aussi grand que celle des bords de mer, de la campagne ou de la montagne, il faut bien le reconnaître. Hormis peut-être pour les mordus de généalogie, qui choisissent leur destination en fonction de l’endroit où leur arrière-grand-papy s’est marié (« parce que, en fait, l’acte de mariage de 1895 est certes intéressant mais ce serait quand même drôlement chouette de retrouver la maison où il a vécu ») ou qui recherchent un peu de fraîcheur en période de canicule.

Pourtant, il y a de nombreuses choses à découvrir aux Archives, et même de quoi préparer son voyage : des guides touristiques, des cartes postales (écrites ou non), des récits d’aventures, des (photos de) paysages inspirants. De quoi se forger déjà quelques souvenirs… en attendant de s’y rendre en vrai.

Alors, si vous faîtes partie de ceux qui partent quand la majorité revient, ou que vous souhaitez vous dépayser à moindres frais, n’hésitez pas à nous rendre visite : sur place ou à emporter (mais en copie uniquement), et même à distance, l’insolite et l’inattendu sont à votre portée !
Copie d’écran de la page d’accès à la base de données en ligne. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

En salle de lecture (virtuelle)


juillet-août 2023
En attendant la réouverture de notre salle de lecture « en dur » (celle qui contient des tables, des chaises et même une banque d’accueil), laissez-vous tenter par notre base de données en ligne ou salle de lecture virtuelle : vous pourrez y rechercher des documents, peut-être même les consulter sur votre écran et les télécharger, le tout depuis chez vous.

Rien ne remplace évidemment le contact humain et l’accueil personnalisé que nous nous efforçons de vous offrir quand vous venez à notre rencontre. Et pour les recherches les plus complexes, qui ne pourront attendre la réouverture en août, il vaudra peut-être mieux nous envoyer un message, de préférence circonstancié, à archives@mairie-toulouse.fr : nos équipes, toujours mobilisées malgré la période estivale et la fermeture au public, tenteront d’y répondre le mieux possible et de vous apporter les éléments qui vous sont utiles.

Il n’en reste pas moins que les ressources des Archives de Toulouse disponibles en ligne sont toujours plus nombreuses et, nous y travaillons, plus facilement accessibles. Nous espérons donc qu’elles pourront répondre, au moins en partie, à vos urgences archivistiques de ce mois de juillet.
Entre 1871 et 1877. Portrait en pied de deux fillettes habillées de la même façon, à côté d'une chèvre empaillée sur fond de décor bucolique peint. Photographie N&B collée sur carton, format du tirage : 8,8 × 5,5 cm. - PROVOST, Antonin et Joseph - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi660 (détail).

Plus que centenaires… sans être gâtés


juin 2023
Si le temps qui passe atténue les douleurs, embellit les souvenirs ou nous rend plus sages (cela reste à prouver), il a également une fâcheuse tendance à abîmer les choses auxquelles on tient. Et les archivistes en sont souvent les témoins. C’est pour cela qu’ils s’échinent à conditionner les documents dans des matériaux adaptés, qu’ils scrutent les courbes de taux d’humidité ou de température, qu’ils surveillent les manipulations en salle de lecture, ou qu’ils s’inquiètent du nombre d’heures d’exposition à la lumière de telle ou telle gravure. Ils savent que le temps peut être un allié précieux ou un ennemi redoutable.

Et pour contrer ses effets néfastes, ils ont une arme (de moins en moins) secrète : la numérisation ! C’est ainsi que tous les ans de nombreux documents sont envoyés chez un prestataire agréé pour y être photographiés sous leur meilleur profil. À leur retour, ils sont à la fois exposés aux yeux de tous sur notre base de données, mis en vitrine virtuellement pour montrer combien ils sont beaux et intéressants, mais également soigneusement rangés sur leurs tablettes respectives, obtenant alors un repos bien mérité.

C’est ce qui vient de se produire pour les registres d’état civil de 1921. Ils sont désormais numérisés et accessibles en ligne. Nous avons même profité de l’occasion pour « relooker » la page qui leur est dédiée. N’hésitez pas à aller les admirer de (très) près : ils n’attendent plus que vous.
Intérieur d'un appartement ou d’un hôtel toulousain. 17 mars 1970. Plan rapproché de face de l'acteur/chanteur Henri Salvador, tenant entre ses mains un ananas et faisant une grimace, lors d'une interview pour la sortie du film "Et que ça saute !". Photographie N&B, négatif, 2,4 × 3,6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi2546.

Cinq fruits et légumes…


mai 2023
Ou pas. Si comme moi (et peut-être aussi Henri, au vu de sa grimace), l’injonction à vous sustenter de végétaux un certain nombre de fois dans votre journée vous agace, passez votre chemin. Car cette chronique vous fera croiser une pomme, des noix, une pêche, des fraises et du raisin, une poire, une cerise et, bien sûr, un ananas. De quoi faire une belle salade

Si, toutefois, une nourriture plus métaphorique vous tente, alors n’hésitez pas : venez picorer dans notre base de données en ligne et y grappiller des informations en tout genre ! Ressources généalogiques, permis de construire, délibérations du conseil municipal, procédures criminelles du XVIIIe siècle, et bien d’autres documents d’archives vous y attendent. Leur accessibilité, continuellement améliorée, est le fruit du travail de notre équipe d’archivistes. Et on espère que la récolte sera bonne…

Enfin, pour vous mettre l’eau à la bouche, nous ne pouvons résister à la tentation de vous présenter notre dernier projet : la mise à disposition de la correspondance de la Marquise de Livry et de la Présidente Dubourg (ou comment deux dames du monde échangent potins et nouvelles sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI). Un premier niveau d’accès aux lettres, par année, est désormais possible ; un second niveau, encore plus précis, sera quant à lui développé dans les mois à venir. Affaire à suivre…
Hôtel de Ville, place du Capitole. 18 avril 1986. Vue de Dominique Baudis, maire de Toulouse, dans le Salon rouge, sablant le champagne avec le groupe de chanteurs "Gold" réalisé lors d'un reportage sur la remise d'un disque d'or aux cinq musiciens du groupe (Lucien Crémadès, Alain Llorca, Bernard Mazauric, Étienne Salvador et Émile Wandelmer). Photographie N&B, 15 × 21 cm. Pôle Image de la Direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi72/15 (détail).

Disque d’or


avril 2023
C’est l'histoire d’un groupe de musiciens tarnais des années 80, dont le nom ressemblait à l’origine à celui d'un méchant des films de James Bond (vous savez, celui qui veut cambrioler Fort Knox), et qui, une fois raccourci, gagna en succès et se rêva « un peu plus près des étoiles » : Gold. Un nom sacrément prédestiné pour obtenir un disque d’or… célébré (avec modération néanmoins) en compagnie du maire de Toulouse Dominique Baudis dans le salon rouge du Capitole.

On ne sait pas si à cette occasion le maire et les musiciens évoquèrent la capitale du Liban chère au cœur de l’édile toulousain, mais on ne peut s'empêcher de remarquer que c'est cette même année que sortit « Ville de Lumière » en hommage à Beyrouth, meurtrie par la guerre civile.
Et c'est à Toulouse, dans le mythique studio Condorcet, situé à l’époque rue Matabiau puis avenue de Lyon, aujourd’hui disparu, que le groupe enregistra son deuxième album et certains de ses plus grands tubes, comme « Capitaine abandonné » ou « Laissez-nous chanter ».

Nostalgie d'une époque où les coupes mulets et le Top 50 rythmaient le quotidien… et, petite dédicace à notre collègue brésilienne dont le rire est bien souvent contagieux.
Prise de vue d'un plongeon de M. Tourbier dans le bassin de natation à Amiens (Somme). 18 juillet 1915. Négatif N&B sur plaque de verre, 4,5 × 10,7 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi149 (détail).

Se jeter à l’eau


mars 2023
À l’heure où le réchauffement climatique nous rattrape inexorablement, laissant les nappes phréatiques et les rivières désespérément basses à l’arrivée du printemps, il est pourtant une activité qui délasse autant qu’elle muscle, qui se joue entre les lignes ou en eau libre, qui évoque l’été tout en usant de bassins nordiques : la natation. Traditionnelle, artistique (autrefois synchronisée), avec ou sans (mono) palmes ou bonnets, en équipes (de water-polo, à défaut d’aqua-poney), elle peut s’exercer à tout âge, en mer, en rivière ou en piscine. De quoi trouver le moyen de se jeter à l’eau

Et question piscines, la ville de Toulouse en a tout de même quelques-unes, certaines plus « mythiques » que d’autres. De bons nageurs aussi, des champions reconnus mêmes, et des clubs qui ont marqué l’histoire de ce sport.
Bref, de quoi plonger dans le grand bain sans crainte de s’y briser les os…
Vue d’un sceau du parlement de Toulouse, enchâssé dans son enveloppe protectrice de parchemin – déjà recyclé. 2016. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/70 (détail).

Avers & Revers


février 2023
Autant vous le dire tout de suite, dans cette chronique, il ne s’agira ni de métavers, ni de multivers, ni même de couture, de tennis ou de poésie... Non, c’est bien de sigillographie dont nous allons parler : de sceaux, de bulles, de cire, de plomb, de moulages, de doubles ou simples queues. Car saviez-vous que les Archives de Toulouse conservent près de 630 sceaux, tous décrits dans notre base de données ? Parmi lesquels deux bulles papales ou molybdobulles ?

Pour chaque sceau, une notice détaillée vous informe du nom du sigillant, de la date et de la nature de l’acte sur lequel il est apposé et des annonces, si elles subsistent. Puis vient la description de ce qu'on nommeavers (c’est-à-dire le côté qui recueille l’empreinte du sceau principal) et de sonrevers (autrement dit l’autre côté, celui qui reçoit l’empreinte du contre-sceau éventuel), car les sceaux voyagent souvent par paires… On y trouve des informations liées aux formes, aux dimensions, aux matières et aux couleurs des différents éléments qui le composent (comme la cire ou le mode des attaches), son type (institutionnel, royal, personnel ou ecclésiastique) et ce qu’il représente.

Et si ces collections, pourtant très riches, sont souvent méconnues, elles font toutefois l’objet d’études très poussées. Une base de données nationale, Sigilla, a même été élaborée par plusieurs chercheurs en histoire médiévale, en histoire de l’art et en emblématique. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à y faire un saut… !
Stadium municipal de Toulouse, 11 mai 1975. Cliché pris lors de la finale du championnat de France de rugby à XIII où l'équipe du Toulouse Olympique XIII a gagné contre l'équipe de l'AS Saint-Estève. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi573 (détail).

Bain de boue


janvier 2023
Après la fatigue et les excès des fêtes, rien de tel qu’un petit enveloppement d’argile pour se requinquer ! Ou pas. À vrai dire, je ne suis pas persuadée que cela suffise, ni que me traîner dans la boue, volontairement en plus, m’apporte ce que je recherche pour cette nouvelle année. Pourtant, il est certaines taches / tâches dont on porte fièrement la trace, et qui nous emplissent d’estime pour nous-mêmes, et parfois aussi pour d’autres. Ce n’est déjà pas si mal…

Enfin bref, pour en revenir au sujet qui nous intéresse, à savoir la pélothérapie (le soin par bain de boue), ou plus généralement le thermalisme, saviez-vous qu’un recensement de l’inventaire régional mettait en valeur le patrimoine thermal des Pyrénées ? Que des revues anciennes, spécialisées dans ce domaine, avaient fait l’objet d’opérations ciblées de numérisation ? Et qu’elles avaient elles-mêmes bénéficié d’une valorisation sur les réseaux sociaux grâce à l’agence régionale du livre Occitanie Livre et Lecture ? Peut-être pas.

Mais vous savez désormais au moins une chose : qu’à défaut d’aimer la boue, je peux néanmoins m’y vautrer consciencieusement pour le plaisir d’une (on l’espère bonne) chronique...
Série n° 28. Bonne année. Carte de vœux représentant un paysage enneigé et une branche de houx. 1914-1916 Carte postale illustrée, 9 × 14 cm. Paris : Éditions Em. Brocherioux. JIM - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 86Fi328.

Six fonds


décembre 2022
Quand on est un rédacteur d’Arcanes, il y a des thématiques qui nous inspirent… et d’autres qui nous aspirent dans un abîme de perplexité. Et pour y remédier, il est quelquefois utile de revenir aux fondamentaux.

Focus donc ce mois-ci sur six fonds remarquables conservés aux Archives de Toulouse :
les procédures de la justice criminelle des capitouls,
les registres d’état civil,
les dossiers de l’ingénieur en chef de la direction des travaux,
les archives des Éditions Privat,
les clichés et accréditations du photographe de presse André Cros,
les maquettes d’architecture et d’urbanisme ;
de quoi, je l’espère, obtenir un aperçu de la diversité et de la richesse de nos ressources en quelques clics…

Et puisque l’année touche à sa fin, j’en profite également pour vous souhaiter de belles fêtes et vous présenter nos meilleurs vœux pour 2023 !
Copie d’écran de la base de données en ligne des Archives de Toulouse. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

En avoir plein la vue


novembre 2022
Comme vous le savez sûrement, les Archives de Toulouse conservent un grand nombre d’images, de différents types, formats, techniques ou supports. Près de 127 500 sont décrites dans notre base de données, près de 123 000 sont numérisées et disponibles en ligne. Joli score, n’est-ce pas ? Mais les chiffres ne font pas tout ; et peu importe que vous ayez de belles images à proposer, si personne ne sait où les regarder.
C’est là que notre rubrique prend toute sa place, en vous invitant à découvrir notre nouvelle page consacrée aux images numérisées ! Suivez le guide…

Vous recherchez une image en particulier ?
   Utilisez la barre de recherche spécialement dédiée à cet effet.
Vous ne savez pas par où commencer et/ou vous préférez vous laisser guider ?
   Piochez dans les réservoirs d’images mis à votre disposition.
Vous vous intéressez à la photographie et réutilisez des images libres de droits ?
   Venez explorer les fonds de photographes appartenant au domaine public
   ou qui ont autorisé la réutilisation de leurs œuvres.
Vous vous intéressez à l’histoire de Toulouse et appréciez les plans anciens ?
   Découvrez-en quelques-uns grâce à notre frise chronologique.

Et si après tout ça, vous n’en avez toujours pas plein la vue, il ne me restera plus qu’à changer de métier…
Bonne consultation !
[Caisses d'emballage Victor Douat]. 6 ou 10 rue du colonel Driant. Vers 1940. Les ouvriers posant devant l'entreprise. Vue d'ensemble. Carte postale photographique N&B, 9 × 14 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi4895 (détail).

Emballant emballage


octobre 2022
Dans le monde des archives, on parle plutôt de conditionnement, et ce dernier ne se fait pas à la légère. Car, pour garantir dans le temps la bonne conservation des supports et des informations, il est nécessaire de prendre certaines précautions mûrement réfléchies. Mais ce n’est pas de cela dont nous allons parler aujourd’hui… Non. Cette fois nous allons nous attarder sur un emballage bien différent : celui de la base de données des Archives de Toulouse.

Vous la connaissez bien. On vous y renvoie très souvent, car elle est à la fois notre outil de travail le plus complet, celui où l’on consigne toutes les informations nécessaires à la compréhension et à la recherche des documents, et à la fois notre première vitrine, celle où l’on vous invite à la consultation (en ligne ou sur place, selon la disponibilité du support). Il est donc important pour nous d’en soigner la présentation, la visibilité, la signalétique ; bref, de la rendre la plus accessible et la plus attrayante possible. Cela demande de remettre sans cesse l’ouvrage sur le métier, car les pratiques évoluent et les possibilités techniques aussi. L’exemple des autres est également une importante source d’inspiration et certaines institutions font souvent office de modèles en la matière.

Sans vous divulgâcher la surprise, vous aurez donc deviné que nous travaillons à une refonte de notre accès à la base de données, à un nouvel habillage (ou emballage) de nos ressources, afin d’en améliorer l’ergonomie. Mais cela demande du temps (et quelques ajustements techniques), il faudra donc patienter encore un peu avant d’en voir le résultat. Sachez toutefois que vous serez les premiers à le découvrir…
Cadastre du capitoulat de Saint-Étienne, ville. 1680-1690. Trente-quatrième moulon. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, CC126/34 (vue 33).

Totem


septembre 2022
Les archivistes sont des gens à part : ils aiment trier, ranger, éliminer ; ils savent organiser des courses de chariots ou des concours de montage de boîtes ; et ils peuvent passer des heures à réfléchir sur la pertinence d’un mot-clé ou la complexité d’une arborescence. Ce sont de drôles de « zèbres », qui se reconnaissent entre eux, se réunissent en groupes et sections, et se retrouvent tous les trois ans aux quatre coins du pays, pour partager leurs expériences et apprendre des grands sages... Bref, ils constituent une véritable tribu.

Ne leur manque donc plus qu’un animal-totem, pour affirmer à la face du monde leur identité profonde, un peu comme le lion des Gryffondors. Et c’est là le hic. Quel animal choisir ? Ce ne peut décemment pas être un rongeur ou un insecte xylophage, il y aurait conflit d’intérêt…

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le cadastre toulousain de 1680 peut, dans ces circonstances, être une source d’inspiration. Avec un peu d’imagination, et à la manière des formes reconnues dans les nuages, certains moulons du capitoulat de Saint-Étienne évoquent des animaux totémiques, plus ou moins prestigieux… Je vous propose donc pêle-mêle le cachalot, la tête d’oiseau, le hérisson, et mon préféré : l’éléphant (qui non seulement en impose, mais a également une bonne mémoire ☺). À votre tour maintenant de choisir le vôtre !
10 octobre 1975. Gros plan, au travers des marches d'un escalier, de la chanteuse soprano, Mady Mesplé. Cliché pris lors d'un récital dans la librairie Pierre Privat. Photographie N&B. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi2759 (détail).

Le chant des sirènes


juillet-août 2022

Aux Archives, chaque premier mercredi du mois, à midi pile ou presque, posés sur notre chaise à défaut d’être attachés au mât de misaine, nous profitons tout comme Ulysse du chant mélodieux de la sirène SAIP (système d’alerte et d’informations aux populations). Il faut dire que non seulement l’acoustique y est très bonne, mais le fait que le dispositif soit directement installé sur le toit du bâtiment ajoute encore à la netteté du signal…

Pour autant, ce n’est pas la seule mélodie que l’on puisse y écouter : saviez-vous par exemple que le maire de Toulouse Louis Bazerque avait enregistré une version de La Toulousaine de Louis Deffès en 1965 ? Que nous en conservions un exemplaire ? Et qu’il avait également « commis » un autre disque, six ans plus tard ? Peut-être pas… car il n’est pas donné à toutes les communes d’avoir des maires radiodiffusés. Et dans ce domaine, notre ville est même allée encore plus loin, avec un maire télégénique...

Enfin bref, il n’y a pas que le chant traditionnel ou le discours politique qui puissent résonner en nos murs : la musique classique et le chant lyrique figurent aussi dans nos fonds, comme ceux de Marguerite Canal ou de Mady Mesplé, parfois même enregistrés pour la postérité.

Et quant à ceux qui préfèrent les Rita Mitsouko (et il y en a), si les documents que nous conservons ne peuvent les aider à assouvir leur passion, ils pourront néanmoins se consoler en se rappelant que, grâce au festival Faites de l’image, Marcia Baïla a enchanté pendant deux jours le quotidien du tranquille Neptune… jusqu’à user la glotte des gentils guides postés tout près.

Banque régionale d'Escompte et de Crédit (BREC) à Blagnac, le 8 octobre 1971. Vue d'ensemble des agents de la banque expliquant aux gendarmes le déroulement du braquage survenu plus tôt. Photographie N&B, 6 × 6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi1107 (détail).

Prêt sur gages


juin 2022

Comme vous le savez déjà, aux Archives on n’emprunte pas, on consulte sur place. C’est encore la meilleure façon de permettre à tous d’accéder à « nos » documents, tout en les préservant le mieux possible. Mais il existe tout de même quelques exceptions… limitées, particulièrement encadrées et appuyées par de solides garanties : les prêts pour restauration, numérisation ou exposition.

Dans les deux premiers cas, les documents sont confiés à une entreprise qui procède à leur enlèvement dans le cadre d’un contrat dûment notifié, et assorti de pénalités (échelonnées et majorées) en cas de retard, défaut de manipulation ou de conditionnement, détérioration ou même destruction. Bien sûr, un document d’archives, unique et irremplaçable, ne se résume pas à une valeur d’assurance. Mais la balance bénéfices/risques reste positive : l’entreprise en question a tout intérêt à prendre grand soin de « nos » documents pour reconduire des marchés arrivés à échéance, convaincre de nouveaux clients, bénéficier d’une bonne réputation dans un milieu assez « feutré » ; et de l’autre côté, une fois restaurés et/ou numérisés, « nos » documents sont désormais prêts à affronter les prochaines décennies (voire les prochains siècles) avec sérénité (et nous avec). Un partenariat gagnant-gagnant.

Le prêt pour exposition relève quant à lui d’une toute autre catégorie : il fait voyager les documents pour les présenter à un public plus large que celui des Archives de Toulouse, et par la même occasion, faire rayonner l’institution un peu plus haut, un peu plus fort. Parfois, ce n’est pas (géographiquement) beaucoup plus loin : nous prêtons en effet régulièrement des documents à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, comme lors de l’exposition Émile Cartailhac (1845-1921). La vie toulousaine d’un illustre préhistorien. Parfois, le dépaysement est beaucoup plus complet, comme lors de l’exposition La renaissance européenne d’Antoine de Lonhy présentée au Palazzo Madama à Turin l’année dernière. Mais dans tous les cas, les conditions de transport, d’installation, d’exposition à la lumière et d’hygrométrie sont strictement définies dans un contrat spécifique, là encore assorti de contraintes financières non négligeables et offrant de solides garanties pour le prêteur. Car quand on prête, on ne le fait pas à la légère.

Rendez-vous donc en salle de lecture pour consulter « nos » documents qui ne sont pas prêtés, et sur nos réseaux sociaux pour suivre ceux qui ont été autorisés à s’échapper (temporairement) !

Banquet des bouchers-charcutiers, Grand Hôtel, mars 1954. Couple en train de danser, coiffé de chapeaux de cotillon. Photographie N&B, 11 × 17 cm. Émile Godefroy – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1178 (détail).

Travailler du chapeau


mai 2022

Parfois, quand on a la chance d’exercer un métier qui nous plaît, il arrive qu’on laisse déborder un peu la vie professionnelle sur la vie personnelle : on trouve l’idée de notre article d’Arcanes sous la douche, avant de partir au bureau ; quand on visite en famille des lieux culturels incontournables, on se demande si on ne pourrait pas s’en inspirer pour notre propre service ; et quand on joue à des jeux de société entre amis, on ne peut s’empêcher de penser en créer une adaptation pédagogique pour les Journées du patrimoine. Bref, cela peut vite devenir une obsession… à l’instar du Chapelier fou.

Sachez toutefois que, pour ce qui est de « techniquement » travailler du chapeau, il existe des archives (ou plus exactement des objets) qui en témoignent sans le moindre doute : voyez le fonds 55Z, celui de la Chapellerie Brosson. Donné aux Archives de Toulouse en 2007, il comporte une dizaine de fers à repasser les chapeaux, d’outils en métal ou en bois destinés à en aplatir les bords, et d’autres encore servant à en modeler la forme. Ronds, melons ou claques, à vous de choisir !

Car porter un chapeau nous place au-dessus du lot. C’est un symbole de pouvoir. Le roi Louis XI est ainsi souvent représenté comme « l’homme au chapeau constellé de médailles pieuses », et le chapeau cardinalice de l’ancien archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, est l’un des trésors du musée du Vieux-Toulouse. C’est aussi un signe de reconnaissance fort, au point de devenir véritable toponyme : bienvenue rue du Chapeau-Rouge ! C’est enfin un synonyme d’élégance, parfois galvaudé mais jamais égalé.
Alors, portons fièrement nos couvre-chefs car, c’est bien connu, tout est plus beau avec un chapeau !

Archives municipales de Toulouse, 26 mai 2016. Reportage sur la vie des Archives, réalisé pour la journée internationale des archives 2016. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num12/185.

Mordre la poussière


avril 2022
La poussière, aux Archives, beaucoup pensent que cela nous connaît : forcément, quand on s’occupe de vieux papiers, dans les caves ou les greniers, qu’on porte une blouse ou qu’on manipule une table aspirante, on en deviendrait presque des spécialistes… Ce n’est pas entièrement faux.
Il y a pourtant d’autres facettes au métier d’archiviste : les rencontres, le travail d’équipe, l’engagement, l’évolution constante des pratiques qui oblige à toujours rester à la page. Et c’est un défi inspirant (attention tout de même aux pollens et acariens) que de se lever chaque matin en se disant : « aujourd’hui, je vais me rendre utile en participant à la préservation de la mémoire individuelle et collective des générations futures » ; c’est même un programme ambitieux, finalement assez loin des clichés traditionnels qui ont toujours la vie dure.
Il est donc grand temps de balayer devant notre porte, sans rien oublier sous le tapis. Et si vous souhaitez vous aussi tordre le cou aux idées reçues, engagez-vous : rejoignez-nous !
Fête de l’école Michelet, à la Halle-aux-Grains, le 26 juin 1955. Photographie N&B. Émile Godefroy. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi1810 (détail).

« On ne laisse pas Arcanes dans un coin... »


mars 2022

Les fans inconditionnels de Danse lascive (version québécoise) auront certainement reconnu le clin d’œil caché dans le titre de cet article… mais pour les autres, rassurez-vous : c’est bien d’Arcanes dont nous allons parler et non de critique chorégraphico-cinématographique. Cela étant dit, savez-vous ce que devient votre lettre d’information préférée une fois le mois terminé (si vous l’ignorez, vous n’irez pas au coin, promis) ?

Eh bien sachez qu’elle ne disparaît pas, auto-détruite comme la bande magnétique d’une célèbre série américaine… Non, les différents articles qui la composent se recyclent, se rangent et se retrouvent dans les pages de notre site internet : ils sont accessibles, du plus récent au plus ancien, regroupés au sein des rubriques auxquelles ils appartiennent (Dans les arcanes, Zoom, Dans les fonds, Les coulisses, Dans ma rue, Sous les pavés, En ligne). Vous pouvez donc les relire à votre guise pour v(n)otre plus grand plaisir et flâner en ligne au gré des différentes thématiques déjà abordées. Cela vous en bouche un coin, non ?

De plus, depuis quelques semaines, nous tentons de lui donner une seconde vie : elle qui avait été conçue comme une lettre exclusivement électronique, voilà que nous la mettons à disposition, dans notre salle de lecture, en version papier ! Si, je vous assure, pour être feuilletée nonchalamment en attendant la communication d’un document, ou emportée pour être lue plus tard, confortablement installé dans un recoin paisible.
Vous savez désormais que le nouveau numéro d’Arcanes est disponible, et sous plusieurs formes : alors, à vous de choisir comment le savourer !

Ancien dépôt de papier de La Dépêche, avenue Émile-Dewoitine.1924-1938. Vue intérieure générale du grand hangar servant d'entrepôt à papier ; au dos, mention manuscrite : "debout sur les bobines : Ouret, service technique ; assis : Coutet, secrét. de la rédaction". Photographie N&B, 13 × 18 cm. Louis Albinet – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi10627 (détail).

La chambre des secrets


février 2022
Être archiviste, c'est souvent devoir choisir entre deux obligations : mettre les informations conservées à disposition de tous ceux qui en font la demande (car c'est surtout pour cela qu'on s'en occupe si bien), tout en protégeant pour le temps nécessaire les secrets individuels ou collectifs qui peuvent bien s'y trouver. Et ce n'est pas de tout repos. Rappelez-vous une certaine pièce, qu'on ne trouve qu'avec une certaine carte, dans une certaine école de magie… Voilà, vous y êtes. Ce n'est que lorsque toutes les conditions (de délai, de contexte et/ou de légitimité) sont réunies, que la communication de ces secrets devient possible. Et les archivistes, garants de cette protection nécessaire, sont donc les gardiens des secrets des autres.

Peut-on pour autant parler d'agents (secrets) des Archives ? Non, ce serait un peu présomptueux. Mais il y a parfois des raccourcis faciles qui prêtent à confusion, comme cette fois où le secrétaire de rédaction de La Dépêche, assis sur une bobine de papier, a bien malgré lui été abrégé par le « bureau des légendes » photographiques…
Sachez en tout cas que notre base de données, elle, vous est complètement accessible ; et si les documents qu'elle décrit ne le sont pas, c'est dans la rubrique Communicable en que vous le découvrirez.
Circuit Daniel-Pescheur, 28 Chemin de la Saudrune. Années 1980. Reportage suivant Dominique Baudis testant le circuit à l'arrière d'une moto pilotée par Daniel Pescheur, officier CRS de la Police Nationale et responsable du circuit. Tirage N&B de 12,8 × 17,9 cm. Pôle image de la direction de la communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi11099 (détail).

Sur deux-roues… en ligne droite et dans les virages


janvier 2022
À l’heure où, comme tous les ans, le « Dakar » fait rêver les amateurs de vitesse et de grands espaces, il est bon de rappeler que Toulouse et la moto, c’est une longue histoire… Ce n’est certes ni Le Mans ni Monaco. Mais saviez-vous qu’en octobre 1924 était organisée, par l’automobile club de Toulouse et des Pyrénées, la course de côte de Griffoulet, autour de l’actuelle avenue Jean-Chaubet,qui acceptait aussi les coureurs motocyclistes ? Et connaissiez-vous le club Toulouse Moto Sport, dont faisait partie le pilote Robert Aguirre, et dont les réunions annuelles ne connaissaient, du moins en 1953, ni distanciation sociale, ni gestes barrières ? Peut-être pas.

Ce que vous connaissez par contre certainement, c’est le circuit de Candie, également appelé circuit Daniel-Pescheur, du nom du policier membre des CRS qui effectua le tracé, participa à sa réalisation et géra les infrastructures jusqu'à sa retraite à la fin des années 1990. Dédié aux deux-roues motorisées et destiné à endiguer la montée des rodéos sauvages dans la région toulousaine, il fut créé au début des années 1980 et bénéficia d’un soutien médiatique important, puisqu’ Yves Mourousi, à l’époque présentateur-vedette et « monsieur moto » de TF1, participa même au financement des locaux. À vocation pédagogique, puisqu’il vise à sensibiliser à la sécurité routière les usagers desdits deux-roues, il met à leur disposition, librement et gratuitement, différentes pistes (vitesse, cross, trial, super-motard et éducation routière) qui répondent aux normes en vigueur et leur permettent de s’exercer en toute sécurité.
Jean Dieuzaide, 1952. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84Fi_nc_JD129bis (détail).

Z


décembre 2021
En plus d'être la signature d'un célèbre justicier masqué et moustachu, c'est aussi le nom d'un infâme personnage ou du sombre héros d'un film de science-fiction… Pourtant, si cet article s'intitule ainsi, c'est parce qu'il est le dernier de notre lettre d'informations, rien de plus. Alors rassurez-vous, comme d'habitude, vous y trouverez quelques liens pour mieux explorer nos fonds, et peut-être aussi un prétexte pour vous divertir.

Intéressons-nous donc à l'homme du mois : Jean Dieuzaide (1921-2003 ; un nom gersois cette fois-ci !), à qui nous rendons hommage en cette fin d'année à travers une grande exposition rétrospective.

Inlassable photographe, il a laissé une œuvre et une production exceptionnelles. La plus grande partie de son fonds photographique, entrée dans les collections toulousaines en 2016 par donation, est conservée aux Archives municipales et peu à peu mise en ligne pour être rendue accessible à tous. Riche de près de 500 000 documents, elle fait l'objet d'une description rigoureuse et méthodique, afin de vous proposer un outil de recherche efficace et précis.

Par ailleurs, une campagne de collecte de témoignages vidéos de ses proches collaborateurs a pu être réalisée en 2017, qui nous permet aujourd'hui de mieux comprendre comment il travaillait et comment fonctionnait son atelier. Notre bibliothèque renferme également de nombreux ouvrages écrits ou illustrés par cet « artisan de l'image », dont l'œuvre foisonnante a fait l'objet d'un documentaire réalisé par Anne Thillet en 2019.

Et si vous souhaitez en savoir plus, je ne peux désormais plus que vous inviter à visiter l'exposition et consulter le catalogue « Jean Dieuzaide : 60 ans de photographie » !
Boulevard de Marengo, avant 1973. Vue aérienne de l'îlot situé entre les anciennes rue de l'École vétérinaire et place Marengo, avec le dessin d'une flèche indiquant le projet pour le prolongement des allées Jean-Jaurès. Photographie N&B, 18 × 24 cm. Pôle Image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 16Fi40/5 (détail).

Géométrie des quartiers : l'axe Marengo-Jolimont-La Colonne


novembre 2021
Cette année, les Archives ont entrepris de conserver la mémoire des quartiers de Toulouse en organisant des campagnes de collecte de témoignages filmés : ainsi, certains habitants ont bien voulu nous raconter leur histoire, leurs souvenirs, leur perception de l'endroit où ils vivent, avec ses avantages, ses points remarquables et ses spécificités. Et c'est au quartier Marengo qu'est revenu l'honneur d'ouvrir le bal : cinq témoins ont répondu à l'appel et nous invitent (désormais en ligne) à découvrir leur quartier.

Stratégique, car tout près de la gare, c'est un lieu de rencontres et de savoirs, car si l'ancienne école vétérinaire (reconstituée à la demande des Archives) n'existe plus, s'élève à sa place aujourd'hui la plus grande médiathèque de l'agglomération. On y trouve également le cimetière le plus connu de Toulouse ainsi que l'observatoire de Jolimont, devenu jardin public mais toujours siège de plusieurs associations de vulgarisation scientifique. Dynamique, grâce à l'association de quartier et au club senior, il apparaît au regard des différents témoignages comme un quartier où il fait bon vivre.
Alors (re)découvrez-le à votre tour et profitez-en pour prendre de la hauteur...
[Odette Cheippe allongée sur les dunes]. Royan (Charente-Maritime). 1916-1928. Négatif N&B sur verre, photographie stéréo, 10,5 × 4,5 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 73Fi174 (détail).

La reine du bac à sable


octobre 2021

Il était une fois une petite fille qui aimait l’histoire. En grandissant, elle s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que sa passion n’était pas universellement partagée et que l’enseigner ne serait donc pas son métier. Car elle était curieuse et, il faut l’avouer, obstinée, mais elle manquait de patience. Elle décida donc que quand elle serait grande, elle serait archiviste.

Ce qu’elle fit. Elle classa des fonds, elle décrivit des documents, elle les communiqua au public et fit en sorte qu’ils soient protégés le mieux possible. Elle expliqua aussi en quoi consistait son métier à celles et ceux qui le lui demandaient. Et puis un jour, elle bascula du côté obscur…

Ce qui la motivait profondément, c’était de faire le lien entre sa communauté, très spécialisée et parfois méconnue, et ceux pour lesquels cette même communauté œuvrait au quotidien : le public. Et pour ce faire, elle essaya d’améliorer les outils dont elle disposait afin de faciliter la consultation des ressources proposées en ligne, pour tous. C’est ainsi qu’elle se construisit un « bac à sable ».

Ce fut l’espace dans lequel elle testa ses idées (ou celles des autres), fabriqua des prototypes, rencontra quelques échecs mais aussi quelques belles réussites. Cela lui permit d’apprendre beaucoup, sans que ses erreurs impactent le travail de ses collègues. Une salle d’entraînement sur mesure, qui lui garantissait à la fois une grande liberté et un filet de sécurité.

Aujourd’hui encore, elle hante régulièrement ce lieu virtuel, dans lequel elle échafaude des projets toujours plus complexes. S’arrêtera-t-elle un jour ? Nous ne le saurons certainement jamais… mais nous espérons au moins que son travail aura facilité votre navigation.

La Belle Paule, peinte par Henri Rachou en 1892. Hôtel de ville dit Capitole : salle des illustres, 2016. Photographie couleur numérique, 4912 × 7360 px. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 4Num9/6 (détail).

La Belle Paule et la Belle Poule


septembre 2021

Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...

Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.

Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.

C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…

La goélette ''Belle-Poule'' de la Marine nationale française. 2006. Photographie couleur numérique, 480 × 324 px, de Ludovic Peron, CC BY-SA 2.5 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.5>, via Wikimedia Commons.
Il faut dire que la dame faisait tant rêver qu'un corsaire bordelais désireux d'emporter son
image sur les flots, lui dédia son navire quelques dizaines d'années plus tard. Et il fit des émules : le nom de la Belle Paule, devenue la Belle Poule, fut ainsi repris et successivement donné à trois frégates (dont la dernière rapporta de Sainte-Hélène les cendres de Napoléon 1er), et à la goélette que l'on connaît aujourd'hui. Sacrée postérité !
 
Quand au lien que l'on évoquait précédemment, la vie nous offre parfois de drôles de surprises : mes enfants sont en effet nés dans cette maternité, près de cinquante ans après que leur grand-père ait navigué sur la fameuse goélette… Jolie coïncidence.
Salle Jean Mermoz, le 20 octobre 1965. Vue du public de la salle Jean Mermoz, lors d'un meeting de François Mitterrand. Négatif N&B, 6 × 6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi3722 (détail).

Pour toi, public


juillet-août 2021
Alors levons dès maintenant un doute qui ne saurait subsister plus longtemps : même si le titre de mon billet fait référence à un humoriste normand adepte de l’hôtellerie de plein air, il ne sera pas question ici de serviette de bain, de température de l’eau ou de nus-pieds colorés. Non, même à l’approche des « grandes vacances », nous gardons le cap et travaillons toujours à améliorer votre expérience des Archives, sur place mais aussi en ligne.

Dans le premier cas, les choses sont en train de s’améliorer rapidement : la prise de rendez-vous n’est plus nécessaire pour venir consulter les documents en salle de lecture et le nombre de places n’est plus limité. Alors n’hésitez pas à passer nous voir : bien que fermés pour travaux du 15 juillet au 6 août, nous vous accueillerons le reste de l’été avec grand plaisir et serons à votre disposition pour vous aider dans vos recherches.

Dans le second cas, l’évolution est un peu plus lente, il faut en convenir, mais elle se poursuit néanmoins. Nous nous efforçons de faciliter l’accès à nos ressources papier ou numériques, au moyen d’interfaces les plus adaptées possible. Et notre dernière réalisation en date concerne le fonds ancien de notre bibliothèque, la Réserve des livres rares et précieux. Grâce à une fructueuse collaboration avec une catalogueuse spécialisée, que nous saluons chaleureusement au passage, nous sommes désormais en mesure de vous proposer différentes façons de consulter cette collection remarquable, mais trop souvent méconnue de nos lecteurs. Profitez donc de la pause estivale pour la découvrir par vous-même… : vous y trouverez certainement de quoi satisfaire votre curiosité !
Halle aux grains, 1 place Dupuy. 15 janvier 1981. Vues de Michel Plasson dirigeant l'orchestre du Capitole lors d'une répétition de « La Vestale », - opéra en trois actes de Gaspare Spontini sur un livret d'Étienne de Jouy -, à la Halle aux grains. Pôle image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi4804, clichés n° 1, 5 et 6 (détails).

Pupitre et baguette : musique, Maestro !


juin 2021
Il paraît que la musique adoucit les mœurs. Je ne suis pas certaine que cela marche à chaque fois… mais les goûts et les couleurs, comme on dit, ça ne se discute pas... et cela s'avoue encore moins en public. Alors, installez-vous confortablement et laissez-vous porter par ces quelques notes.

Pour commencer, trouve-t-on de la musique aux Archives ? Oui, incontestablement, mais peut-être pas sous la forme à laquelle on s'y attendrait : on y trouve des captations et des disques vinyles, des partitions et des dessins de costumes, des photographies de répétitions ou de soirs de spectacle, le tout mené à la baquette et de main de maître. On y trouve également des registres du Conservatoire et des titres de périodiques dédiés aux musiciens, parfois même des archivistes fredonnant...

Peux-t-on aussi y écouter de la musique ? Car la regarder, c'est bien joli, mais cela ne suffit pas. C'est là que cela devient plus compliqué… et que vient poindre la fausse note : un box de la salle de lecture est réservé à l'écoute et à la lecture de supports audio-vidéos. Malheureusement, nous ne disposons pas de tout le matériel nécessaire à la consultation de tous les formats que nous conservons. Nous essayons, bien sûr, de trouver des solutions de substitution, en utilisant notamment la numérisation, mais il reste encore des enregistrements que nous ne pouvons pas communiquer au public.

Vous êtes néanmoins les bienvenus pour approfondir autrement vos connaissances musicales. Les archives personnelles et la correspondance de Marguerite Canal, musicienne, compositrice et cheffe d'orchestre toulousaine, sont par exemple une source complémentaire particulièrement intéressante.

Alors, terminons sur une note joyeuse et souhaitons-nous de garder le tempo pour le mois prochain !
Groupe de gens faisant la fête sur la plage. Début du 20e siècle. Négatif N&B sur verre, 9 × 12 cm. Raoul Berthelé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 49Fi1581 (détail).

L’heure de la ribouldingue a sonné


mai 2021
Bon, alors, maintenant, fini les blagues.
Le joli mois de mai est bien avancé, l’étape 2 du déconfinement est désormais franchie : c’est l’heure où les terrasses et les musées reprennent vie…
Autrement dit, la bamboche n’attend plus que nous (ou presque) !
Et s’il est venu le temps de faire bombance, il est aussi celui de retourner danser : dans les surprise-parties, bals populaires ou costumés, le masque (chirurgical) sera, cette année encore, du plus bel effet…
Attention cependant à ne pas nous faire marcher sur les pieds (nickelés).
Alors, en avant la musique et sortons faire la fête !
Avec les beaux jours et les ponts qui s’annoncent, guinguettes et cabarets se sont mis sur leur 31, expositions et jardins nous ouvrent leurs bras, et le canotier n’a jamais été aussi « tendance »…

Profitons donc du grand air, des balades, des amis… bref, de la (vraie) vie !

____________________________
 Note : Ribouldingue, subst. fém.. : Pop. Partie de plaisir. Synon. fam. ou pop. : bombe, bringue, java, noce, nouba.
Cabinet du Maire, Hôtel de Ville du Capitole, place du Capitole. 18 février 1936. Agents municipaux - un homme et une femme - photographiés de trois-quart, assis à leurs bureaux sur lesquels sont posés des dossiers, tampon encreur et machine à écrire ; sur le mur, au-dessus d'eux, un calendrier indique la date. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi1921 (détail).

Estampilles, filigranes et autres marques


avril 2021
Outre le tampon-encreur, cet instrument souvent bruyant, parfois fuyant (que celui qui ne s’est jamais tâché les doigts me jette la première pierre), trônant au milieu des secrétariats afin d’enregistrer pour la postérité l’arrivée du courrier, il existe bien d’autres façon de « marquer » un document.

Dans les fonds patrimoniaux des bibliothèques et les fonds anciens des archives, il n’est pas rare de trouver des filigranes sur le papier utilisé ou des marques d’imprimeurs, qui permettent d’identifier l’origine et la provenance d’un ouvrage. De la même façon, certaines marques de maçons ou de charpentiers, enregistrées sur des contrats passés devant notaire, devaient permettre d’identifier, faute de signatures, les architectes de telle ou telle construction. Quant aux estampilles apposées sur les documents inventoriés (il est d’ailleurs heureux que peu d’entre eux échappent à l’estampillage), elles témoignent sans ambiguïté de la propriété (ou de l’historique de propriété) des documents concernés.
Toutes ces marques, destinées à faciliter la reconnaissance des documents, font souvent l’objet de bases de données, qui permettent alors de procéder à des comparaisons dans les collections locales ou nationales.
En voici quelques exemples :

• « Filigranes » : constituée à partir de l'étude systématique des papiers utilisés à Toulouse au XIVe siècle, elle est alimentée à partir de nos fonds anciens ainsi que des fonds de notaires conservés aux Archives départementales de la Haute-Garonne ;

• « Batyr » - Base de TYpographie de la Renaissance : élaborée depuis 2008, et toujours en développement, elle réunit des données photographiques relatives aux matériels employés dans les ateliers d’imprimeurs à la Renaissance, et traite aussi bien des ornements gravés que des ornements de fonte et des polices de caractères ;

• « Estampilles et pontuseaux » : il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une base de données mais d’un carnet de recherche consacré aux fonds anciens des bibliothèques universitaires de Toulouse, dans lequel on retrouve notamment une petite collection d’estampilles répertoriées.

Et tous ces outils, loin d’être anecdotiques, sont bien utiles quand il faut reconstituer le parcours d’un document, d’autant plus lorsque c’est un exemplaire unique ou, à tout le moins, particulier. Soyez donc attentifs la prochaine fois que vous viendrez consulter un document en salle de lecture : il se pourrait bien qu’il y ait plus à découvrir que ce qui y est simplement écrit (ou imprimé)...
 
 
La Dépêche : Journal de la Démocratie, Toulouse, papier à en-tête, années 1930. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté (détail).

Feuilles de chou


mars 2021
Vous savez peut-être que les Archives conservent dans leur bibliothèque quelques titres de presse. Malheureusement, leur état de conservation n’en permet pas toujours la communication et leur format, souvent peu maniable, n’en facilite pas non plus la consultation. Ces collections sont donc le symbole de notre dilemme : comment partager avec le plus grand nombre des documents dont l’immense richesse n’a d’égale que leur fragilité ?

C’est ici que la numérisation devient un atout : non pas pour gagner de la place et jeter les originaux (sacrilège !), mais pour feuilleter sans s’inquiéter de l’acidité du papier, pour zoomer sans forcer sur une reliure trop serrée, pour rechercher un mot dans toute une collection sans manipuler de nombreux volumes. Autrement dit, beaucoup d’avantages, beaucoup moins d’inconvénients.
Et c’est une démarche collective qui nous permet d’offrir un tel service : grâce à la mise en commun des ressources de plusieurs établissements de conservation, au financement de plusieurs partenaires institutionnels, au travail collaboratif de plusieurs équipes d’archivistes et de bibliothécaires.

Il en va de même pour les revues et les autres périodiques. La principale limite est celle de la date de publication. On ne peut en effet mettre en ligne, à disposition de tous, des numéros publiés il y a moins de 70 ans sans une autorisation spécifique. C’est le délai nécessaire pour que ces documents, considérés comme des œuvres collectives, s’élèvent alors dans le domaine public.

Pour en savoir plus,
Consultez en ligne les titres que nous conservons !
Bébé assis dans un landau. Photographie N&B, 9 × 13,5 cm. Émile Godefroy - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 19Fi316 (détail).

Rejetons


février 2021

Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas en retard cette année. C'est donc avec un immense plaisir que nous vous annonçons fièrement la mise en ligne sur notre base de données des actes de naissance de 1920 ! Tadam.

En revanche, pour les mariages et les décès, il faudra encore patienter un peu…
Alors, pour vous aider à tenir le coup, voici une petite sélection d'ouvrages de notre bibliothèque qui intéressera sûrement les mordus d'arbres généalogiques et autres chercheurs de rejetons en tout genre : 

Généalogie Dynasties et noblesse
Histoire des familles Histoire généalogique de la noblesse


Et si vous en voulez encore, la Bibliothèque nationale de France (aussi connue sous le petit nom de « BnF ») vous propose d'accéder sur Gallica à ses propres Ressources généalogiques numérisées. (Petit rappel : pour les nôtres, c'est ici).

Bonnes recherches !

Vue d'un couple esquissant un pas de danse sur la terrasse de la villa Claire, à Arcachon, sous le regard de la famille Pauilhac. 1908. Photographie N&B, sur verre, 8,5 x 10 cm. Famille Pauilhac - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 69Fi180 (détail).

À petits pas


janvier 2021
Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans les Archives… Entre le cadre de classement, les normes de description et l’organisation par « producteur », les néophytes se sentent souvent perdus devant l’immensité des ressources qui s’offrent à eux, certes, mais semblent aussi devoir se mériter. Et c’est bien dommage, car nous perdons alors de vue l’un des objectifs premiers de notre métier : conserver, bien sûr, mais pour en faire profiter tous ceux qui le souhaitent.

Il faut donc trouver (ou inventer) des outils qui fassent le lien entre la précision scientifique et la rigueur professionnelle du travail accompli par les archivistes ET l’ergonomie et la pédagogie nécessaires pour y accéder pleinement. Un enjeu stratégique, au regard de la multiplication des connexions à notre base de données opérées lors des différents confinements, qui nous oblige désormais à développer de nouvelles habitudes dans notre manière d’appréhender les fonds. Il nous faut passer outre les supports physiques ou les bornes chronologiques, pour proposer des accès uniques et/ou exhaustifs à des ressources complexes. Un défi enthousiasmant, mais un très vaste chantier… mené à petits pas.

Le dernier en date nous a conduits aux registres paroissiaux, passant de ce point d’accès à celui-là, et concluant ainsi le travail effectué sur l’ensemble des ressources généalogiques, première étape de cette nouvelle dynamique. D’autres sont en préparation… On vous en garde la primeur, n’en doutez pas.
Les oies du Capitole. Dessin humoristique représentant des oies tirant le donjon du Capitole. Avant 1904. F.C. / Éditions B.T.A. : Toulouse. - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi1011.

Des soupirs riches en émotions


décembre 2020

Pour terminer l’année en beauté (et attaquer les repas de fête…), pourquoi ne pas tromper l’ennui et soupirer à son aise de joie, de frustration, d’exultation ou de colère (car oui, quand on perd, c’est moche) en vous essayant au dernier jeu concocté par les Archives  ? Alors, sous un tonnerre de caquètements à faire pâlir leurs cousines romaines, et largement inspiré par les Archives municipales et communautaires d’Orléans, voici : 

► Le jeu des oies du Capitole !

Plateau du jeu des Oies du Capitole, Arcanes #115, décembre 2020. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Pour gagner, il vous faudra franchir en tête la ligne d’arrivée et surmonter tous les obstacles : puits, donjon, chat noir, prison, croisée des chemins et saut de la mort… Nul besoin d’aller courir les mers lointaines pour jouer les aventuriers : vos dés et vos pions seront ici vos seuls atouts, complétés éventuellement par des cases « Le Bonheur est dans le pré » et des questions bonus. Et n’allez pas croire qu’il s’agit d’un petit jeu tranquille, car la compétition sera féroce…
Alors, lancez les dés et que l’année 2021 vous porte chance… !
 
Télécharger :
► le plateau de jeu (format A3)
► les règles du jeu et la liste des questions bonus
► les réponses
► le tout en un seul document pdf cliquable 
Scène de la vie quotidienne à la colonie de vacances le "Petit Capitole" : groupe d'enfants réfugiés espagnols, séparés de leurs parents par la guerre civile, s'amusant au ballon et au jeu de dames. Avril 1938. Photographie N&B. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi1814.

À vous de jouer… et libre à vous de compter les points !


novembre 2020
(Re)confinement oblige, les salles de lecture des services d’archives ont dû fermer leurs portes jusqu’à nouvel ordre. Alors, comme au printemps, nous nous mobilisons pour vous proposer d’autres façons d’accéder à nos ressources, grâce à notre base de données en ligne, ou de les (re)découvrir, de manière originale et ludique.
Et cette tendance est nationale. Les initiatives se multiplient dans toute la France avec, pour seule règle du jeu, un peu de bonne humeur. Bienvenue au #GameOfArchives !

Les exemples présentés ici n’ont pas tous été spécifiquement développés dans le cadre du (re)confinement, mais nous avons pensé qu’ils pourraient néanmoins vous inspirer.

 
Brest Lille Lyon Orléans Strasbourg
Aube Aude Bouches-du-Rhône Calvados Manche





De notre côté, nous vous (re)proposons nos jeux du printemps, nos grilles de mots-mêlés et de mots croisés, ainsi que notre questionnaire à indices.
Enfin, nous espérons que notre petit calendrier de l’Avent vous apportera une distraction bienvenue.
 
CALENDRIER DU (RE)CONFINEMENT DE L’AVENT : une image par jour jusqu’au 25 décembre
 
19 novembre 20 novembre 21 novembre 22 novembre 23 novembre 24 novembre
25 novembre 26 novembre 27 novembre 28 novembre 29 novembre 30 novembre
1er décembre 2 décembre 3 décembre 4 décembre 5 décembre 6 décembre
7 décembre 8 décembre 9 décembre 10 décembre 11 décembre 12 décembre
13 décembre 14 décembre 15 décembre 16 décembre 17 décembre 18 décembre
19 décembre 20 décembre 21 décembre 22 décembre 23 décembre 24 décembre
25 décembre
[Portrait d'ecclésiastique]. Entre 1872 et 1876. Photographie N&B, 9,8 x 5,7 cm. Bénazech photographe – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi9502 (détail).

En avoir sous le coude… ou pas


octobre 2020

Qui trouve les thèmes d’Arcanes ? De quel esprit manifestement tordu peuvent donc bien jaillir de telles idées ? Notre ecclésiastique blasé ne cherche même plus à le deviner…
Toujours est-il qu’il pose, de fatigue ou d’ennui, le coude lourdement appuyé sur un registre. Et ça, ecclésiastique ou pas, ça ne se fait pas. On respecte les documents ici, jeune homme !

Ici, on les dépoussière, on les protège, on les chouchoute, on les emballe même. On les manipule avec précaution, on les range avec soin. On fait tout notre possible pour qu’ils soient encore présentables et lisibles pour les générations à venir.
Une sacrée responsabilité ou… une mission sacrée, en quelque sorte.

C’est un travail d’équipe quotidien : dans les magasins de conservation, à l’atelier de restauration, en salle de lecture, au moment des expositions. C’est également un savoir-faire reconnu, du matériel spécifique et un budget loin d’être anodin. Alors, fini la plaisanterie maintenant, on se redresse et on lève le coude !
Avec modération, bien entendu…

École mixte du Nord, 13 boulevard d'Arcole. 20 septembre 1978. Reportage montrant l'arrivée des écoliers - et les abords de l'école - le jour de la rentrée des classes. Tirage N&B 18 x 24 cm. Pôle image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 15Fi1824 - vue n° 1 (détail).

Apprendre sans mal(le)


septembre 2020

Comme vous le savez peut-être déjà, les Archives municipales disposent d'un service éducatif, chargé notamment de la médiation culturelle à destination des professeurs et de leurs élèves. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il propose également en ligne de nombreuses ressources pédagogiques accessibles à tous.

L'équipe a en effet beaucoup travaillé cette année à réorganiser sa rubrique sur notre site Internet, pour mettre en avant la richesse et la diversité de ses contenus, élaborés dans le cadre de l'éducation artistique et culturelle, mais aussi pour en faciliter l'accès.

Ainsi, en écho au dispositif « nation apprenante », vous pouvez désormais embrasser d'un seul coup d'œil la liste des randonnées urbaines organisées, des expositions itinérantes à emprunter, des ateliers mis en place ou des visites et stages proposés.

 

De quoi faire allègrement le plein de connaissances, sans le moindre excédent de bagages…

Odette Cheippe posant allongée sur la plage de la Grande Conche à Royan. 1916-1928. Négatif N&B, 10,5 x 4,5 cm. Fonds photographique de la famille Cheippe-Viot. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 73Fi165 (détail).

Mots mêlés... mais ordonnés


juillet-août 2020

Les vacances approchent et vous ne rêvez déjà plus que de vous prélasser sur la plage, les lunettes de soleil rivées sur l'horizon, votre magazine de jeux dans le sac, vous donnant l'illusion que, peut-être, vous exercerez vos méninges pendant ce repos pourtant bien mérité… Belle idée ! Après les mots croisés et les questions de culture générale, nous avons l'immense privilège de vous proposer ce mois-ci la grille de mots mêlés. À vos stylos !

ARCHITECTES CONTRE MAINTIEN RANGER
BILLET COTE METHODE RECOLEMENT
BORDEREAU CROISSANT MILITAIRE RELIGIEUX
CHRONOLOGIE DESORDRE ORDONNANCE REPERTOIRE
CLASSER HIERARCHIE ORGANISATION TIERCE
CONSIGNE INVENTAIRE PUBLIC VRAC

 

 

 

 


► Et restez vigilants ! Un message se cache dans les 28 lettres restantes…

Calendrier publicitaire pour la fabrique de papier à cigarettes toulousain sans colle GOS, représentant une jeune femme brune en buste, de trois-quart, vêtue d'une robe décolletée, fumant une cigarette. 1900-1910. Lithographie, 52 x 38 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 20Fi1278 (détail).

Smoking Pursuit


juin 2020
Envie de découvrir autrement la richesse de nos fonds ?
Venez tenter votre chance et tester vos connaissances grâce à notre petit questionnaire, librement inspiré d'un célèbre jeu de société...


Géographie : Avec quel pays frontalier Toulouse a-t-elle, au cours de sa longue histoire, tissé des liens si indéfectibles que l'industrie du papier à cigarette a parfois choisi de s'exprimer dans sa langue ?   ► Indice

Divertissement : Quel costume, réservé aux grandes occasions et autres événements mondains, est l'apanage d'un certain agent secret britannique ?    ► Indice

Histoire : Quelle usine du 19e siècle employant un personnel aux deux tiers féminin abrite aujourd'hui l'université des sciences sociales de Toulouse ?   ► Indice

Arts & Littérature : Quel objet, utile à de nombreux auteurs du 20e siècle, permet à la fois de recueillir les cendres et de marquer une certaine « distanciation sociale » ?
Indice

Sciences & Nature : Où peut-on trouver un véhicule manœuvré par un pilote, certes chevronné, mais qui ne respecte manifestement pas les consignes affichées dans sa propre cabine ?   ► Indice

Sports & Loisirs : Quel nom donne-t-on à la pratique sportive ou de loisir consistant à « taquiner le goujon » vêtu d'un casque colonial tout en fumant la pipe ?   ► Indice

Et pour vérifier vos réponses, rendez-vous ici !
Grille à remplir des mots croisés « podologiques » de mai 2020. Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Mots croisés « podologiques »


mai 2020
Pour découvrir nos ressources autrement, utilisez les indices laissés à votre disposition et tentez votre chance

Horizontal :
1. Type de maison où toutes les pièces se trouvent à un seul et même niveau : de …..-pied – ► Indice.
3. Soldat d'élite de la Grande Armée, se déplaçant à pied – ► Indice.
6. Poteau destiné à supporter des câbles aériens – ► Indice ;
    objet de forme sphérique que l'on utilise dans de nombreux jeux (au pied) – ► Indice.
8. Initiales de l'ancien nom utilisé pour désigner les Troupes (à pied) de Marine – ► Indice ;
    meuble sur lequel on s'étend pour dormir, qui possède une tête et un pied – ► Indice.
9. Couleur (de pied) donnée aux Français nés en Algérie – ► Indice.
11. Évaluations de grandeur, parfois associées aux poids, pouvant utiliser le pied comme unité de référence – ► Indice.
12. Plantes ornementales, souvent colorées et odorantes, dont le pied est l'unité de compte – ► Indice.
13. Métier exercé par une personne qui, recherchant la stabilité lors de la prise de vue, peut être amenée à utiliser un pied (ou trépied) – ► Indice.

Vertical :
B. Chaussure de toile légère, à semelle de corde tressée – ► Indice.
E. Poète toulousain du 17e siècle – ► Indice.
F. Compétition de vitesse mettant aux prises plusieurs concurrents (à pied : elle se pratique en utilisant un mode de locomotion bipède caractérisé par une phase de suspension durant laquelle aucun des deux pieds ne touche le sol) – ► Indice.
I. Appareil d'éclairage, pouvant éventuellement reposer sur un pied – ► Indice.
M. Représentation d'un modèle (en pied : posant en entier et debout) réalisée par un artiste – ► Indice.
O. Ceux qui jouent et se retrouvent parfois au pied du jeu – ► Indice.
Q. Partie du visage concernée par un geste de moquerie dont le nom contient le mot pied – ► Indice.

Et si vous voulez vérifier vos réponses, cliquez ici.
Calendrier publicitaire semestriel (juillet à décembre) pour la Papeterie universelle du Capitole, 1881 : chromographie d'un enfant costumé en œuf tenant un parapluie à la main et portant un chapeau. H. Labouche - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 14Fi47 (détail).

E-CLOS


avril 2020

En cette période quelque peu troublée, où le temps, qui s'étire plus qu'à l'accoutumée, nous offre la chance de prendre un peu de recul sur le sens de nos métiers, beaucoup d'institutions culturelles ont à cœur d'entretenir le lien qui nous unit au public, et même à le renforcer en proposant de nouvelles approches. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les idées ne manquent pas… et les occasions d'apprendre en s'amusant éclosent à vue d'œil.


Alors, qu'en est-il de notre côté ? Plusieurs options s'offrent à vous :

- Réviser en ligne et accéder à des documents riches d'enseignement ;

- Découvrir une sélection de ressources numériques sélectionnées à votre intention ;

- Suivre des enquêtes dans le Toulouse du XVIIIe siècle, et décrypter les différentes pièces à conviction pour vous forger votre propre opinion ;

- Tester vos connaissances sur les monuments anciens de Toulouse et sur les Archives de Toulouse ;

- Prendre de la hauteur et visiter d'un œil neuf les bâtiments remarquables de la Ville rose ;

- Se détendre en optant pour des coloriages anti-stress.

Et comme nous risquons de disposer encore d'un peu de temps supplémentaire, il n'est pas impossible que de nouvelles ressources viennent encore enrichir notre offre numérique… N'hésitez donc pas à consulter régulièrement notre site : il est plus que jamais à votre entière disposition.

Chromolithographie publicitaire du chocolat Guérin-Boutron représentant deux pièces de monnaie de l'époque de Raymond VI sur fond de saynète médiévale. Début du XXe siècle. Imprimerie F. Champdenis - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 14Fi543.

Pile ET face


Aux Archives, on s’intéresse à tout, ou presque. Et quelque part, c’est une chance : cela nous permet de varier les sujets et les thèmes de nos billets mensuels…
Ce mois-ci, je vous propose de nous intéresser à l’argent, non pas au métal, mais bien à ce qui se trouve (peut-être) dans notre porte-monnaie. C’est un sujet de circonstance, un mois avant la déclaration d’impôts ; il y a même des séries télévisées à succès ou des films qui s’en inspirent… mais n’essayez pas pour autant, si la folie ou la nécessité vous en prend, de venir nous braquer : nos ressources, certes inestimables, sont purement documentaires, et vous en seriez alors pour vos frais...
Donc reprenons. Pour prendre vos marques, rien ne vaut une petite bibliographie thématique introductive. Vous constaterez ainsi que, loin d’avoir une valeur purement nominale (côté pile), la pièce de monnaie peut aussi faire volte-face et l’on dit même qu’elle aurait causé la perte de personnes au profil trop bien dessiné… Mais ce qui importe davantage, c’est d’approfondir votre recherche en questionnant les sources, du 18e ou du 20e siècle, et de constater que les malversations financières, qui ne datent pas d’hier, ont finalement toujours été une préoccupation majeure de l’administration fiscale.
Alors n’hésitez pas à consulter notre base de données : vous y trouverez sûrement de nombreuses autres ressources à exploiter !

Pendule aux boiseries d'inspiration gothique, sur le cadran de laquelle on peut lire : « Électrique Bril[lée] – Raphaël Gaubert - Toulouse », installée sur le pilier d'un édifice religieux dont on perçoit un détail sur la droite. Négatif N&B. Alexandre et René Gril – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 34Fi240 (détail).

Au temps pour moi


février 2020
Autant vous le dire tout de suite, l'inspiration du billet de ce mois-ci ne m'est pas venue facilement. Pourtant, le thème s'y prêtait. Le temps qui passe est en effet un sujet inépuisable de réflexion et d'inspiration pour les poètes, les chanteurs ou les philosophes… Une matière première pour les archéologues et les historiens aussi. Sans oublier les archivistes. Bref, un sujet prétendument facile.

Mais trouver quelque chose d'intéressant à raconter chaque mois n'est pas chose aisée, et il arrive que, pressés par le chronomètre, nous nous laissions gagner par la panique. Alors comment s'y prendre ? En se raccrochant au temps présent ? En misant sur les organisations incontournables de notre histoire contemporaine ? Ou bien en se laissant porter par le vent (d'Autan ?) ou les expressions imagées de la langue française…

Il y a un peu de tout cela dans cette modeste contribution (et beaucoup de calembours aussi). J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et y trouverez néanmoins un peu de distraction.
Les Amis du musée Saint-Raymond et de l'art ancien. Vue de détail d'une vitrine conservant une collection de pots de pharmacie provenant de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques. Décembre 1938 - Janvier 1939. Négatif N&B sur plaque de verre. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi430.

Tourner autour du pot


janvier 2020
Et voilà. Après la trêve des confiseurs, c'est la reprise de nos projets en ce début d'année, mais rien de suffisamment concret encore, qui mérite en tout cas un billet dans votre lettre d'information préférée… Quel manque de pot ! Sachez toutefois que des opérations de numérisation sont en cours et que vous serez les premiers informés quand elles seront enfin accessibles au commun des internautes. Promis. Juré.

Pour la peine, et parce que cette petite chronique a été préparée à la fortune du pot, je vous propose donc au choix :
• un accès direct à La Dépêche du Midi numérisée dans Gallica, de 1875 à 1944 ;
• une nouvelle façon de faire des recherches dans nos listes électorales ;
• un point d'entrée unique pour consulter nos registres d'état civil numérisés.
Et si cela ne vous suffit pas, je vous invite dès le 17 janvier prochain à aller découvrir la nouvelle Rosalis, bibliothèque numérique de Toulouse qui aura, non seulement, revêtu de nouveaux atours, mais aussi concocté de nouveaux contenus à votre disposition : un véritable pot-pourri de ressources et de connaissances.
Copie d'écran de la base de données en ligne des Archives municipales de Toulouse, page des recensements de population, réalisée le 5 décembre 2019.

Ici ou là : retrouver (facilement) où ont vécu ses ancêtres


décembre 2019
La généalogie est un passe-temps plutôt répandu dans l'Hexagone : 4 millions de Français font leur arbre généalogique et 9 sur 10 s'y intéressent sans toujours avoir le temps de s'y consacrer.

Pour leur faire gagner du temps, justement, nous avons numérisé et mis en ligne de nombreuses ressources généalogiques (registres paroissiaux et d'état civil, listes électorales, recensements de population...), consultables depuis chez soi, sans les formalités d'inscription ni les contraintes horaires de la salle de lecture.

Mais leur accessibilité pouvait encore être améliorée : des contraintes techniques liées à l'affichage des résultats sous forme de listes, tout comme la répartition d'une même ressource entre plusieurs versements (et portant donc plusieurs cotes), gênait parfois la bonne visibilité de ce qui était mis à disposition, générant pour eux (comme pour nous) beaucoup de frustration.

Nous avons donc essayé de nous améliorer sur ce point, en commençant par les recensements de population, dont la plus grande partie (jusqu'en 1936) est désormais librement consultable en ligne, par le biais d'un calendrier annuel : il suffit de cliquer sur l'année souhaitée pour ensuite accéder à l'ensemble des registres concernés.

L'idée est d'étendre cette démarche à toutes les ressources qui le nécessitent, afin d'offrir un accès plus simple et plus rapide. Mais... « Rome ne s'est pas faite en un jour... », et il nous faudra un peu de temps pour y parvenir.
Bulletin municipal de la ville de Toulouse (1871-1969) : page de titre. Mairie de Toulouse, Archives municipales, PO1 (détail).

Tenir le Bulletin par le bon bout...


novembre 2019
Vous le savez sûrement, la bibliothèque des Archives conserve une collection complète (et en grande partie numérisée) du Bulletin municipal de la ville de Toulouse : 1671 numéros, publiés entre 1871 et 1969, où l'on retrouve aussi bien les comptes-rendus du conseil municipal ou les statistiques mensuelles de la commune que des articles d'information générale (entre 1926 et 1940) évoquant les visites de personnalités politiques, les collections des musées, l'histoire des jardins publics, la rénovation des métiers, la défense passive ou les saisons du théâtre du Capitole...
Cependant, l'accès à cette ressource si riche pour l'histoire de notre ville restait complexe, avec une liste de résultats très longue et une consultation parfois laborieuse. Nous avons donc réfléchi à une autre approche et construit un nouvel accès, sous forme de calendrier. Désormais, en plus de tous les numéros parus, il vous est également possible d'accéder à la liste de toutes les délibérations votées et, le cas échéant, à tous les articles généraux publiés dans l'année. Autrement dit, l'intégralité des richesses du Bulletin en un seul clic (ou presque).

Ce nouvel outil s'inscrit dans un projet plus général d'amélioration de l'accès à nos collections. N'hésitez donc pas à l'utiliser et même, si le cœur vous en dit, à nous faire des retours d'expérience : ils nous seront très utiles pour poursuivre efficacement notre démarche. Merci de votre aide !
2 mars 1969. En bordure des pistes de Blagnac, des spectateurs observent le premier vol de Concorde avec Jacqueline Auriol. Négatif N&B : 2,4 × 3,6 cm. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi1870.

T.R.I. : Thesaurus, Répertoire ou Index


octobre 2019
L'objectif d'une recherche documentaire efficace, que ce soit dans des documents d'archives ou des collections de bibliothèque, est systématiquement d'obtenir une liste des résultats les plus « justes » possibles. Et peu importe qu'un homonyme se soit glissé dans une description ou qu'une notice n'atteigne pas le degré de précision escompté : nous espérons toujours (secrètement) que LA réponse idéale / pertinente / tant attendue surgira, du premier coup, telle une révélation, dès que notre souris aura fiévreusement actionné le bouton « Lancer la recherche ». Les années d'expérience nous apprennent l'humilité et la patience : il n'en reste pas moins que le clic de lancement final est immanquablement teinté d'une émotion palpable...
Mais comment procéder pour trier, en amont, le bon grain de l'ivraie ? C'est là tout l'art d'utiliser un « vocabulaire contrôlé ». Dit comme cela, ça ne fait pas rêver ; cela peut même se révéler parfois fastidieux, il faut bien le reconnaître. Mais lorsque l'on sait comment s'en servir, tout devient possible (ou presque), et de nouveaux horizons s'offrent à vous…

Avez-vous déjà essayé d'interroger notre base de données en utilisant les notices d'indexation ? Connaissez-vous RAMEAU ? Savez-vous ce qu'est un thesaurus ?
Tous ces outils, utilisés par les professionnels de l'information, sont là pour décrire précisément un document, ce dont il parle, ce qu'il représente, et ce, même si son titre, son intitulé ou son aspect extérieur n'en disent rien. Ils nous proposent des descripteurs signifiants, nous évitent les pièges de l'orthographe ou permettent de regrouper sous la même bannière des collections complémentaires, vous offrant ainsi la possibilité de rebondir allégrement d'un résultat pertinent à un autre. Ça fait rêver, non ?
Alors, n'hésitez plus ! La prochaine fois que vous consulterez une de nos notices, repérez bien la rubrique « Termes d'indexation » et cliquez sur un mot en rouge : vous ne devriez pas être déçus...
Sceau en plomb ornant une bulle du pape Clément VI autorisant les capitouls à recevoir un don gratuit du clergé de Toulouse pour réparer les fortifications de la ville. 24 septembre 1347. Mairie de Toulouse, Archives municipales, II7/9 – 150.

Prête-moi ta plume... et ton sceau


septembre 2019
Parmi tous les fonds conservés dans nos magasins, il faut bien reconnaître que notre collection de sceaux ne fait pas partie des plus visibles. Bien protégés dans des boîtes ou des pochettes sur mesure, à l'intérieur de tiroirs obscurs et dissimulés à la vue de tous, ces derniers ne se laissent guère approcher facilement. Et pour une bonne raison : fragiles et souvent difficiles à manipuler, ils doivent donc faire l'objet de nombreuses précautions et de la vigilance toute particulière de notre restauratrice.

Il n'en reste pas moins qu'ils constituent une source importante de l'histoire, objets d'étude spécifiques d'une science auxiliaire appelée sigillographie (ou sphragistique, pour les plus érudits d'entre nous). Cette discipline, parfois associée à l'héraldique, dispose même d'un centre dédié abrité par les Archives nationales.

Bien que ces sceaux soient entourés de si nombreuses attentions, il reste toutefois possible de se familiariser avec les 630 spécimens répertoriés dans notre base de données. Une description complète vous est accessible, ainsi que les références précises des documents sur lesquels ils se trouvent.

Tentez donc votre chance : vous trouverez peut-être des réponses insoupçonnées, et néanmoins utiles, à vos recherches !
Portrait d'enfant. Première moitié du XXe siècle. Photographie, négatif N&B, 13 × 18 cm. Alexandre et René Gril - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 34Fi197 (détail).

Cent chemises… mais avec pantalon !


juillet 2019
Les Cent-Jours, la Guerre de Cent Ans, les « siècles des siècles » : le nombre cent a toujours beaucoup fasciné les esprits. C'est rond, c'est entier, c'est facile à retenir. Alors, pour le centième numéro d'Arcanes, il nous fallait marquer le coup : quoi de mieux qu'un petit florilège (infime pourcentage au demeurant) de nos fabuleuses ressources ?
Je vous propose donc, au choix :
- l'accès illimité aux anciens numéros d'Arcanes,
- notre collection d'Image du moi(s),
- notre éphéméride Twitter,
- nos épisodes des Bas-Fonds,
- notre album Flickr sur l'équipe des Archives (certains rédacteurs d'Arcanes y font même une apparition…).
N'hésitez pas également à consulter notre base de données : elle contient plusieurs centaines de milliers de références de dossiers, le plus souvent, et incidemment, conditionnés dans des chemises (allusion subtile, vous en conviendrez…).
Ne reste donc plus qu'à régler cette histoire de pantalon… finalement assez simple : l'ordonnance du préfet de Police de Paris du 16 brumaire an IX concernant le « travestissement des femmes » n'autorisait pas ces dernières à porter de pantalon, en dehors de quelques exceptions très limitées. Une question écrite d'un sénateur de la Côte-d'Or adressée à Mme la ministre du Droit des Femmes en 2012 a rappelé que cette disposition, heureusement tombée en désuétude, n'avait jamais été officiellement abrogée. La réponse apportée par le ministère a définitivement réglé la question, concluant par la même occasion que l'ordonnance incriminée ne constituait « qu'une pièce d'archives conservée comme telle par la Préfecture de Police de Paris ».
Édifiant témoignage néanmoins d'une époque révolue, ce dont l'auteure de ces lignes se félicite tous les jours… pouvant ainsi se vêtir à son aise pour rédiger ces quelques lignes.
Laté 28 en vol. Aérodrome de Montaudran, entre 1927 et 1933. Vue d'un avion Latécoère 28 en vol au-dessus de la piste de décollage. Photographie N&B, 12 × 17 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi1055.

« Envole-moi »


juin 2019

Toulouse, terre d'envol : voilà qui n'est plus à démontrer depuis longtemps. Il y a même, depuis l'année dernière, un espace muséographique tout entier dédié à cette spécificité toulousaine. Un peu comme le rugby ou le cassoulet, l'aéronautique participe aussi à façonner l'identité de la Ville rose.

Elle rentre donc pleinement dans le champ d'action des veilleurs que nous sommes : indexations particulières, dossiers documentaires, bibliographies ciblées… tout est mis en œuvre pour retrouver et valoriser les informations (nous l'espérons, utiles) relatives à ce domaine.

Il s'agit pour nous de vous aider à trouver ce que vous cherchez, en vous proposant des outils efficaces et pertinents, adaptés à vos besoins. Parfois, au milieu de la masse d'informations à traiter, il peut nous arriver de manquer de recul ou d'être contraints par des limites techniques. Mais nous essayons toujours de nous améliorer. Alors n'hésitez pas à nous faire part de vos idées et/ou suggestions : nous n'arriverons peut-être pas à toutes les mettre en œuvre, mais nos échanges contribueront à coup sûr à rendre nos propositions encore meilleures.

Île du Ramier, 16 avril 1901, vue en perspective de la passerelle du Parc Toulousain en chantier. Photographie N&B, 12 ×16,8 cm. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 1Fi10326 (détail).

Faire le pont


mai 2019
Un défi plutôt simple à relever quand arrive le mois de mai… Encore faut-il se mettre d'accord sur le sens que l'on donne à cette expression :
• « petit », on s'égare sur le terrain footballistique, que je ne maîtrise guère, malgré ma récente visite du Chaudron, pour la cause des archives cela va sans dire… ;
• « d'Avignon », un clin d'œil à notre outil quotidien, puisque l'application métier que nous utilisons tire son nom de l'auguste cité des papes schismatiques ;
• « de Toulouse », un ouvrage de référence et une thématique que l'on trouve en bonnes places dans notre bibliothèque.
Mais finalement, tout comme les ouvrages d'art assurent la continuité des voies de communication, notre vocation première est d'établir une passerelle entre les documents et les ressources que nous conservons et les publics pour lesquels nous le faisons. C'est bien là le cœur de notre métier, et la plus belle définition à donner me semble-t-il...
Nuages dans le ciel toulousain. Décembre 1947. Photographie N&B, 6 × 9 cm. Henry Delgay - Ville de Toulouse, Archives municipales, 36Fi61 (détail).

Septième


avril 2019
… article de votre lettre d'information, ce petit billet n'a pour objectif que de vous proposer quelques ressources en ligne potentiellement dignes d'intérêt. Et avec un sujet aussi vaste, les possibilités qui s'offrent à nous le sont tout autant : astronomie, météorologie, aéronautique, aéropostale, espace ou objectif spirituel. Il faut dire que Toulouse est résolument tournée vers le ciel, et que nos collections s'en ressentent.

Saviez-vous que nous conservons en dépôt le fonds de la Société d'astronomie populaire ? Ou bien un reportage d'André Cros sur le Centre national d'études spatiales ? Connaissiez-vous le nom de l'avion qui emporta Mermoz vers les plages lointaines du Brésil ? Ou celui du saint qui donna son nom à une célèbre basilique ? Soupçonniez-vous que la NASA utiliserait une image du même André Cros pour illustrer une publication sur le Concorde ?

Peut-être pas avant… mais, désormais, vous voilà prêts à prendre votre envol et à éblouir les foules de votre savoir cosmique… ou bien à attendre patiemment l'envoi du prochain numéro d'Arcanes.
Portrait de Joseph Berthelé, archiviste départemental de l'Hérault, dans son bureau à Montpellier. Janvier 1915. Photographie N&B, 4 × 4,5 cm. Raoul Berthelé - Ville de Toulouse, Archives municipales, 49Fi1875/65 (détail).

Jeune Padawan


mars 2019

En ce début du mois de mars, le printemps est à nos portes : avec lui, c'est le retour du beau temps, des jours qui rallongent, des petites pauses en terrasses et… des stagiaires avides de découvertes et d'aventure !
Plus ou moins jeune (mais tout cela se joue dans la tête…), l'apprenti archiviste / documentaliste / professeur / chercheur, est un public exigeant : une simple visite des locaux ne lui suffit pas, il a besoin de contenu, d'histoire(s), de concret, d'anecdotes. Selon son profil et ses objectifs, il peut passer avec nous plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Bref, il intègre une équipe. Il est là pour apprendre, et souvent, nous aussi, peut-être même plus qu'on ne l'aurait imaginé...
C'est un moment d'échange, de transmission, de passage de relais. Et sa trace est précieusement conservée dans nos collections. Parfois, il y a même des stages qui donnent envie de revenir… et c'est ainsi que d'anciens stagiaires deviennent des collègues. Devenus à leur tour maîtres de stage, ils perpétuent alors la tradition qui les a formés et dont ils sont désormais les dépositaires.
Que la Force soit avec eux.

Imprimerie en lettres : l'opération de la casse. Vue d'une planche de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Carte postale N&B, 9 × 14 cm, début du XXe siècle. Ville de Toulouse, Archives municipales, 9Fi1379 (détail).

Une histoire de caractères


février 2019
Cette histoire ne dit pas si la bibliothécaire, par ailleurs rédactrice de ce billet, a plutôt bon ou mauvais caractère… libre à vous d'en juger. Ce que l'on sait en revanche, c'est que la sage maxime « Le gras, c'est la vie » est non seulement vraie en gastronomie, mais aussi en imprimerie. Le mobile de cette chronique est donc tout trouvé : si des tâches de gras maculent quelquefois nos livres de cuisine (preuve qu'ils sont couramment utilisés), graisser un caractère mobile d'imprimerie volontairement est un acte fort, structurant, engagé. C'est accorder le fond et la forme, le contenu et le contenant. C'est mettre du relief dans une plaine de mots et annoncer le menu.

Alors, oui, s'enflammer pour de la typographie peut paraître incongru, j'en conviens. Il n'en reste pas moins que mettre du gras dans les livres, comme le beurre dans les épinards, donne un petit supplément d'âme...
Page Pearltrees des Archives municipales de Toulouse : copie d'écran (détail). Décembre 2018.

Servez-vous : le bar est ouvert et les consommations gratuites !


janvier 2019
Alors, je vous arrête tout de suite : il ne s'agit pas d'un bar traditionnel, où l'on vous sert des boissons qui peuvent contenir un certain pourcentage d'alcool, ou pas. Non, ici, c'est au « comptoir du savoir » que vous vous trouvez : là où votre soif de connaissance peut s'étancher grâce aux nombreuses ressources documentaires mises à votre disposition.

Les Archives viennent en effet d'ouvrir un compte sur l'outil de « curation en ligne » Pearltrees. Nous y partageons notre actualité, nos centres d'intérêts (principalement toulousains) et une revue de presse ciblée alimentée quotidiennement.

Vous pouvez ainsi lire, conserver et partager :
• des articles et des notices sur nos collections,
• nos publications en ligne depuis 2012,
• des articles sur l'histoire de Toulouse et ses personnalités marquantes,
• des articles sur des monuments emblématiques de la Ville Rose,
• des articles sur l'archivistique en France et ses problématiques,
• et bien d'autres choses encore...

Néanmoins, il existe UN dossier dont l'accès vous est refusé : il s'agit d'un espace de travail interne, dont le contenu est par ailleurs redistribué dans l'arborescence publique quand cela s'avère opportun. Rassurez-vous donc : vous ne manquez rien.

Ne nous reste plus qu'à vous souhaiter une belle année 2019 et… la bienvenue aux Archives2toulouse !
Page de couverture du numéro 2 de La Lune Rousse, journal du MLF toulousain. Ville de Toulouse, Archives municipales, 111Z18.

Femmes en voix


décembre 2018

Tout au long des siècles, les femmes se voient proposer des chemins de féminité bien définis, dont elles ne dévient que rarement : du modèle suprême, mais inaccessible, de la Vierge Marie qui indique à la femme qu'elle doit souffrir sans souffler mot, au contre-modèle de l'Ève tentatrice dont la soif de connaissances, donc de nouvelles voies défendues, s'avère destructrice, les femmes médiévales n'ont que peu de voies qui leur sont proposées. Pourtant, elles ne sont pas enfermées : elles concentrent même une très grande partie des tâches quotidiennes du travail dont vit le ménage – travail paysan, commercial, de représentation sociale dans les plus hautes sphères.

Tout au long de l'époque moderne, leurs droits, moins sous l'influence de la législation ecclésiastique que sous l'encadrement monarchique, se réduisent comme peau de chagrin : les pouvoirs civils s'éveillent et souhaitent encadrer la cellule familiale qui, dès le 19e avec son bien misogyne code civil napoléonien, est fêtée comme le fondement naturel et irremplaçable de la société.
Les voies des femmes sont donc, en théorie, peu glorieuses et leurs voix peu entendues : mais il ne faut pas déduire de ce silence – littéraire, scientifique, politique, mais aussi archivistique – une absence des femmes dans la dynamique sociétale. Les hommes et pouvoirs tendent certes à définir et circonscrire toujours au plus près leurs places, mais elles ont toujours été des moteurs fondamentaux de l'économie, des réseaux de sociabilités culturels, scientifiques et politiques ou tout simplement de la démographie française.

Les premières féministes (on pourrait en ancrer les origines dans ces femmes de pouvoir que sont les Catherine de Médicis, les Madame de Pompadour ou les Ada Lovelace, mais est-ce bien représentatif ?) ne sont donc pas des femmes qui briseraient enfin les carcans et rendraient aux femmes leurs voix : elles s'approprient en fait de nouveaux moyens d'expression, ceux qui étaient considérés comme typiquement masculins.
En effet, c'est par le recours à la presse, à la radio, à la manifestation, aux procédures judiciaires, aux revendications politiques qu'elles érigent une nouvelle voie, mais pour traiter de sujets nouveaux, qui leur sont propres et qui n'avaient jamais eu autant de visibilité dans la sphère publique. Et comme ces sujets nouveaux doivent être traités de manière nouvelle, elles se réunissent, par exemple, à Toulouse dès le début des années 1970, dans un local, rue des Blanchers, puis au fameux 19 rue des Couteliers. Elles fondent leurs propre journal, La Lune Rousse, leur propre Radio Mille et Une, leur propre festival de cinéma, leurs propres revendications politiques (locales, internationales comme internationales), médicales et culturelles. Cette voie nouvelle peut maintenant nous paraître loin : aujourd'hui accomplie pour certains, menacée pour d'autres. Un recul historique de quelques décennies, que nos amis médiévistes et modernistes jugeront bien insuffisant, nous offre tout de même le début d'un regard historique. Le fonds d'archives de la branche toulousaine du MLF, s'étendant de 1970 aux années 2000, vient d'être versé, sous forme de don définitif, aux Archives municipales de Toulouse. Elles sont désormais classées et consultables dans la série 111Z : n'hésitez pas à les faire vivre et à rencontrer les voix/voies de femmes surprenantes.

Vue de l'avion Bréguet 941 stationné dans un champ en bordure de forêt de Bouconne, un troupeau de moutons paissant à côté de l'appareil. Photographie André Cros, 24 mai 1965. Ville de Toulouse, Archives municipales, 53Fi2251.

... et des jeux


octobre 2018

L'essentiel (panem) ayant désormais été assuré par les billets qui précèdent, je puis en toute liberté passer à un tout autre thème (circences) sans que ce hors-sujet ne choque personne.
Les jeux nombreux de dés ou de cartes d'Ancien Régime ? Bien trop compliqués pour nous désormais. Si le cul-de-chouette n'en fait pas partie, il y a toujours le pharaon, le biscambille, l'hombre, le lansquenet etc., où seuls les spécialistes de la crapette modernes sauraient peut-être s'en sortir. Délaissons aussi les jeux d'intérieur, comme le billard ou le jeu de paume.
Les jeux d'eau ayant déjà été évoqués dans le numéro d'Arcanes qui précède, passons aux jeux d'air. Tenez, celui qui consiste à projeter dans les airs au moyen d'une fronde tout projectile solide (mais non explosif toutefois). Eh oui, c'est le retour de la bonne vieille campe.
Ces plaisirs de la jeunesse attirent régulièrement des dizaines, voire centaines de joueurs, font les délices des chirurgiens qui doivent ensuite soigner et remettre sur pied les nombreuses victimes (autant les spectateurs que les participants). Les capitouls verbalisent, réglementent et croient pouvoir museler, éradiquer même ce sport local. Ah les naïfs : la fronde est certainement la première arme de jet de l'histoire (pensez aux guerriers Baléares dans Salammbô) et si les CRS courent la campagne avec des boucliers, c'est bien que les « campeurs » modernes resurgissent toujours.
Mais ne croyez pas que les jeux de plein air sous l'Ancien Régime étaient uniquement composés d'activités violentes : on avait le petit palet, le jeu de mail, les quilles, tous si délassants et bien innocents.
Enfin, on trouve encore « la course du mouton »*, ou « courir le mouton », dont nous reparlerons certainement sous peu, une sorte de grande fête populaire ouverte à tous où devaient se mêler les rires et les cris d'encouragement, adressés tant aux participants qu'au mouton galopant.

* une bergère qui m'est très chère m'assure que l'activité est intense, particulièrement lorsque le parcours est ponctué d'obstacles (ici sous forme de besals).

Ordonnance de police des capitouls, du 15 juin 1782, concernant la place Dauphine. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB169, p. 203.

Jeux d'eau, jeux de vilains


septembre 2018

Les petites filles sont prévenues ! À Toulouse, on ne joue pas avec l'eau des fontaines : impossible de songer aller s'y rafraîchir, encore moins y barboter ou s'asperger dans de grands éclats de rire.

En août 1772, la petite Catherine Lacoste, « âgée de douze ans, étant allée pour boire de l'eau à la fontaine de la place de S[ain]t-Étienne avec d'autres enfants de son âge » (FF816/6, procédure #140, du 12 août 1772) se fait tellement malmener par une domestique pressée de remplir son cruchon qu'elle est désormais alitée et qu'on dit qu'elle crache du sang caillé et des excréments par la bouche et qu'elle sera irrémédiablement estropiée à vie.

Faisons un bond jusqu'en 1782. Miracle, la ville vient de se doter d'une deuxième fontaine qui, comble du luxe, semble couler régulièrement, ce qui n'est pas toujours le cas de celle de la place Saint-Étienne.
Prévoyants, les capitouls vont même jusqu'à créer un poste de garde à bandoulière, particulièrement chargé de veiller au respect des ordonnances (celle du 15 juin interdit entre autres choses qu'on y fasse lessive ou que l'on vienne y laver sa salade) et celui-ci tient les enfants à l'œil.
En particulier le petit Bernardet (15 ans), fils de l'aubergiste du Saint-François, qui s'amuse à laisser les robinets ouverts. Rien à faire : le commis avec sa belle bandoulière a beau le mettre en garde, le jeune garçon fait sa forte tête, grimpe sur la vasque, asperge les alentours, tiraille les cheveux du commis, qui est obligé de reculer et d'appeler la main-forte à sa rescousse. Pire encore, le chenapan répète « à plusieurs reprises qu'il vouloit y chier dedans », puis prend la fuite sans attendre l'arrivée du guet (FF826/5, procédure #087, du 27 juillet 1782).

Sauf que voilà, si encore il n'y avait que les enfants à surveiller !
En juin de la même année, le garde Jérôme interpelle un « monsieur » qui s'est avisé de monter sur la margelle pour rincer un verre. Sommé de descendre, l'homme résiste, et notre garde à bandoulière ne trouve d'autre ressource que celle d'asperger le contrevenant*. Évidemment, le « monsieur » rétorque par des insultes, bientôt soutenu par son épouse et tout le voisinage (FF826/3, procédure #064, du 21 juin 1782).


* ce qui soulève une épineuse question de Droit : un garde a-t-il le droit d'asperger un quidam alors qu'il est chargé d'empêcher les particuliers de s'asperger entre eux...

Reste de scellés apposés sur un des objets lié au "suicide involontaire" de Jean Ramondis, dit Torrofabes. Archives municipales de Toulouse, FF814/3, procédure #047, du 13 mars 1770.

Pièces à conviction


juillet - août 2018
L'élément capital dans une affaire criminelle est sans conteste la pièce à conviction ; (il est évident que s'il y a un suspect ou un accusé, ses aveux deviennent tout aussi importants).
Il est difficile de s'imaginer l'amoncellement de pièces à conviction hétéroclites qu'il pouvait y avoir aux 17 et 18e siècles dans les armoires ou coffres du greffe criminel de l'hôtel de ville.
Pourtant, en lisant une à une les procédures, on apprend que untel y apporte son habit souillé par un pot de chambre ; tel autre vient déposer et faire mettre sous scellé une touffe de ses cheveux, arrachée lors d'une empoignade homérique avec un agresseur. On y trouve encore le caillou couvert de sang qui a servi à frapper un homme, le bâton avec lequel a été rossé un autre, les mouchoirs volés trouvés dans les poches de ce vagabond lors de sa fouille, un rossignol laissé sur place par des voleurs après l'effraction d'une maison, une garde d'épée brisée...
D'autres pièces à conviction, plus encombrantes, sont remisées dans la chambre de la géhenne (torture). Il s'agit des corps de victimes de morts violentes ou suspectes. Ils ont préalablement été scellés au front à la cire rouge et n'attendent plus que les experts qui, en fouillant dans les chairs vont « faire parler » ces corps avant que l'on puisse songer à les inhumer.
Enfin, parce qu'elles sont de petit format, des pièces à conviction sont restées conservées parmi les documents des procédures criminelles des capitouls : faux billets pour le théâtre, affichettes diffamatoires, lettres d'amour ou lettres anonymes, chansons scabreuses, échantillons de tissus volés, etc... jusqu'à cette charge de pistolet retirée de la gorge et nuque du malheureux Cailhol en 1786 !
Quelques uns de ces papiers ou petits objets, vestiges des méfaits et des crimes de nos aînés se donnent à voir désormais sur une page des Bas-Fonds des Archives ; après numérisation, d'autres viendront bientôt enrichir cette petite collection.
[Jeune femme alitée, sujette à la maladie d'Amour]. Dessin aquarellé de Gesina ter Borch, accompagnant et illustrant son album de chansons et de poésies, vers 1653. Rijksmuseum, Amsterdam, inv. n° BI-1890-1952-24 (détail du folio 24).

Une chance au grattage...


Juin 2018

Admettez que vous êtes en veine. La rubrique Dans les Bas-Fonds des Archives de Toulouse vous offre une opportunité unique de pouvoir passer tout ce mois de juin au lit avec nous en pleine période de la fin de l'Ancien Régime.
Dépaysement immédiat garanti. Franchement, si ce n'est pas de la chance ça !
Attention, précisons bien que nous serons ensemble dans le lit et non pas sous la couette. Car, même si nous avons les idées larges, il s'agit tout de même de respecter les usages de l'époque ; or sous l'Ancien Régime on dort précisément sur la couette et non en dessous.
Autre chose, afin d'assurer votre confort, pensez à vous munir d'une bassinoire et d'un pot de chambre. Si vous faites suivre votre soubrette c'est aussi bien, elle en profitera pour nous tenir la chandelle et tirer les rideaux du lit au moment du coucher.
Ah, un détail important avant que vous ne fassiez votre musette ou valise : on ne saurait accepter les pyjamas en pilou ou les nuisettes satinée (et ne vous avisez pas pour autant de croire que l'on peut dormir nu comme des vers) ; la tenue imposée reste une simple chemise (longue) et l'inamovible bonnet de nuit.
Et, si d'aventure vous préfériez à notre compagnie la tranquillité d'une chambre d'auberge, pourquoi pas, mais... rien ne dit que vous passerez une nuit moins troublée. Là, inutile d'espérer prendre toute la largeur du lit, d'y dormir en biais, en étoile, car à tout moment de la nuit l'aubergiste peut venir vous pousser et vous serrer sur un côté afin de rajouter dans votre lit un voyageur arrivé sur le tard.
Et puis, dans ces auberges, autant vous prévenir déjà : le fait de partager un lit avec un inconnu n'est pas toujours sécurisant. Effectivement, nombre de dormeurs découvrent au petit matin qu'on a fait leurs poches de culottes ; certains encore moins chanceux, se rendent compte que leur compagnon d'un soir est atteint de la gale ou la teigne...

Si vous étiez tentés par l'aventure, inutile de vous inscrire et de réserver votre chambre auprès des Archives, il vous suffit juste de télécharger le dossier « In bed with... », notre dernier numéro des Bas-Fonds et de vous offrir ainsi une expérience hors du commun.

Brisk cathartic, [homme immobilisé aux latrines après l'absorption d'un laxatif]. Gravure colorisée, par James Gillray, d'après John Sneyd, 1804. Wellcome Library, Londres, inv. n° 12068i.

Relax, il y a toujours le sucre de Mars


mai 2018

En mai, comme on peut faire ce qui nous plaît, alors pourquoi ne pas vous parler du sucre de Mars (notez la majuscule). Ce produit merveilleux, qui reste toutefois plus connu sous le nom de sel de Seignette.
Si nous savons que la chose était appréciée à Versailles, la cour et les grands du royaume (voire les dieux Romains) n'en étaient certainement pas les seuls consommateurs puisque, en 1780, nous découvrons un simple jardinier toulousain nanti d'un tel paquet.
En effet, en octobre 1780, lorsqu'on étale les possessions du malheureux Louis Mascot, renversé et tué par une charrette attelée de mules, on découvre ce que recèlent ses poches : une tabatière à coulisse en laiton, deux paquets d'allumettes, un petit mouchoir « à moucher », un ciseau de fer, un morceau de papier, une somme de 7 livres et 3 sols, et... un paquet de sels purgatifs de Seignette !
C'est vrai, on a oublié le principal : il convient de préciser que ce sucre de Mars n'est ni une douceur ni un condiment quelconque, puisque ce formidable laxatif sert au grand soulagement des intestins.

Ainsi, si vos boyaux vous taquinent, plongez-vous dans la lecture des dossiers mensuels des Bas-Fonds sur les latrines (décembre - n° 24), vous y trouverez un chapitre sur les laxatifs et les lavements. Si le contenu des poches vous intéresse, allez farfouiller dans le numéro de mars (n° 27). Enfin, si vous en avez assez de la rubrique chiens écrasés* de votre feuille de chou locale, allez donc faire un tour dans le dernier numéro (avril - n° 28), qui traite des accidents, avec écrasements et mises à plat de personnes, causés par les charrettes ou les carrosses.

 

* pour les amis des bêtes, il y a aussi un Bas-Fonds sur les chiens (n° 25). Nous présentons toutes nos excuses à ceux amoureux des pigeons (colombophiles ou gourmets) : ils devront attendre encore un an avant de lire un dossier consacré à leurs volatiles préférés.

Elévation de façade d'un immeuble collectif avenue de Lombez réalisé par l'architecte Jean-Pierre PIERRON. Ville de Toulouse, Archives municipales, 579W1025/d.

L'amer tue, me dit-on, sauf aux Archives…


avril 2018

Ne soyez pas amers, vous n'avez plus aucune raison d'errer à la recherche des plans de votre maison ou de votre appartement.

Conscients des difficultés que vous pouvez rencontrer face à l'océan de permis de construire conservés aux Archives municipales de Toulouse (plus de 66 000, de 1943 à 2002), nous vous guiderons désormais dans vos recherches à toutes heures du jour et de la nuit ! Par quel miracle me direz-vous ?!

Grâce à une toute nouvelle page de notre site internet, un véritable petit guide numérique vous expliquant le pourquoi du comment du permis de construire, comment le trouver, le consulter, et même le reproduire au besoin. Alors, ça va mieux ?

Camp de nomades de Ginestous, chemin de Ginestous, 9 février 1976, en cours de démolition. baraquements et enfants dans une baignoire. Pôle image de la direction de la Communication - Ville de Toulouse, Archives municipales, 15Fi2253/9 (détail).

Nomades


mars 2018

« Errants et menaçants, intrigants ou douteux, fascinants… de multiples représentations des Tsiganes traversent l'histoire de la photographie. De la vision romantique héritée du 19e siècle aux images d'un peuple asocial et archaïque, de la fascination au rejet raciste, l'exposition MONDES TSIGANES donne à voir une autre vision des Tsiganes et permet de comprendre les origines d'une discrimination qui perdure encore aujourd'hui. » Ainsi débute le communiqué de presse de l'exposition organisée par le Musée national de l'histoire de l'immigration, à Paris, du 13 mars au 26 août 2018.

Sollicitées par l'un des commissaires, Ilsen About, les Archives de Toulouse ont transmis des fichiers numériques d'André Cros de 1963 et prêté des pochettes de reportage réalisés par la direction de la Communication dans les années 1970.


Gitans à Toulouse (1963-1976)

 

Longtemps installés dans le quartier Saint-Cyprien, les gens du voyage ont occupé divers sites toulousains, de manière licite ou non. On les trouve rue de Périole, au niveau du jardin Pierre-Rous, près des actuelles Archives, en 1962, dans un superbe reportage d'André Cros ; ils sont évacués de Bourrassol en mai 1963 et leurs baraquements sont démolis à Ginestous en septembre de la même année ; les gitans de Saint-Simon sont pris en charge à la fin des années 1960 ; on se plaint de leur installation sur l'île du Ramier en 1981…
Mal considérés, parfois appelés Gitanos à Toulouse, ils vivent de petits métiers de rue, tel que tondeurs de chiens au début du 20e siècle.

Les reportages sur les gens du voyage d'André Cros et ceux de la direction de la Communication les montrent débordant de vie et logés dans des conditions précaires.

Toulouse. Septembre 1998. Vues d'une boîte métallique, de couleur jaune, de « Cachou Lajaunie ». Pôle image de la Direction de la Communication - Ville de Toulouse, Archives municipales, 15Fi12354 (détail).

Rien ne vaut le Cachou… Lajaunie !


février 2018
Ah... L'odeur de la réglisse et le tintement des dragées dans la petite boîte de métal jaune. Toute une époque… Mais saviez-vous qu'il s'agissait au départ d'un « médicament » pour la bonne haleine, inventé vers 1880 par un pharmacien toulousain nommé Léon Lajaunie ? Et que la taille et la forme de son contenant si caractéristique étaient inspirées de celles d'une montre de gousset ?
Alors, si vous souhaitez en savoir plus et briller en société lors de dîners mondains, de nombreuses ressources numériques s'offrent à vous, notamment :
• un article d'Alain Le Pestipon, publié dans L'Auta en mars 2005, sur Léon Lajaunie ;
• un article de Philippe Emery, publié dans La Dépêche du Midi en août 2009, sur l'usine toulousaine encore en activité après 130 ans ;
• une interview télévisée du responsable marketing de l'entreprise Lajaunie, réalisée en décembre 1985 ;
• des clichés d'une publicité, pris par le Pôle image de la Direction de la Communication de la Ville de Toulouse, en septembre 1998 ;
• des notices de Wikipédia, l'encyclopédie libre et de Wikimedia Commons, la médiathèque libre.
Et si vous désirez creuser davantage, une thèse de Pharmacie soutenue par Hélène Guinaudy en 1989 est également disponible à la consultation, mais sur place cette fois-ci… Alors, au plaisir de vous retrouver bientôt en salle de lecture !
La nuit de la photo à la chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, remise de cadeaux à des enfants. A gauche Henry Delgay. 1967. Delgay (famille) - Ville de Toulouse, Archives municipales, 36Fi207 (détail). Licence CC BY SA 4.0.

Dans la hotte du Père Noël


janvier 2018

L'année 2017 s'est achevée et il est temps de faire le point sur les cadeaux qu'il a apportés.

Les amis de la généalogie seront peut-être satisfaits car nos collections de tables décennales et de registres d'état civil sont quasiment toutes numérisées. Les pages numérisées remplacent, partiellement, la collection du greffe généreusement offerte par les Archives départementales de la Haute-Garonne, il y a déjà quelques années. Mais il y en a pour tout le monde !

Lots de numérisation intégrés dans notre base de données en ligne en 2017 :

- 42 tables décennales : la collection du greffe est toujours accessible en fichiers pdf liés aux notices ;
- 124 registres d'état civil entre 1796 et 1916 (1E) ;
- 41 listes électorales de 1864 à 1884 (4K1-4K41): ces listes nominatives permettront de compenser, en partie, les listes de recensement lacunaires pour cette période ;
- 72 matrices cadastrales de 1788 à 1914 (1G1-1G16, 1G138-1G193) : rubrique 2.FINANCES, IMPÔTS, CADASTRE dans l'arborescence des registres et dossiers numérisés ;
- 8 856 images dont 3 184 reportages photographiques de la direction de la Communication de 1993 à 2000 (15Fi), 774 clichés numériques de Stéphanie Renard réalisés pour les Archives (4Num), 698 images du fonds Chamayou réalisées par Pierre Henri Désiré Laffont (18 Fi).

Et prochainement devraient arriver les vues suivantes :

- 54 registres d'état civil de plus ;
- la liste électorale imprimée de 1866 (4K147) ;
- 1 005 plans d'urbanisme et d'architecture du 19e et début 20e siècle (64Fi).

Bonne navigation !

Placard diffamatoire manuscrit contre Jeanne Douat (détail), 1767, auteur anonyme. Ville de Toulouse, Archives municipales, FF811/11, procédure #233, du 2 décembre 1767.

Les déboires de la Cendruse


décembre 2017

On a récemment beaucoup parlé de Facebook et du revenge porn ; loin d'être une pratique née du mariage des selfies et des réseaux sociaux, nous allons vous montrer ici que, déjà sous l'Ancien Régime, la pratique était courante.
On vous laisse apprécier l'inventivité et la créativité d'esprits malins vengeurs en prenant pour exemple l'infortunée Jeanneton, ici appelée la Cendruse.

Mais qu'a donc fait notre Jeanneton pour mériter une telle campagne d'affichage devant la porte de son maître ? Cette pauvre servante en prend pour son grade et risque de devoir dire adieu à son mariage programmé, tout comme à son emploi chez le sieur de Roiffe.
Le "corbeau", semble bien renseigné sur les écarts de conduite présumés de Jeanneton ; mais il pourrait aussi s'agir d'un canular gratuit et malfaisant.
Son crime ? Elle aurait fait cocu le nommé Vidal, son promis, et ainsi perdu son pucelage à l'occasion de l'absence dudit Vidal lors de la période des Cendres (d'où la Cendruse).
Bien, avec ces deux affichettes, si ledit le fiancé ne sait pas encore qu'il est cocu...
L'affaire est de telle importance pour la jeune femme qu'elle se trouve contrainte d'entamer une procédure « contre X » (on a bien une idée sur le nom d'une des complices du corbeau) pour cas de diffamation ; elle a été bien avisée de joindre comme pièces à conviction deux des placards orduriers.

Les archives de la justice criminelle des capitouls nous offrent ainsi un certain nombre de placards diffamatoires, en général manuscrits. Certains ont été produits en grand nombre et affichés dans toute la ville, d'autres en exemplaire unique et placardés devant la porte de la victime.
Les cibles favorites sont généralement les femmes, en s'attaquant à leur honneur, mais personne n'est vraiment à l'abri : le boulanger Lougayrou en sait quelque chose, et même le capitoul Guillaume Franc en fera les frais en 1768.

Pour finir, et dans un registre légèrement différent, on trouve aussi quelques placards de menaces plus que de diffamation, tel celui de 1681 où il est clair que la pauvre risque de se faire « couper la robe au cul » ! L'usage de cette expression toute fleurie est d'ailleurs toujours conservé par nos cousins canadiens dans la Belle Province.

Toulouse: pêcheurs en Garonne. scène bucolique comportant un groupe de 4 hommes en tenue civile dont 2 tiennent une canne à pêche. Ville de Toulouse, Archives municipales, 1Fi1429.

Il ne faut pas lâcher la canne pour la pêche


novembre 2017

En partant à l'aventure dans le fonds d'images numérisées des Archives, on s'expose à des découvertes surprenantes. 

 

On s'aperçoit ainsi que la canne est souvent utilisée comme accessoire de la photographie. Elle permet de poser en se donnant une contenance, au temps des portraits un peu figés des débuts de la photographie, apporte une certaine assurance ou du maintien, dans certains cas, et devient un véritable compagnon de route en prenant de l'âge.
Quand elle s'associe à une ligne, le bâton prend de la longueur et donne apparemment la pêche.
Et si l'orthographe de l'archiviste est incertaine, des intrus peuvent surgir au détour d'une notice…

Cette balade a produit le florilège de portraits avec can(n)e extraits des fonds des Archives.

Pour en voir d'autres, direction la base de données des Archives, rechercher les notices contenant canne OU cane, cocher Seulement les notices avec des images liées et lancer !

* Le titre de cet article est emprunté à Paul Eluard.

Lettre à Janeton, 10 juillet 1789. Ville de Toulouse, Archives municipales, FF834/1, procédure #010, du 4 mars 1790.

Délicates attentions


octobre 2017

Les archives publiques ne seraient-elles que des collections de documents administratifs et normalisés, des kilomètres de volumes ou de liasses étalés sur des rayonnages froids ?
Les vies de milliers, voire millions, d'individus qui nous ont précédés se résument-elles uniquement à des formulaires, à une mention sur le cadastre, à un acte de mariage, à une quittance d'impôts ?

Cherchons mieux, cherchons au gré des inventaires, lisons-les différemment, les yeux fermés pourquoi pas, et laissons-nous guider par notre cœur. Là, les délicates attentions de nos aînés se retrouvent aussi quelque part au sein des archives : offrir une fleur, composer un joli bouquet destiné à l'être aimé, dévoiler et coucher de tendres pensées sur le papier, ces traces des sentiments passés mais éternels peuvent aussi être redécouvertes.
Les dossiers des bas-fonds de février et juin 2017 ont déjà redonné vie aux lettres d'amour conservées dans les procédures de la justice des capitouls, et ont fait refleurir les œillets, violettes et renoncules que l'on croyait à jamais fanés.
Quelques mois ont passé depuis la mise en ligne de ces dossiers, et d'autres délicieuses et délicates lettres ne cessent d'apparaître avec la publication de nouveaux inventaires (ainsi cette procédure de 1790 qui nous révèle 10 tendres missives adressées à Janeton), le parfum des jasmins s'est ravivé et arrive jusqu'à nous...

S'il appartient aux Archives de conserver précieusement toutes ces traces écrites, aussi infimes qu'elles puissent être, les chercheurs doivent maintenant redonner vie à ces sentiments, magnifier les attentions des cœurs oubliés, rendre éternels ces amours passés.

"De schat [le trésor]" (18e siècle), dessiné par J. Buys, gravé par N. van der Meer, 1777. Gravure conservée au Rijksmuseum, Amsterdam, inv. n° RP-P-1907-4669 (détail).

Trésor(s) à la carte


septembre 2017

Si vous comptez sur nous pour vous livrer la carte des trésors enfouis dans la ville, vous n'y êtes pas du tout. Nan, on ne vous dira pas où se trouve enfoui l'or des Tectosages (celui ramené à Toulouse après la mise à sac de Delphes). 70 tonnes d'or, c'est démesuré et ça vous ferait certainement perdre la tête.


En revanche, on peut vous mettre sur la piste de deux autres trésors, et ceux-là sont à taille humaine. D'abord celui de la présidente de Caulet, il s'élèverait tout de même à la coquette somme de 900 000 livres ! Quant à l'autre, celui de la veuve Bounemaison, il serait principalement composé de pièces d'argenterie : fourchettes, cuillères et autres, une perspective idéale pour un jeune couple qui veut se monter en ménage.
Alors, vous voulez jouer ?
Bien, deux solutions s'offrent à vous : la recherche assistée par ordinateur ou téléphone portatif, c'est-à-dire grâce à UrbanHist+, ou bien la recherche classique dans les matrices et plans des cadastres anciens.
Pour repérer sur la carte le logis (et donc le trésor) de la présidente de Caulet, UrbanHist+ reste le moyen le plus indiqué. En effet, elle habitait dans le cœur de ville actuel. Il ne vous restera ensuite plus qu'à obtenir l'autorisation de creuser dans les caves (car c'est là qu'il gît).
Quant au lieu où est enfouie la vaisselle d'argent de la veuve Bounemaison, il va falloir vous diriger vers le gardiage de la ville, près du lieu de Ponsan pour être plus précis. Et pour localiser le jardin de l'ancienne métairie dite de Cumiès, où le tout serait caché, lisez d'abord les Bas-Fonds du mois d'août, vous y trouverez certainement des indices nécessaires. Un dernier conseil : munissez-vous aussi de la carte des lieux à l'époque.

Bonne chance.

Bâtiment des Archives municipales de Toulouse. 2 rue des Archives. 29 juillet 2016. Entrée des Archives, extrait du reportage photographique de 64 clichés de l'intérieur et l'extérieur du bâtiment des Archives. Stéphanie Renard - Ville de Toulouse, Archives municipales, 4Num33.

Déconnectez-vous, bougez-vous, on fait le reste


juillet-août 2017

On ne cesse de nous parler de dématérialisation, d'en vanter les mérites et de nous promettre de pouvoir accéder à tout depuis notre fauteuil ou notre transat de plage. Le progrès, qu'il soit souhaitable ou pas, il faut faire avec : on suit la vague ou on surfe dessus.

Mais il ne faut pourtant pas croire qu'on va tout vous apporter, là, à domicile, sur un plateau entre votre joystick, votre zapette et votre modem (je crois qu'on dit box maintenant). On a désormais la chance infinie de pouvoir payer nos impôts en ligne, sans même bouger le petit doigt ; on peut faire nos achats et même vider notre compte bancaire via un écran, puis notre dîner (et pas qu'une pizza) peut nous être livré sans même qu'on ait eu à se lever du fauteuil de la journée.
C'est beau le progrès.

Les Archives n'échappent pas au progrès non plus (quelquefois même elles le précèdent, mais ça on en reparlera), et derrière votre écran vous avez accès directement aux délibérations des capitouls puis du maire depuis le 14e siècle jusqu'au 21e, à tout l'état civil, de quoi remonter jusqu'à François 1er si besoin, aux cadastres successifs de la ville [2. FINANCES, IMPOTS, CADASTRE], à des milliers d'images anciennes, vous avez même accès à l'intégralité du procès Calas et aux bas-fonds.
Vous avez fait le tour de tout ça ? Malheureux ! Ce n'est rien, ce n'est qu'une fraction des archives de la ville que nous conservons dans notre réservoir de mémoire.
Alors cet été, laissez de côté votre boîte à pizza, débranchez-vous et prenez le chemin des Archives dès la réouverture le 1er août.
En salle de lecture, vous verrez des gens, des vrais. Vous toucherez du papier (pas la peine de le tripoter non plus) et peut-être même un bout de parchemin. La maison vous offrira même un crayon de bois collector. Et puis vous entrerez dans un monde virtuel que votre ordinateur ne peut même pas imaginer : celui qui vous permet de faire revivre le passé, celui des rues encore pavées, des remparts qui ceignent la ville, celui des veaux et poulets qui déambulent rue de la Pomme ou ailleurs.

Décors, tableaux et sculptures des salles de l'hôtel de ville dit Capitole : salle des illustres. (2016). La belle Paule par Henri Rachou. Stéphanie Renard - Ville de Toulouse, Archives municipales, 4Num9/6 (détail).

Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle


juin 2017

« ayant en vostre ville de Tholose la Paule,
vous avez la plus belle femme qui soit d'un pôle jusqu'à l'autre pôle »

S'il faut en croire nos aînés, Toulouse peut s'enorgueillir d'avoir élevé en son sein la plus belle femme du monde : La belle Paule.
Paule de Viguier, la jeune fille à la beauté légendaire.

Paule de Viguier, dont la beauté aurait littéralement ébloui François Ier quand elle lui remit les clefs de la ville, lors de son entrée en 1533 (légende toutefois infirmée par les documents d'archives, en particulier le procès-verbal de l'entrée du roi et de sa suite).


Paule de Viguier mise à nu et exposée par Gabriel de Minut, son cousin, dans « La Paule-graphie », curieux ouvrage édité à Lyon en 1587. Là, il la détaille intégralement, commençant par ses cheveux et les différentes parties de son visage si parfait, descendant et s'attardant sur sa gorge, frôlant ses « tétins », glissant ensuite jusqu'à son ventre, s'aventurant même dans les contours de « la sortie des enfants », avant d'arrêter sa plume sur les fesses de la belle Toulousaine.


Plus tard, Henri Rachou, dans une toile plus empreinte de modestie, l'immortalisera paraissant à son balcon et s'offrant au regard émerveillé des habitants. Les incrédules peuvent toujours venir la contempler au Capitole, en la salle des Illustres (vue 6).

Et si la légende a fait sienne la Belle-Paule, Paule de Viguier se découvre aussi à travers les archives ; par exemple avec son testament enregistré le 26 septembre 1607 par-devant le notaire Bessier et qui est désormais conservé aux Archives départementales de la Haute-Garonne.

Billet d'envoi de nouveau-né à l'Hôtel-Dieu, formulaire pré-imprimé, resté vierge (remploi du billet servant de couverture à une pièce de procédure faite contre des bouchers - juin 1771). Ville de Toulouse, Archives municipales, FF815/7, procédure #121 (détail).

Merci qui ?


mai 2017

Inutile d'essayer de vous parler d'une quelconque fête des mères sous l'Ancien Régime, je n'en vois pas.
Il n'est peut-être pas nécessaire ni de bon ton de reparler aujourd'hui des mères maquerelles (si, si, je veux dire de ces mères qui prostituaient leurs propres filles), non plus, nous y avons déjà consacré deux dossiers des Bas-Fonds : Le temps des maquerelles (n° 9, septembre 216) et Haro sur la maquerelle (n° 10, octobre 2016). Pourtant un jour, il faudra que je vous raconte en détail l'affaire de « la Cochère », Élisabeth Pourcelle, et de sa fille, Françoise Duffau. Mais ce sera pour plus tard.

Alors, penchons nous rapidement sur les mères que le 19e siècle appellera « les filles-mères », ces filles séduites sous promesse de mariage, et qui une fois enceintes se retrouvent abandonnées, sans travail (on renvoie généralement une servante lorsqu'elle est enceinte ; pas de ça chez nous !) ni ressource.

Leur seul espoir : des couches rapides et sans complication afin de rapidement pouvoir rechercher un travail.

Mais que faire alors du nourrisson ? Inutile de trop compter sur un réseau d'entraide, de voisines car nous sommes en ville et ces jeunes femmes viennent souvent des campagnes et des montagnes, et n'ont donc que peu d'attaches et connaissances à Toulouse. Mais le fait d'être dans une grande ville comporte aussi des avantages : des institutions de charité (bien ordonnées) capables de recevoir ces nouveaux-nés sur un simple ordre des capitouls. Ceux-ci, lorsqu'ils estiment que la future mère est effectivement de bonne foi et qu'elle a été abandonnée par le galant (qui généralement aura quitté la ville afin d'éviter la charge d'un enfant – et d'une femme) vont lui délivrer ce précieux sésame.
Échappant ainsi à la noyade (qui reste promise aux chatons), quelques-uns de ces enfants pas toujours désirés auront peut-être pu grandir à l'ombre de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques.

Quant à revoir un jour leur mère, encore eût-il fallu qu'ils sachent son nom car les registres paroissiaux imposaient alors la mention : né(e) de père et mère inconnus. Seuls les généalogistes des temps modernes arriveront, en compulsant les procédures de dénonces de grossesses, à réunir ces enfants à leurs mères. Pour ce faire, il leur suffira de faire leur sélection à partir des inventaires de justice déjà publiés.

Quand les hommes filaient la quenouille...


avril 2017

« Pyrénées - Jasque Esterlet, guide aux Eaux-Bonnes - Marchande de beurre aux Eaux-Bonnes », Edouard Pingret, lithographie colorisée, Paris, 1834. Bibliothèque municipale de Toulouse, A-PINGRET (11)....cela signifiait qu'ils avaient vraiment été très très vilains.

En effet, lorsque vous rencontriez un homme exposé au carcan, tenant une quenouille dans chaque main, vous aviez là un malheureux condamné pour avoir filé le parfait amour avec deux épouses en même temps ; bref un bigame subissant là la première partie de son châtiment.

Car si avoir une épouse légitime et une maîtresse pouvait passer (et même être de bon ton selon les époques et le statut social), en revanche, s'être uni devant Dieu à deux femmes vivantes n'était pas concevable. Cela troublait l'ordre divin aussi bien que l'ordre social.

Les amateurs de quenouilles et les curieux pourront ici télécharger le numéro 15 des Bas-Fonds, Aux bigames : les quenouilles, consacré au traitement et à la punition de ce crime par la justice des capitouls. On y trouvera aussi, dans le fac-similé qui y est joint, l'intégralité de la procédure faite en 1750 contre Etienne Andrieu, à la fois voleur, escroc, faux muet et... bigame.

Quant à ceux qui voudront suivre le fil des aventures de Jean Bertier, autre bigame jugé à Toulouse, ils pourront retrouver dans l'inventaire de l'année 1775, une première procédure engagée contre lui par « l'épouse numéro 2 » (procédure #102), avant que le procureur du roi n'apprenne la bigamie et la "licence effrénée" de cet homme (qui n'hésite pas à remplir le devoir conjugal avec chacune de ses femmes à tour de rôle, là dans la même chambre), et ne le poursuive à son tour (procédure #106).

Et pour les blasés, ceux qui considèrent qu'il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, allez-donc faire un tour sur la page Dans les Bas-Fonds. La quarantaine d'inventaires détaillés de procédures criminelles vous permettra probablement de trouver là quelques affaires particulièrement atroces ; tout comme la lecture de certains des dossiers thématiques mensuels, qui pourrait certainement aussi vous replonger dans de vieux cauchemars oubliés.

Portrait d'un bébé, presque nu, assis sur une chaise. Entre 1889 et 1906. F. Massip. Photographie NB, 10,3 x 6 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 1Fi9717 (détail).

A l'index !


mars 2017

Les Archives ne vous cachent rien ou presque. Vous pouvez accéder dans notre base de données en ligne à la quasi totalité de nos ressources documentaires.

Ce que vous ne trouverez pas ?

  1. Les archives non classées. Ah... le pénible « arriéré » qui fait le malheur de tout archiviste qui se désespère un jour de récupérer le retard de classement accumulé par tous ses prédécesseurs... et par lui-même !
  2. Les documents en cours de classement que nous ne pouvons pas publier en ligne car le travail n'est pas achevé. C'est de l'arriéré mais moins désespérant puisque nous avons de grands espoirs de voir le bout du tunnel un jour ou l'autre.
  3. Les documents non communicables sur internet, car ils contiennent des données à caractère personnel qui peuvent être accessibles en salle de lecture, mais que la CNIL ne nous autorise pas à diffuser en ligne. Dans cette catégorie, vous pouvez trouver, chez nous : les dépouillement des actes de naissances depuis 1900, les listes électorales numérisées de 1920 à 1939, les recensements de population numérisés de 1921 à 1936, quelques photographies, des numérisations de plans de permis de construire depuis 1940, les noms des demandeurs de permis de construire…

Si cela peut vous rassurer, il y a peu de différences entre la base de données en ligne et celle accessible sur intranet. En outre, nous nous efforçons de publier les notices descriptives, même si quelques fois elles nous semblent encore loin de la perfection, dans un souci de donner accès au maximum d'informations. Même si certaines nous piquent un peu les yeux...

10778. Inondations de Toulouse, Pont de Tounis. Bateau-lavoir amaré au port Garaud et pont de la Chaussée-de-Tounis. 1875. Editeurs P. M. Ferrier, J. Soulier, Levy. Ville de Toulouse, Archives municipales, 6Fi222 (détail).

Vedette !


février 2017

Mais comment faisait-on avant l'invention de la machine à laver ? Il est difficile d'imaginer aujourd'hui se passer d'eau courante et d'électricité. Il existe pourtant une époque pas si lointaine où la fréquentation des lavoirs permettait – aux femmes – de nettoyer le linge ou de le rincer à l'eau claire.

À Toulouse, on en trouvait jusque dans le milieu du 20e siècle, dans les quartiers de Tounis, Saint-Michel, Côte-Pavée, Bonnefoy, Saint-Etienne, Saint-Sauveur, Saint-Pierre, Port-Garaud, Daurade, Saint-Martin-du-Touch, Marengo, la Marquette... On en trouve la trace dans les archives de la ville [chercher lavoir@] et notamment dans les images anciennes.

 

 

Privés ou publics, adossés à une fontaine, accompagnés de bains publics, mécanisés, ils constituaient un lieu où les femmes pouvaient se réunir et discuter, tout en frottant, tordant, battant le linge. Heureusement, cette activité physique très pénible a disparu dans la société contemporaine grâce à l'ingéniosité d'inventeurs des 18 et 19e siècles, et l'automatisation du milieu du 20e siècle.

Droits de place du marché des Carmes, place des Carmes avant la construction d'un édifice. 10 juin 1857. Plan, 69,5 × 53,5 cm. Jules Guibal – Ville de Toulouse, Archives municipales, 64Fi864.

Nouvelle fournée de registres et d'images numérisées


janvier 2017

Le père Noël a charrié un nouveau lot de registres numérisés dans notre base de données en ligne : une pincée d'état civil, une part d'états de section et de matrices cadastrales et surtout pléthore de registres de délibérations du conseil municipal de 1969 à 2002.

En outre, le nombre d'images numérisées atteindra bientôt les 60 000. En sus des ajouts quotidiens et de l'opération menée sur les 3 000 images de la période 1971-1983 à l'occasion de l'exposition sur Pierre Baudis, plus de 1 000 plans d'architecture et d'urbanisme viennent d'être intégrés dans le 64Fi (dont l'image qui illustre cet article).

Les amateurs de généalogie, de recherches foncières, d'images numérisées et d'histoire de la ville y trouveront tous leur compte. Dans tous les cas, c'est ce que nous espérons.
Et maintenant, il ne vous reste plus qu'à consulter !

Qui sait ce que l'on va découvrir sous les pavés de la rue du Caillou-Gris... École primaire Alain Fournier, rue du Général-Bourbaki et collège Claude Nougaro, rue du Caillou-Gris. 2 août 1899. Vue de la façade est, de la porte d'entrée et de la grille sur la rue du Général-Bourbaki, lors des travaux. Photographie NB, 12 × 17 cm, dans l'album 16Fi5. Direction des Travaux communaux. Ville de Toulouse, Archives municipales, 16Fi5/8.

À Toulouse, la mort se parait de nuances de gris


décembre 2016

- Le 8 mars 1701, Barthélemy Gaches est trouvé mort, percé d'un coup d'épée ; il était « vestu d'un juste-corps, drap couleur gris blanc uzé ». FF745/1, procédure #025.
- Le 26 avril 1706, c'est le baron d'Esquieules qui mord la poussière du pavé après un duel. Dans les effets qu'il laisse, on trouvera non seulement deux paires de bas de soie, « l'un
gris de rat et l'autre gris de perle », mais encore « deux paires culottes drap gris de more usées ». Troublant non ? FF750 (en cours de classement).
- Mais ce n'est pas tout : en janvier 1710, c'est le meurtrier qui laisse derrière lui « un manteau d'estofe
de couleur grise, pour homme » ; il a servi à envelopper la tête de sa victime alors que celle-ci était exposée sur la pierre morne de l'hôtel de ville et que notre audacieux criminel a tenté de la subtiliser pour empêcher toute identification. FF753 (en cours de classement).
- Le 23 septembre 1741, on sort de la Garonne le corps d'un inconnu « habillé
de couleur minime, d'une grosse étoffe de laine ». FF785 (en cours de classement).
- Le 5 décembre 1753, le maçon Pierre Blanc est victime d'un crime crapuleux ; quand on découvre son corps, il est « vêtu d'un habit
minime ». FF797 (en cours de classement).
-
Nous passons vite sur cette « hum[e]ur grisâtre qui estoit en assès grande quantité » dans l'estomac du fils Calas lors de son autopsie en 1761 (FF805/6, procédure #154), les lecteurs pourront en découvrir les détails dans le fac-similé du numéro 11 des Bas-Fonds consacré à l'art des chirurgiens.
- Le 29 mars 1762, c'est le nommé Dezaubry, premier danseur du théâtre, qui est tué à l'épée par un membre de sa propre troupe. Le défunt, que l'on trouve dans un trou de verdure, est « habillé d'une redingotte grise de drap ». Tranquille, il a deux trous rouges au côté droit. FF806/2, procédure #036.
- Le 13 mars 1770, on découvre dans la cuisine de l'ancien capitoul Berdoulat le corps d'un homme vêtu d'une « veste d'une raze grise doublée d'une sergette même couleur » ; l'enquête va conclure à une mort accidentelle, l'homme jouait avec un fusil chargé ! FF814/3, procédure #047.
- La malédiction du gris va encore frapper le 19 mars 1786, lorsque les capitouls se rendent sur les lieux de l'agression, on trouve le nommé Caillol exsangue ; il porte « un habit de drap couleur gris fer mélangé, doublé de serge en soye de même couleur ». FF830 (en cours de classement).

Amateurs de frissons : gris-perle, gris de rat, gris-fer, gris-blanc ou encore minime (qui est un gris obscur tirant sur le noir), les malédictions du gris se découvrent dans les procédures de la justice criminelle des capitouls.

Méconnus. Photographie imprimée de jeunes filles et garçons pauvres du quartier de Bourrassol, illustrant un texte de Jules-Géraud Saliège, Archevêque de Toulouse. Extrait d'un dépliant imprimé. Ville de Toulouse, Archives municipales, 45Fi547/2.

Arch... ives d'Arcanes ! À vos souhaits


novembre 2016

Vous venez de découvrir que les Archives de Toulouse publiaient une lettre d'information mensuelle, à la fois informative et amusante, et vous êtes plus que dépité de penser à tous les articles que vous avez pu manquer par le passé. Rien n'est perdu ! Les Archives sont des experts de la conservation et de l'élimination pertinente raisonnée.

Vous pouvez accéder, grâce aux archives d'Arcanes sur notre site, à des articles qui ont été publiés, dans le passé, dans les rubriques :
- dans les arcanes de : voyage au cœur des Archives bien évidemment,
- zoom sur une image des Archives,
- dans les fonds de : exploration de documents ou de fonds d'archives,
- sous les pavés : découverte de l'archéologie toulousaine,
- dans ma rue : florilège de bâtiments ou d'ouvrages d'art toulousains.
- en ligne : focus sur les ressources en ligne.

Bonne lecture !

Campagnes du Portugal et d'Espagne (1807-1814). - Uniforme de gendarme attaché aux troupes de ligne : gouache signée lieutenant Defossé, 24,5 × 31 cm . Ville de Toulouse, Archives municipales, 3S25.

La dernière bataille de la campagne d'Espagne est toulousaine


octobre 2016

Une bonne raison pour admirer des dessins d'un ensemble de représentations d'uniformes militaires français, anglais et espagnols des campagnes du Portugal et d'Espagne de 1807-1814 que l'on trouve parmi les archives de Toulouse.

Ces gouaches ont été réalisées ou sont attribuées à un lieutenant des armées napoléoniennes, nommé Defossé, qui participa lui-même à la campagne d'Espagne et du Portugal dans les années 1807-1808.

Attention, vous ne les trouverez pas en cherchant dans le menu « Images » de notre base de données, ce serait trop simple... Elles sont accessibles dans le menu « Dossiers manuscrits », au sein d'un petit fonds entré en 1995 et coté 3S19 à 3S99. Un fonds intégralement inventorié, mais dont seuls les dessins d'uniformes sont actuellement numérisés et consultables en ligne. Les autres documents, en grande majorité des cartes et plans, le seront très prochainement.

Pour conclure, je reprends le récit historique afin de vous éclairer sur cet épisode toulousain et européen à la fois. Toulouse, base arrière de ces guerres d'Empire, vécut, le 10 avril 1814, l'ultime et inutile bataille entre les troupes de Soult et celles de Wellington qui les poursuivaient depuis l'Espagne. Cet événement est à l'origine de la dénomination de la rue et de l'érection de la colonne du même nom, ou plutôt de l'obélisque, que l'on trouve dans le quartier de Jolimont. Un lieu de commémoration, où l'on peut admirer, une fois encore, des uniformes des militaires de l'époque mais, cette fois, portés par des reconstituants, parfois venus de pays européens !

Faculté des sciences pharmaceutiques, 35 chemin des Maraîchers, bâtiment A, détail, architecte Roger Taillibert (1974). 2016. Stéphanie Renard. Ville de Toulouse, Archives municipales.

Pour un petit tour, un petit jour...


septembre 2016

Quand vient la fin de l'été pourquoi ne pas arpenter Toulouse, que ce soit dans ses rues ou sur la toile ? Il y en a pour tous les goûts !

Envie de vert ? Ah qu'il est agréable de flâner sur les « Bords de Garonne » ou « Au fil des canaux »...
Envie de neuf ? Les deux balades sur l'architecture moderne et contemporaine sont faites pour vous.
À pied ou en vélo : les brochures sont disponibles à l'office de Tourisme.
Depuis son canapé : urban-hist, le site ou l'appli mobile pour Android et pour iOS.
N'oubliez d'aller faire un petit tour dans notre rubrique Histoire de Toulouse / lieux car nous vous offrons des visites à 360°, une promenade en 1890 de la place Saint-Étienne, un panorama depuis les toits des Galeries Lafayette, des historiques illustrés...
Du neuf encore ? Une signalétique patrimoniale vient d'être mise en place dans les salons du Capitole, retraçant l'histoire et l'iconographie des décors peints.

Rendez-vous à Toulouse, les 17 et 18 septembre, pour les Journées européennes du patrimoine !

Pont-Jumeaux, port de l'Embouchure. 20 février 2016. Patrice Nin. Ville de Toulouse, Direction de la communication, RTN16.23.89.

12 visages du canal du Midi à Toulouse


juillet-août 2016

Écluses, ponts, ports et passerelles, scandent le cours du canal du Midi à Toulouse, telle la voix de Claude Nougaro lorsqu'il chante son eau verte dans l'hymne qu'il a dédié à Toulouse.

Pour célébrer les 350 ans de l'édit de construction et les 20 ans de son inscription sur la liste du patrimoine de l'UNESCO, les Archives ont choisi 12 photos pour découvrir sa richesse historique et patrimoniale souvent méconnue, révélant 12 lieux symboliques de cet ouvrage. La Saison photo printemps/été 2016 offre ainsi l'opportunité de découvrir cet été, une exposition dévoilant différents visages du canal aujourd'hui mais également au cours du dernier siècle.

Réalisée au 17e siècle, cette œuvre du génie créatif de Pierre-Paul Riquet, entrepreneur visionnaire, a connu de profondes transformations au 20e. La concurrence du chemin de fer, puis de la voiture, ont amplifié son obsolescence économique. A tel point, qu'une voie rapide a failli le faire disparaître dans les années 1970. Le tourisme lui a donné un second souffle et la reconnaissance de sa valeur patrimoniale lui a permis de conserver toute sa place au cœur de la ville.

Une exposition à « dévisager » square du Général-Charles-de-Gaulle, du 23 août au 18 septembre 2016.
Capture d'écran de la page d'accueil de la base de données des Archives, 2016.

Bêta !


juin 2016

Pas de méprise, ceci n'est pas une insulte. Je vous signale seulement qu'il est temps de recycler votre méthode de recherche dans nos archives en ligne. Entendons-nous bien, je ne vous invite pas à tout jeter à la poubelle, mais plutôt à renouveler vos connaissances pour vous adapter à la nouvelle mouture qui vous est proposée.

Depuis quelques jours, nous avons mis en ligne la version bêta (donc perfectible) de notre base de données. Notre ambition ? Vous offrir des interfaces de recherche plus simples qui ensuite affichent des résultats plus riches en information.

La nouvelle page d'accueil vous ouvre deux portes principales : une requête dans la totalité de la base en une fois grâce à la Recherche globale ou un accès à un menu de recherches spécifiques par type d'archives (dossiers, images, vidéos, objets, sceaux, délibérations, permis de construire), pour la documentation (ouvrages et périodiques) ou par index.

Par exemple, pour les images, lorsqu'elles sont numérisées, les vignettes s'exposent immédiatement et vous pouvez même choisir d'afficher le résultat de votre requête uniquement en mosaïque d'images.

Comme toute version bêta, vous trouverez certainement quelques dysfonctionnements. En outre, nous continuons à travailler avec l'éditeur pour continuer à la faire évoluer.
N'hésitez pas à nous faire des retours ! Si ce sont des compliments, ils nous feront plaisir. Si vous signalez des « bogues », nous ferons tout pour y remédier le plus rapidement possible. Si vous nous soumettez des améliorations, nous les examinerons pour les implémenter dans l'avenir (si c'est possible).

A vos claviers !

Rue de l'Action-Toulousaine. Vers 1950. Vue perspective descendante de la rue au niveau des n° 12 et 13. Cliché réalisé avant les travaux de voirie. Superphoto. Photographie NB, 18 x 24 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 2 Fi 16.

L'origine des noms des rues de Toulouse


mai 2016

Mais d'où vient le nom de cette rue ? Une question récurrente posée aux archivistes, gardiens des sources de l'histoire de la ville. Notre mémoire personnelle nous permet rarement de répondre du tac au tac ; il faut dire que les rues de Toulouse sont nombreuses et que, régulièrement, le conseil municipal décide de nouvelles dénominations. Certaines voies ont d'ailleurs connu de multiples appellations au cours de l'histoire.
Mais heureusement, les travaux de Pierre Salies ou Jean Coppolani nous offrent les ressources nécessaires pour répondre, assez rapidement, à des sollicitations diverses.

Florilège de vocables choisis :

Action Toulousaine (rue de l') : classée dans le domaine public le 21 octobre 1937, elle porte le nom de la société de crédit immobilier ayant financé le lotissement.
Capitole (place du) : de place Royale, elle devient la place de la Liberté sous la Révolution ; selon les circonstances, place d'Armes, place Commune, place de la Mairie ou de l'Hôtel-de-Ville ; en 1812, place Impériale ; en 1815, place Royale de nouveau ; et depuis 1844, place du Capitole. Pour en savoir plus, lire la notice dans le Dictionnaire des rues de Toulouse de Pierre Salies...
Saint-Pierre (place) : aménagée lors de la création du port du même nom (1776-1780), son nom provient de l'église Saint-Pierre-des-Cuisines, lieu de culte attesté depuis la fin de l'Antiquité.
Tchad (rue du) : ancien sentier servant à passer de l'allée de la Patte-d'Oie à la rue de Cugnaux, selon Pierre Salies, elle bat peut-être le record du nombre de désignations : passage de la Gravette, passage d'Artigue ou chemin Dartigue vers 1840-1850, rue Romiguières vers 1860, de la Rochellerie, de la Brasserie vers 1885, rue Raymond-Délieux en 1897 puis, finalement, son actuel dénomination en 1947 en hommage à la division Leclerc pendant la seconde guerre mondiale.

Pour en savoir plus, en ligne : Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, Toulouse : Editions Milan, 1989, tome 1 de A à H et tome 2 de I à Z.
Et sinon, de nombreuses sources consultables en ligne... ou pas : les fiches Rues de Jean Coppolani, les
délibérations du conseil municipal, etc.
[Pont Saint-Pierre, travaux de construction]. 3/7/1930. Pont Saint-Pierre sur la Garonne. 3 juillet 1930. Renforcement des piles (armatures). Vue des piles du pont côté Saint-Cyprien, prise en direction de l'église Saint-Joseph-de-La-Grave et de l'Hôtel-Dieu, depuis la Garonne ou la rive. Louis Albinet. Négatif NB, verre, 13 x 18 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 6 Fi 23. Domaine public.

De l'eau a coulé sous ce pont...


avril 2016

L'histoire du pont Saint-Pierre est longue et mouvementée puisque 5 ponts se sont succédés depuis 1852. A l'origine, ce ouvrage est construit pour assurer le passage des animaux amenés des campagnes de la rive gauche vers le marché aux bestiaux situé près du pont des Minimes. Il ne résiste pas aux crues de la Garonne, connaît des défauts d'entretien et se révèle souvent inadapté aux évolutions des modes de transports.
Le pont Saint-Pierre 19..-1931

L'album Flickr vous raconte cette histoire et vous propose de découvrir le remplacement du troisième pont par le quatrième grâce à un reportage réalisé par Louis Albinet.

Ce photographe toulousain (1890-1938) a effectué de nombreux reportages dans les années 1920-1930 à Toulouse, dont un sur la reconstruction du quatrième pont Saint-Pierre entre 1927 et 1930. Ses photographies sont dans le domaine public. Il est précédé de 4 photos anonymes du pont édifié en 1877.

Le saut. Instantané. Abbé de [information incomplète]. Entre 1858 et 1907. Vue d'ensemble d'un garçon en équilibre sur les mains, prise sur le perron d'une maison. Eugène Trutat. Négatif NB sur verre, 12 x 9 cm. Fonds de l'Association « Les Toulousains de Toulouse et Amis du Vieux-Toulouse ». Ville de Toulouse, Archives municipales, 51 Fi 138 [image retournée].

Ascenseur pour le domaine public : quelle promotion !


mars 2016

Avons-nous le droit de nous réjouir du décès d'un auteur ? Cette attitude n'est sans doute pas politiquement correcte mais, pour un gestionnaire d'images, quel soulagement de découvrir que le décès d'un auteur est intervenu depuis plus de 70 ans. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il donne la possibilité à quiconque d'utiliser librement ses œuvres et de leur offrir ainsi une seconde jeunesse ?

Une image qui tombe (à cause de la perte des droits), qui entre (grâce à l'open data) ou qui s'élève (ascension symbolique) dans le domaine public, s'offre à tous. Chacun peut se l'approprier, jouer avec et concevoir de nouvelles œuvres, ou la partager pour la faire rayonner avec plus d'éclat. Elle joue pleinement son rôle de vecteur de diffusion de la connaissance.

Toutefois, elle sera toujours la création de son auteur, bénéficiaire à perpétuité du droit moral qui impose de respecter sa paternité. L'usage, qui peut s'apparenter à une courtoisie naturelle, est, ainsi, de toujours mentionner l'auteur et sa qualité.
A saisir quelques images déjà promues... dans le domaine public, par un geste de diffusion, d'information ou de médiation du patrimoine archivistique.

La photo d'Eugène Trutat dans le bon sens...

"Plan de la ville de Tholose". 1631. Melchior Tavernier, graveur, éditeur à Paris. Eau-forte, 50 x 67 cm. Echelle : environ 1/4 400. Ville de Toulouse, Archives municipales, ii 671. Domaine public.

Toulouse en vue(s), l'album 1631-1941


février 2016

L'exposition Toulouse en vue(s) 1515-2015 s'est achevée le 10 janvier 2016. Qu'à cela ne tienne, voici l'album en ligne.

Toulouse en vue(s), l'album 1515-1941

Si vous avez vu l'exposition, ne cherchez pas car vous ne retrouverez pas tous les documents présentés dans l'exposition. Problème de droits éventuels mais aussi question d'échelle... Avec les plans, c'est toujours une question d'échelle. En revanche, nous espérons que vous prendrez plaisir à parcourir les plans que nous vous proposons.

Des plans à utiliser librement !

#JeSuisCharlie #Charlie
[Je suis Charlie] La lutte pour la liberté continue... alors levons-nous et restons debout ! 14/01/2015. Dessin imprimé déposé entre le 7 et le 16 janvier 2015, 21 x 29,7 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 76 Fi 153 détail.

Charlie fait la Révolution


janvier 2016

Changement de régime... Quel sujet mettre au menu tout en gardant la ligne ? Les délibérations numérisées et accessibles sur notre site internet ? Des documents iconographiques vous dévoilant des menus qui risquent fort de vous perdre la ligne ? Mais en fait, quelle période illustre plus le changement institutionnel en France que la Révolution française ? Fouillons un peu dans nos fonds pour dénicher la pépite en ligne...

Nul besoin d'aller chercher dans les fonds de 1789 pour trouver une mention de cette période révolutionnaire. Le fonds « Charlie » de Toulouse, en ligne depuis le 5 janvier, offre une vision de l'histoire immédiate assez étonnante. Un regard particulier porté sur l'actualité, des témoignages poignants et notamment un dessin qui associe la guerre des Gaules, la Révolution de 1789, la Commune de Paris de 1871, mai 1968 et Charlie - celui du livre-jeux et le journal satirique !

Qui pense encore que les archives sont des vieux papiers poussiéreux ?

arcanes60
Les Jacobins, détail de la vue aérienne oblique de Toulouse dressée et dessinée par Frédéric Alexianu dit Hugo d'Alesi en 1886. Lithographie, 70 x 100 cm, éditée et imprimée par J. & A. Lemercier, Paris. Ville de Toulouse, Archives municipales, 21Fi113, détail.

Jeux de cartes


décembre 2015

Vous voulez être tendance pour les fêtes ? Tentez le coloriage, c'est redevenu à la mode !

Et comment vous amuser tout en partant à la découverte de Toulouse ? Allez-voir Toulouse en vue(s) 1515-2015, l'exposition des Archives qui se tient au Couvent des Jacobins jusqu'au 10 janvier 2016 ! Vous pourrez vous promener dans le temps et l'espace de la ville et colorier dans l'espace pédagogique : 5 jeux sont à votre disposition. Vous aurez même la possibilité de dessiner sur un mur...

Vous n'habitez pas près de Toulouse et vous n'avez pas la possibilité de venir d'ici la fin de l'exposition ? UVole au-dessus de Toulouse. Jeu à colorier, graphisme Vif Design. D'après la vue aérienne oblique de Toulouse dressée et dessinée par Frédéric Alexianu dit Hugo d'Alesi en 1886, lithographie, 70 x 100 cm, éditée et imprimée par J. & A. Lemercier, Paris, Ville de Toulouse, Archives municipales, 21Fi113.n petit cadeau pour vous : Vole au-dessus de Toulouse, un plan à colorier et pour jouer.

 

 

En supplément, la reproduction de l'original libre de droit à télécharger.

 

 

Bonnes fêtes de fin d'année et donnez de la couleur à votre vie !

PS : si vous êtes fans de plans, ce dossier est pour vous...

Guerre 1914-1918. - Antoine Fabre, soldat du 81e régiment d'infanterie de Montpellier (Hérault) : portrait en pied du couple Antoine Fabre et Baptistine Rigal, mariés en 1904, décédé le le 12 novembre 1914 à Zillebeke, Belgique. Ville de Toulouse, Archives municipales, 2 Num 1 vue 1.

Quand j'étais petite, je voulais être...


novembre 2015

Maîtresse d'école, écrivain, journaliste... mon objectif changeait sans cesse au gré de mes lectures, de mes rencontres et de la vie. Tout ça pour devenir... archiviste. Un choix tardif, certes, mais une vocation pour sûr !
Archiviste ? Une profession qui a pour mission de collecter les sources de l'histoire et de la preuve administrative, d'organiser et de décrire ces matériaux documentaires, de les préserver pour transmettre un patrimoine commun aux générations actuelles et futures et le partager avec le plus grand nombre. Quelle chance d'exercer un si beau métier, non ?
Dans tous les cas, le point commun entre ces différentes options envisagées : transmettre, créer, informer.

La publication du mois : le dépouillement du livre d'or des Toulousains morts pour la France de Toulouse en open data.

accès au portail open data

Résultat de plusieurs mois de travail de deux personnes, la transcription de la liste a été complétée et corrigée grâce aux informations en ligne sur MémorialGenWeb, le livre d'or de Toulouse aux Archives nationales, Grand Mémorial, Mémoire des hommes et les journaux de marche et opération des corps de troupe, les registres matricules des Archives départementales, en particulier celles de la Haute-Garonne, le Géoportail - une mine pour localiser des bois ou autres lieux en France-, ainsi que tous les sites permettant de mieux connaître les lieux de combat de la Grande Guerre et les communes françaises et étrangères.

Un grand merci à tous ceux qui participent à la transmission du patrimoine et facilitent leur accès en ligne !